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CRIMES ET LIBERTÉS
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Henri Leclerc |
Nul ne conteste que face à une agression criminelle comme celle du 13 novembre, la défense est non seulement légitime mais nécessaire. Et il est vrai qu’on ne se défend pas contre des assassins organisés, les kalachnikovs, et les ceintures d’explosifs simplement avec des discours indignés. Après le massacre, le gouvernement a d’abord pris des mesures effectivement urgentes et qui se justifiaient. Mais il était infiniment moins évident de faire voter une loi qui prolonge cet état d’urgence pour trois mois. L’exécutif s’est ainsi doté dans la durée de pouvoirs exceptionnels, mettant sur la touche l’autorité judiciaire constitutionnellement gardienne de la liberté individuelle, au motif qu’elle serait trop lente, trop précautionneuse et sans doute un peu trop indépendante. Des milliers de perquisitions, la plupart de nuit, des centaines d’assignation à résidence très contraignantes ont été ordonnées. Le tout pour des résultats apparemment bien maigres. Le gouvernement a décidé, comme l’avait annoncé François Hollande dans son discours au Congrès, d’inscrire l’état d’urgence dans la Constitution, et de profiter de cette réforme pour y faire figurer la déchéance de nationalité de tout français ayant une autre nationalité et condamné pour terrorisme.
Origine et histoire de l’état d’urgence
Il faut pour bien mesurer les risques que fait courir à la société démocratique cet état d’urgence en connaître les raisons et l’histoire. C’est une séquelle de la guerre d’Algérie. L’insurrection avait débuté le 1er novembre 1954. Le ministre de l’intérieur François Mitterrand avait déclaré « l’Algérie, c’est la France !, la négociation avec les rebelles c’est la guerre ». Toutefois lui et le Président du Conseil Pierre Mendes-France envisageaient d’importantes réformes en Algérie, destinées à réparer un peu – évidemment trop tard – l’inadmissible injustice sociale et l’inégalité politique dont étaient victimes ceux qu’on appelait les « français-musulmans ». Ces projets firent tomber Mendes en février 1955. Le gouvernement d’Edgar Faure et son ministre de l’intérieur, Maurice Bourgès-Maunoury, minimisent alors l’ampleur du soulèvement pour écarter les réformes envisagées, et leur discours, est ahurissant quand on connait la suite de l’histoire … Lire la suite |
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SYNDICALISME ET DIVERSITES DU SALARIAT
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Avec Jean-Marie PERNOT et Joël DECAILLON |
Mardi 5 janvier 2016 à 18H30 |
Depuis une vingtaine d’années, le syndicalisme a perdu de son efficacité partout dans le monde et singulièrement en Europe. Il a connu en France un affaiblissement plus précoce et plus radical qu’ailleurs. Les luttes – lorsqu’il y en a – ne sont plus du seul ressort des organisations syndicales. On peut penser que cette situation est liée, notamment, à l’évolution des modes de production, à l’organisation du travail dans les entreprises, et donc à la question de la disparition-recomposition du travailleur collectif. Pour mettre en échec les politiques néo-libérales, le syndicalisme est donc amené à se refonder.
Jean-Marie Pernot est docteur en sciences politiques, enseignant au CELSA (Paris IV – Sorbonne), chercheur à l’Institut de Recherches Economiques et Sociales. Il est, notamment l’auteur de Syndicats, lendemains de crise ? réédité chez Gallimard, Folio en 2010 ; il a dirigé avec Guy Groux La grève dans la collection « Contester » (Presses de Sciences Po, 2008).
Joël Decaillon, cheminot, militant CGT, a été l’artisan de l’entrée de la CGT dans la Confédération Européenne des Syndicats, dont il a été secrétaire général adjoint. Il est vice-président exécutif du Lasaire (Laboratoire Social d’Actions, d’Innovations, de Réflexions et d’Echanges).
40 rue de Malte 75011 Paris
Entrée libre |
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Mouvements sociaux et quartiers populaires
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Avec Marie Hélène Bacqué et Mohamed Mechmache |
Jeudi 14 janvier 2016 à 18h 30 |
Les transformations sociales sont visibles dans tous les domaines et dans tous les secteurs ; on ne les observe pas que dans les secteurs de la production, et ne se manifestent pas qu’au moment des élections ! Les multiples tentatives de « politiques de la ville » témoignent de la généralité des difficultés rencontrées, et de l’incapacité à y répondre. Les formes traditionnelles d’organisations et de regroupements n’ont peut être pas autant disparu qu’on le dit, mais, incontestablement, elles n’ont plus aujourd’hui l’emprise qu’elles ont pu avoir voici quelques dizaines d’années. On évoque aujourd’hui plutôt l’individualisation, l’éclatement des groupes et des liens sociaux, les évolutions culturelles, la diversité des pratiques, la variabilité des pôles de regroupement et d’action… Pourtant les « quartiers populaires » ne sont pas des lieux où la vie « sociale » n’exprimerait que frustrations et rejets. Comment observer et comprendre ce que se passe aujourd’hui dans ces territoires ?
Marie-Hélène Bacqué est sociologue et urbaniste, professeure à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense : elle dirige le laboratoire Mosaïques LAVUE. Elle travaille notamment sur les transformations des quartiers populaires et la démocratie urbaine en France et aux États-Unis.
Mohamed Mechmache a été l’un des fondateurs du collectif ACLEFEU, constitué à Clichy-sous –Bois après les révoltes sociales de 2005. Il en a ensuite été le président. Il est aujourd’hui coprésident de la coordination des quartiers populaires « Pas sans nous » créée en septembre 2014.
