Mots-clés : diversité, parité
3 Juin 2015 • Réjane Sénac
L’égalité sous condition est le constat que si l’égalité hommes-femmes comme la diversité des citoyens, dans notre société républicaine sont aujourd’hui admis sur le plan du discours, l’égalité reste un mythe et n’existe pas dans les faits. L’égalité est aujourd’hui détournée et vidée de tout sens politique. La différence devient simplement une plus-value et il n’y a pas de similarité politique entre les citoyens différents par nature. Une femme issue de l’immigration est une plus value et rend le choix de son introduction dans la machine économique ou politique avant tout comme un choix performant dans un contexte néo-libéral. Il faut dépasser le discours consensuel et interroger notre inconscient sexiste, raciste et inégalitaire pour faire de tous les « singuliers » que nous sommes une similarité politique. Nous devons questionner les différences et être vigilants aux principes d’application de l’égalité pour une redistribution réelle de la place des acteurs décisionnels, il nous faut bousculer l’idéologie pour que la diversité et la parité permettent une citoyenneté active.
Réjane Sénac est chargée de recherche CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po – CEVIPOF. Elle a notamment publié L’invention de la diversité (PUF, 2012), L’ordre sexué – La perception des inégalités femmes-hommes (PUF, 2007) et le « Que sais-je ? » sur La parité (PUF, 2008). C’est de son dernier ouvrage publié aux Presses de Sciences Po : « L’égalité sous conditions: genre, parité, diversité » dont il est question dans ce débat.
Mots-clés : lien social
21 Mai 2015 • Serge Paugam
Le lien social permet le « vivre ensemble ». Il est aujourd’hui fragilisé et ne permet plus l’intégration égalitaire dans la société. Les liens qui lient les hommes entre eux dans la société sont multiples et de natures différentes mais ils apportent tous aux individus, à la fois la protection et la reconnaissance nécessaires à leur existence sociale. L’expression « compter sur » résume assez bien ce que l’individu peut espérer de sa relation aux autres et aux institutions en terme de protection. L’expression « compter pour » exprime l’attente, tout aussi vitale, de la reconnaissance. Le lien de filiation, de participation à un groupe ou à une institution (lien de participation élective), le travail (lien de participation organique) et le lien de citoyenneté sont complémentaires et entrecroisés. Ils constituent le tissu social. L’analyse de ces liens fait apparaître qu’ils se sont fragilisés et sont devenus de plus en plus inégalitaires. Ils s’entrecroisent de plus en plus difficilement au fur et à mesure que l’on descend dans la hiérarchie sociale. Il devient donc nécessaire de repenser le contenu et l’articulation de ces liens pour permettre à chacun de trouver sa place dans la société.
Serge Paugam est sociologue, directeur à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris, directeur de recherche au CNRS et responsable de l’Equipe de recherches sur les inégalités sociales du Centre Maurice Halbwachs. Il travaille sur la pauvreté, la précarité et la solidarité. Ses recherches s’inscrivent dans une démarche comparative, à la fois quantitative et qualitative, des formes de la pauvreté dans les sociétés modernes, notamment en Europe.
Mots-clés : ESU, Mai 68, Mouvements Etudiants, PSU, Sauvageot
Intervention de Jacques Sauvageot le 17 avril 2015 lors d'un débat organisé par "ESU-PSU et UNEF années soixante" et l'ITS sur l'UNEF en Mai 1968
L’association « ESU-PSU-UNEF années soixante » et l’Institut Tribune Socialiste organisent une soirée débat le vendredi 17 avril 2015, 40 Rue de Malte sur l’UNEF en Mai 1968. Présentation par Cédric Le Cocq de son mémoire : Tenter la révolution : le rôle de l’UNEF en Mai 1968. Débat avec Jacques Sauvageot, Alain Krivine….
Mots-clés : lien social
25 Février 2015 • Michel Lallement
Le travail à l’épreuve de l’utopie ou comment transformer les conditions de travail quand la production de richesse reste l’objectif prioritaire ? Pour changer le travail, que nous apprennent les utopies concrètes d’hier (celle du Familistère de Guise par exemple) ? et qu’imaginer pour demain ?
Depuis quelques années l’idée d’utopies, d’utopies réalistes, connaît une nouvelle jeunesse, en particulier, lorsqu’on s’interroge sur les changements dans le rapport au travail. Dans le prolongement des idées autogestionnaires, et en réaction aux politiques néo-libérales, en l’absence de perspectives globales, il est urgent d’explorer d’autres possibles. Déjà dans la deuxième moitié du XIXè siècle, dans le sillage de Fourrier, des expériences ont été tentées.
Michel Lallement s’est attaché à la figure de Godin et au familistère de Guise (une « utopie réalisée »). Jean-Baptiste Godin, homme du peuple et disciple de Fourrier, devenu riche industriel, voulut mettre en pratique les idées de Fourrier et changer l’habitat ainsi que le rapport au travail. Il construit donc le familistère de Guise (dans l’Oise), sur le modèle du phalanstère de Fourier. Dans cette entreprise, à défaut de reprendre toutes les idées de Fourier, il cherche à valoriser le talent, l’initiative et la coopération, transformant l’entreprise en association ouvrière (coopérative de production). Il veut « éteindre le paupérisme en donnant aux classes laborieuses les garanties nécessaires à son existence », partager les bénéfices…
Michel Lallement : « Le travail de l’Utopie. Godin et le familistère de Guise » (Ed. Les Belles Lettres, 2009), « L’âge du Faire. Hacking, travail, anarchie » (Ed.du Seuil, 2015)