« Musulmane sociologique »

Mots-clés : femmes, Islam, laïcité

Juin 2016 • Soad Baba-Aïssa

« On ne naît pas musulman ou musulmane, on naît avant tout sujet de droit ».

Soad Baba-Aïssa se définit comme une musulmane sociologique. De par son expérience, son histoire familiale elle porte un regard critique sur la névrose colonialiste et les agitations politico-sociales de la société française qui ont une influence sur son rapport à la laïcité, aux droits des femmes et à l’égalité citoyenne. En trompe-l’oeil, au-delà du débat sur la citoyenneté, s’est imposé le visage de l’identité cultuelle et le refus de s’interroger sur l’interaction du religieux avec le social et le politique. En fantasmant sur un corps social homogène de la communauté, les jeunes filles et les femmes sont les premières victimes de l’ordre communautaire et de sa vision patriarcale de la société. L’obsession de l’identité, du sacré, de la pudeur assignent les femmes dans les rôles de mère et d’épouse sans égard à leurs personnes en tant que sujets libres. Le projet politique multiculturaliste ne peut pas être considéré comme une alternative politique car il vise à diviser les forces sociales, à sabrer les acquis de la conquête sociale qu’est la laïcité. C’est un véritable danger pour le droit des femmes, pour la justice sociale, pour la démocratie.  La citoyenneté doit primer sur l’identité cultuelle.

La laïcité face au défi de la diversité culturelle

Mots-clés : Islam, laïcité

Juin 2016 • Jean-Michel Ducomte

La diversité des débats autour de la laïcité, comme la diversité des rôles que lui assignent ceux qui s’y réfèrent, imposent un travail de clarification afin que puisse être retrouvée la fonction émancipatrice de la laïcité.  L’identité républicaine s’est construite sur la base d’une liberté d’opinion, même religieuse, la laïcité a rimé avec la liberté dont elle était une condition. Notre société est aujourd’hui très diversifiée et l’emprise confessionnelle d’une Eglise catholique n’existe plus. Aujourd’hui le débat se focalise autour de l’islam et de la visibilité de ses pratiques cultuelles ou culturelles. La neutralisation confessionnelle est devenue une idéologie au service d’une vision identitaire. La laïcité cesse d’être un outil d’émancipation et un principe de liberté pour se transformer en instrument de sauvegarde d’une identité nationale refermée sur elle-même, exclusive de toute influence, hostile à toute immigration. Il semble donc important de lier la question de la laïcité à la question sociale et plus particulièrement à celle des discriminations. La distinction entre domaine public et privé ne peut se réduire à la question des lieux. Les convictions religieuses ne peuvent faire abstraction de la  question de l’émancipation, en particulier de la femme.

Alternatiba

Mots-clés : Mouvements sociaux, Politique énergétique, transition

17 Mai 2016 • Jon Palais, Fabrice Flipo, Geoffrey Pleyers

Alternatiba est un mouvement parti du pays Basque qui a remporté un vif succès, notamment avec le Tour de France qui a convergé sur le week-end des Transitions, place de la République à Paris en septembre 2015, puis avec des mobilisations rapides liées à la COP 21 en 2016. Alternatiba est une mobilisation citoyenne sur la question du changement climatique.
Jon PALAIS est co-fondateur, avec Txetx Etcheverry , d’Alternatiba. Il évoque l’expérience de mobilisation citoyenne d’Alternatiba, qui repose sur une logique de processus (et pas simplement sur une mobilisation ponctuelle), la priorité donnée à la pratique (et non la mise en avant d’un projet idéal), un militantisme organisé (qui permet de conjuguer efficacité et démocratie). La stratégie non violente (alternatives-propositions / résistances) a pour objectif de donner aux mobilisation un côté à la fois radical et populaire.
Fabrice FLIPO (philosophe des sciences et des techniques) et Geoffrey PLEYERS (sociologue) apportent leurs contributions au débat ouvert par Jon Palais.

Bernard Ravenel, histoire du PSU

Mots-clés : Mouvements sociaux, Socialisme, stratégie politique

13 Mai 2016 • Bernard Ravenel, Interview de Xavier Carniaux

Bernard Ravenel, interviewé par Xavier Carniaux, explique son travail autour de son dernier ouvrage Quand la gauche se réinventait le PSU, histoire d’un parti visionnaire (1960-1989) paru aux éditions la Découverte en Mars 2016 et retrace l’histoire du PSU.

Fondé en 1960 pour lutter contre la guerre d’Algérie, le Parti socialiste unifié (PSU) s’est rapidement donné les moyens politiques d’une stratégie authentiquement socialiste que ni le Parti communiste ni la SFIO ne proposaient.
Seul parti à soutenir pleinement le mouvement de Mai 68 et ses aspirations antiautoritaires, le PSU a tenté d’en tirer les leçons pour construire un projet de société mariant socialisme et liberté. À partir des mobilisations sociales et de débats souvent intenses, il a avancé des propositions que la gauche historique a longtemps refusé de prendre en compte. Réduction massive du temps de travail, décentralisation et démocratie locale, émancipation des femmes, alternatives au nucléaire militaire et civil, solidarité avec les peuples du Sud et d’Europe de l’Est, égalité des droits pour les immigrés, préservation de l’environnement : sur tous ces thèmes, on découvrira à quel point le PSU a joué un rôle précurseur de « lanceur d’alerte »

Bernard RAVENEL, agrégé d’histoire, a été membre du PSU dès sa fondation en 1960. Chargé des relations internationales du PSU de 1974 à 1984, il est l’auteur de plusieurs livres consacrés aux problèmes méditerranéens, dont Méditerranée : le Nord contre le Sud ? (L’Harmattan, 1990) et Méditerranée : l’impossible Mur (L’Harmattan, 1995).

 

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