Marie-Hélène Bacqué et Mohamed Mechmache ont co-rédigé le rapport Pour une réforme radicale de la politique de la ville. Ça ne se fera plus sans nous. Citoyenneté et pouvoir d’agir dans les quartiers populaires, remis à François Lamy, alors ministre de la Ville, en juillet 2013. |
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Face au chaos du monde, quelles issues ?
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Avec Didier Billion, Hassan Zerrouky, Catherine Wihtol de Wenden |
Mercredi 27 janvier 2016 à 18h 30 |
Le monde offre aujourd’hui le spectacle d’un magma chaotique. La « fin de l’histoire » théorisée par les idéologues néolibéraux qui, après la disparition du soviétisme, voyait un monde pacifié par le marché et la démocratie s’est révélée en fait être le début d’une ère marquée par des conflits de plus en plus importants, de plus en multiformes, de plus éclatés.
D’un côté, interventions occidentales, attentats terroristes et développement de l’intégrisme religieux, décomposition d’États, migrations massives, reculs sociaux considérables dans les pays les plus riches, montée de la xénophobie, risques sur les libertés. Mais de l’autre, processus démocratiques avec, par exemple les révolutions arabes ou l’espoir suite à la victoire électorale de Syrza – même si tout cela a subi coup d’arrêt – mobilisations citoyennes dans nombre de pays, espoir politique en Espagne ou au Portugal, résistance des kurdes contre Daesh. Rien n’est donc joué.
Dans une situation où les repères traditionnels semblent avoir perdu toute pertinence, comment se situer, comment agir et dans quelle perspective ?
Didier Billion est Directeur adjoint de l’IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques). Docteur en Science politique et certifié d’Histoire et Géographie, il est spécialiste de la Turquie et du Moyen-Orient.
Hassan Zerrouky ancien rédacteur en chef du Matin d’Alger est journaliste-éditorialiste au journal l’Humanité. Il est chroniqueur au Soir d’Algérie, et collabore à la revue Recherches Internationales. Il a publié La nébuleuse islamique en France et en Algérie (2002)
Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche au CNRS, docteur en sciences politiques (Institut d’Etudes Politiques de Paris) a mené de nombreuses études de terrain et est consultante auprès de nombreuses organisations internationales. Elle a écrit de nombreux ouvrages et articles sur l’immigration.
Cette rencontre est la première rencontre du séminaire 2016 organisé en commun par les Fondations Copernic, Gabriel Péri, et l’Institut Tribune socialiste sur le thème : face aux grandes tendances du capitalisme contemporain, que peut être aujourd’hui une politique « à gauche » ?
Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord 20 avenue George Sand 93210 Saint-Denis
Métro Front Populaire |
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REVUE LES DÉBATS DE L'ITS |
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Numéro 2 : Les liens sociaux en question. Précarités
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Denis Clerc montre comment la précarité de l’emploi, du travail et des droits aboutit au développement d’une « pauvreté laborieuse » ; ce n’est plus seulement l’insuffisance des emplois qui engendre la pauvreté, mais la mauvaise qualité de ceux qui se créent.
Margaret Maruani observe que l’emploi féminin croît en fait à l’ombre du chômage et de la précarité, que le processus de prolétarisation se prolonge au-delà du temps de travail : les écarts de revenus entre les femmes et les hommes sont encore plus importants à l’âge de la retraite qu’en période d’activité.
Hélène Crouzillat raconte comment elle est tombée dans le trou de la Sécurité Sociale ; elle fait partie de cette population « intersticielle » pour laquelle les filets de la protection sociale sont distendus.
Les migrants sont encore plus précaires que d’autres. Catherine Wihtol de Wenden nous rappelle que le droit à la mobilité doit être considéré comme un droit de l’homme, et que les droits doivent être égaux pour ceux qui sont sédentaires comme pour ceux qui sont mobiles.
Enfin, Sophie Béroud pose la question de l’élargissement des luttes dans l’espace et dans la durée. Pour elle, les syndicats, organisés jusqu’à présent sur la base de l’entreprise, sont confrontés à la nécessité de redéfinir leurs terrains d’intervention, leurs modes d’action, leurs structures.
Les débats de l’ITS – Revue trimestrielle
Le numéro : 5 €. Abonnement pour 4 numéros : 20 € (port compris) Bulletin de commande Cahiers et Débats de l’ITS |
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Christiane CHAMBLAIN a été, avec Jean-Claude, un pilier essentiel de l’activité du PSU, notamment dans le soutien aux luttes (Lip, Les Câbles de Lyon, Chausson, Thomson…). Elle fut également très investie dans la cause des femmes à Gennevilliers et développa une activité de longue durée dans la défense des droits et conditions de vie des personnes handicapées. |
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Hervé Le Bras |
Inégalités |
Au lendemain du premier tour des élections régionales, Hervé Le Bras observe la carte des élections, la compare avec d’autres cartes, et notamment la carte des inégalités.
Voir l’intervention d’Hervé Le Bras
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ABONNEZ-VOUS AUX DÉBATS DE L'ITS
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Jeudi 21 janvier 2016 de 18h à 20h
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Pot de rentrée de l’ITS |
40 rue de Malte |
avec le Cahier ITS sur
« les UNES de TS »
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L'ITS EST OUVERT |
du lundi au vendredi sur rendez-vous
Institut Tribune Socialiste
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