A la suite de Sarah Legrain, Roger Martelli a exposé son analyse sur la crise des partis et les nouvelles formes d’expressions politiques que sont les « mouvements » qui se détachent des partis et souhaitent exprimer une parole différente.
Roger Martelli s’exprime en historien et contextualise la crise des partis politiques et plus globalement des représentations politiques, dans une crise plus générale de la séparation du social et du politique. Les nouvelles expressions politiques veulent retrouver l’unanimité d’une expression, travailler sur du concret, refusent les formes institutionnelles et demandent que la parole de chacun soit respectée. On assiste à une demande de refondation de la vie politique. Des expressions qui semblent difficiles à mettre en oeuvre et qui interrogent sur leur pérennité.
17 janvier 2018 • Louis Weber, Sarah Legrain
Crise des partis : les partis politiques n’ont pas bonne presse. Crise d’une forme d’organisation, héritage du siècle dernier ? Ou crise du (de la) politique, c’est-à-dire perte de confiance dans la démocratie et ses mécanismes, dont témoignerait plus particulièrement la montée de l’abstention ?
Quelles sont les solutions possibles ? Une rénovation profonde des partis actuels ? Ou une transformation plus radicale de la représentation rejetant les formes d’organisation traditionnelles en développant des mouvements politiques ? Un débat organisé par l’Institut Tribune Socialiste en collaboration avec les Fondations Copernic, Gabriel Péri, Écologie Politique, Espace Marx, PAM, le 17 janvier 2018.
Louis Weber introduit le débat en nommant les différents mouvements apparus ces dernières années pour rassembler les gauches, lutter contre la mondialisation, s’appuyer sur les forums sociaux et créer une nouvelle dynamique : Mouvement pour les Travailleurs, Mouvement altermondialiste, France Insoumise.
Sarah Legrain, Secrétaire Nationale du Parti de Gauche et membre de la France Insoumise se pose la question de la pérennité d’un mouvement fort né au moment des élections présidentielles. Elle pose la question de la nouvelle forme de l’engagement politique, en particulier des jeunes mobilisés à un moment donné et sur des actions particulières sans avoir pour autant un engagement plus large et pérenne dans le mouvement.
Affermissement ou déclin de la Vème République est la question que pose Roland Cayrol après les élections présidentielles et législatives de 2017. Les institutions constitutionnelles donnent à la France un régime hybride entre un régime présidentiel très présent et revendiqué par les français et un régime parlementaire dont on peut déplorer le manque de réelle représentation des différentes forces politiques. En 2000 le mandat présidentiel est porté à 5 ans, la France s’aligne ainsi sur tous les pays du monde, le calendrier électoral prévoit l’élection présidentielle avant les élections législatives et le mode de scrutin législatif devient uninominal à deux tours ce qui favorise le fait majoritaire au service du Président.
Roland Cayrol souligne que la lecture des sondages montre que d’une part le débat autour des institutions n’intéresse pas les Français et que la question qui reste posée est celle de l’introduction d’une proportionnelle intégrale pour les élections législatives. On s’aperçoit cependant que cela peut poser de sérieuses difficultés lorsqu’il n’y a plus de majorité. Le mode de scrutin actuel ne permet aucun compromis au parlement, c’est le fait majoritaire qui l’emporte. Les Français interrogés souhaiterait un rôle plus important du Parlement en matière de contrôle de l’exécution des lois, du travail du Parlement et refusent les domaines réservés qui devraient pouvoir faire l’objet de débats parlementaires. Le débat politique est fragilisé par la personnalisation du pouvoir et si cela peut être regretté il ne faut pas l’attribuer pour autant au mode de scrutin : partout, les appareils politiques ont participé à cette personnalisation du pouvoir. La critique doit s’étendre à l’ensemble des démocraties européennes et pas seulement aux modes de scrutin.
Michel Rocard adhère au PSU dès sa fondation en 1960; en 1967 il en devient le secrétaire national, fonction qu’il occupera jusqu’en 1973 avant de rejoindre le Parti Socialiste l’année suivante.
Journée d’Etudes et de témoignages Salle des fêtes de la Mairie du 3ème arrondissement
2 rue Eugène Spuller – 75003 Paris
Cette journée d’études avait pour objectif de rendre compte de cette période essentielle dans le parcours d’une figure majeure de la gauche socialiste du XXe siècle.
Introduite par Michelle Perrot et conclue par Marc Lazar cette journée a réuni des communications d’historiens et des témoignages d’acteurs de cette époque.
Avec : Abraham Behar, Alain Bergounioux, Roland Cayrol, Robert Chapuis, Martine Frachon, Daniel Frachon, Jean-Claude Gillet, Georges Gontcharoff, Jean-François Kesler, Henri Leclerc, Jean-François Merle, Gilles Morin, Michel Mousel, Guy Philippon, Bernard Ravenel, Jacques Sallois, Patrick Viveret.
PROGRAMME
10 h : Accueil des participants à la journée par Roger BARRALIS
Ouverture de la journée
par Michel MOUSEL,
président d’honneur de l’Institut Tribune Socialiste (ITS)
et Alain BERGOUNIOUX,
président du conseil scientifique de MichelRocard.org
10 h 10 : Introduction générale
Michelle PERROT,
historienne, professeure émérite à l’Université Paris VII Denis-Diderot
10h 30-11h 45 : Séquence n° 1
De Georges Servet à Michel Rocard (1960-1966)
Modératrice :Michelle PERROT
Introduction du thème : Gilles MORIN,
chercheur associé au Centre d’histoire sociale du XXème siècle. (CNRS)
Grand témoin : Guy PHILIPPON
Discussion
11h45-13h00 : Séquence n°2
Autonomie du PSU ou alliance avec la FGDS : l’élection de
Michel Rocard comme secrétaire national du PSU (1967)
Modérateur : Robert CHAPUIS
Introduction du thème : Jean-François MERLE
Grand témoin : Georges GONTCHAROFF
Grand témoin : Henri LECLERC
Discussion
13 h- 14 h 30: Déjeuner libre
14 h 30 – 16 h 15 : Séquence n° 3
Entre révolution et réformisme, Michel Rocard et le PSU,
porte-voix de Mai 68 et du mouvement social ? (1968-1971)
Modératrice : Martine FRACHON
Introduction du thème : Roland CAYROLGrand témoin : Abraham BEHAR
Grand témoin : Daniel FRACHON
Grand témoin : Jean-Claude GILLET
Discussion
16 h 15 – 18 h 00 : Séquence n° 4
De la reconquête au divorce (1971-1974)
Modérateur : Jacques SALLOIS
Introduction du thème : Bernard RAVENEL
Grand témoin : Robert CHAPUISGrand témoin : Michel MOUSEL
Grand témoin : Patrick VIVERET
Discussion
18 h : Conclusion générale
Marc LAZAR Directeur du Centre d’histoire de l’Institut d’études politiques de Paris
Hubert Rouaut nous signale une vidéo qui rend hommage à l’engagement de Michel Rocard pendant la guerre d’Algérie que vous pouvez visionner à l’adresse suivante : Michel Rocard et la Guerre d’Algérie
Les organisateurs
Institut Tribune Socialiste
40 rue de Malte 75011 Paris
Fonds de dotation et centre de documentation, pour servir à l’histoire du PSU et de ses idées, pour un socialisme du XXIe siècle.
Association MichelRocard.org
12 cité Malesherbes 75009 Paris
Site permettant l’accès gratuit et la valorisation de l’ensemble de l’œuvre politique de Michel Rocard