Le mouvement contre la « contre-réforme » des retraites dure maintenant depuis plus d’un mois. De nombreux secteurs professionnels s’y sont engagés à un moment ou à un autre. Ce mouvement est largement appuyé par l’opinion publique.
Pourtant même s’il a fait quelques concessions sur son application, le gouvernement ne cède pas sur le fond de son projet, l’instauration d’un régime unique par points, et semble inflexible.
Comment sortir de cette situation ? Que faire pour pouvoir gagner ?
Louis WEBER Pour les 6 Fondations
Pierre KHALFA Copernic ancien porte parole de l’Union Syndicale Solidaires
« La démocratie locale et les nouvelles formes d’interventions citoyennes »
La démocratie communale :
LOUVIERS, SAILLANS, NANTERRE
Les tentatives de démocratiser les communes et de permettre aux habitants de se réapproprier collectivement les institutions locales ne datent pas d’aujourd’hui. Si la démocratie participative, qui en est une des modalités, est souvent attachée à l’expérience brésilienne de Porto Alegre, elle a des antécédents dans notre pays.
L’impulsion peut venir de l’extérieur. Ce fut le cas à Louviers où Mai 68 a vu la mise en place, par une municipalité élue 3 ans plus tôt avec un programme « révolutionnaire » et en dehors des partis jusqu’alors dominants, d’un fonctionnement auto-gestionnaire, avec comités de quartier, politique culturelle avant-gardiste, etc.
À Saillans, l’expérience est plus récente mais en un sens plus radicale : le maire était favorable à un projet de supermarché, les habitants ont dénoncé le projet pour menaces contre le « bien vivre au pays ». Des citoyens se sont présentés aux élections municipales en 2014. Leur liste a gagné et, depuis, une révolution participative est en cours.
À Nanterre, c’est l’environnement qui a donné lieu à de nombreuses innovations depuis une trentaine d’années (écoquartiers, bâtiment à énergie positive, etc.), parallèlement au développement de pratiques participatives diverses.
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Le sujet sera introduit par :
Hélène HATZFELD,chercheure au Lavue. A écrit : La politique à la ville. Inventions citoyennes à Louviers (1965-1983), Presses universitaires de Rennes, 2018
Mario BILELLA, doctorant en science politique à l’Université Paris-I Panthéon-Sorbonne ; sa thèse porte notamment sur les processus d’innovation démocratique dans trois communes rurales, dont Saillans dans la Drôme
Mercredi 16 octobre 2019 à 18h30 au Maltais rouge – 40 rue de Malte 75011
Dans la situation actuelle de crise profonde de la représentation politique, le retour au local, aux territoires et aux citoyens peut-il être un moyen de réinventer la démocratie ?
Mais les évolutions institutionnelles de la dernière décennie, allant toujours vers le « plus grand » (métropoles, « grandes régions », territoires regroupant les communautés de communes, ces dernières elle-mêmes regroupées, regroupements cantonaux, ….), ne vont-elles pas à l’encontre de cette exigence par l’éloignement toujours plus grand du citoyen par rapport aux centres de pouvoirs ?Le cas des métropoles n’en est-il pas l’un des plus représentatifs ?
Débat introduit par
Georges Gontcharoff,
responsable politique et associatif (ADELS, UNADEL…), acteur des politiques de décentralisation, et ancien membre du Bureau national du PSU contribuera le 16 octobre à la présentation de cette problématique.
Le principe de fixer une limite supérieure aux plus hauts revenus – un « seuil de richesse » ou un « revenu maximal » – progresse dans l’opinion publique. Cependant, les propositions concrètes qui sont formulées retiennent des objectifs conventionnels (un écart maximum de 1 à 10, ou 20,…) : mais leur caractère arbitraire ne permet pas de légitimer aux yeux de l’opinion publique le principe, pourtant nécessaire, d’un plafonnement des revenus.
Quel niveau de revenu est alors compatible avec une égalité minimum ? On propose une démarche permettant de définir un objectif cible concret susceptible de rassembler, sur un horizon de moyen ou long terme, un large consensus, aussi bien dans la population que dans les forces sociales et politiques soucieuses de faire avancer ce projet.
Limiter l’inégalité de revenus ne constitue bien sûr qu’une étape dans un projet plus vaste d’émancipation qui devrait viser également à limiter l’inégalité des patrimoines, laquelle structure de façon bien plus déterminante les inégalités sociales. On montrera que le plafonnement des revenus permet également de progresser de façon significative vers ce second objectif.
Avec Pierre Concialdi, chercheur à l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES), co-auteur du livre de la fondation COPERNIC : Vers une société plus juste – manifeste pour un plafonnement des revenus et des patrimoines,Paris, Les liens qui libèrent, 2019)
Débat introduit par Stéphanie Trillet, maitresse de conférences en économie.