Le déclin électoral des partis de gouvernement et le rapport des citoyens à la politique

Mots-clés : Élections

Septembre 2015 • Pierre Martin

L’analyse des résultats des élections législatives dans 15 pays d’Europe occidentale depuis 1970 montre un déclin des partis gouvernementaux, qu’il s’agisse de la social-démocratie ou de la droite modérée, déclin compensé par la progression des écologistes et de la droite radicale. On observe également une volatilité électorale croissante, et une participation en diminution. Pourquoi ? Deux facteurs se conjuguent pour expliquer ce phénomène : les électeurs ont de plus en plus d’attentes, une vision de plus en plus consumériste de la politique, au moment où, avec le ralentissement de la croissance économique, les gouvernements ont de moins en moins la capacité de développer une politique basée sur le partage des fruits de la croissance.

L’affaiblissement des grandes forces politiques n’est pas sans conséquence sur le fonctionnement des systèmes politiques occidentaux, qu’ils soient poussés à la polarisation ou aux coalitions. Ce qui n’est pas sans problème d’autant que la baisse du taux de croissance semble devoir perdurer…

Pierre MARTIN, politologue, chargé de mission à la FNSP, est Ingénieur de recherches CNRS au laboratoire PACTE ; il enseigne à l’Institut d’études politiques de Grenoble où il anime un groupe de recherches « Élections et Partis ». Spécialiste des élections et des systèmes partisans, il a publié « Le déclin des partis de gouvernement en Europe »In Revue  Commentaire, automne 2013, et  avec Florent Gourou, « Gauche, droite et vote populaire » In Commentaire, printemps 2014.

L’Union européenne ou l’impensé démocratique

Mots-clés : Europe

Septembre 2015 • Pierre Khalfa

Si, initialement, le Marché Commun se présentait comme uniquement la mise en commun de marchés essentiellement nationaux, un tournant fondamental s’est opéré dans les années 80-90 avec le développement d’un marché européen unifié. Le droit de la concurrence, inscrit au coeur de différents traités, a abouti à un droit normatif, véritable droit constitutionnel avant la lettre, qui réduit les autres textes européens à des déclarations d’intention sans portée opérationnelle pratique : l’administration des choses remplace celle des hommes, les pouvoirs sont de plus en plus confus, la charte des droits fondamentaux n’est qu’un trompe-l’oeil. D’où une Europe anti-démocratique et néo-libérale, la mise en place, de fait, d’un fédéralisme autoritaire. Pour que l’Union Européenne devienne un espace où la notion de souveraineté populaire ait un sens, de nombreux obstacles politiques restent à franchir.

Pierre KHALFA est syndicaliste, membre du Conseil économique, social et environnemental au titre de Solidaires, co-président de la Fondation Copernic et membre du Conseil scientifique d’ATTAC, co-auteur du livre  Que faire de l’Europe ?, Editions Les liens qui libèrent, avril 2014.

Les Débats de l’ITS

Mots-clés : Démocratie, Élections, Europe

5 Septembre 2015

Couverture Débats de l'ITS

Les Débats de l’ITS – revue trimestrielle – entendent contribuer à la réflexion pour penser des alternatives au système dominant : comment analyser les mouvements économiques et sociaux qui transforment en profondeur la société, quels sont les acteurs des changements possibles et nécessaires, quelles sont les voies nouvelles de pratiques politiques associant différentes formes d’organisations et de mouvements, sur quels objectifs et dans quelles perspectives ?

Le premier numéro des Débats de l’ITS propose quelques pistes pour une réflexion qui traversera en fait l’ensemble des thèmes qui seront abordés dans les numéros à venir : la précarité, les inégalités, les liens sociaux, les transformations du travail, les objectifs et les modes de production, la laïcité…

Les contributions de Pierre Martin (Le déclin électoral des partis de gouvernement et le rapport des citoyens à la politique) et de Pierre Khalfa (L’Union Européenne ou l’impensé démocratique) ne sont pas uniquement des constats. Elles resituent le problème dans un champ plus large que celui d’un cadre apparemment institutionnel ; la vision «européenne» offre à cet égard un champ de réflexion dont l’importance apparaît aujourd’hui avec force. Geneviève Fraisse (Voir et savoir la contradiction des égalités) pose la question de la démocratie et de l’égalité des sexes. Pour Etienne Balibar, il faut (démocratiser la démocratie). L’insurrection qu’il propose, c’est le mouvement, la recherche, pour l’émancipation collective, à l’opposé des garanties constitutionnelles du libéralisme.

Paupérisation, discrimination des quartiers populaires

Mots-clés : Aménagement du territoire, migrants, Politique de la ville

18 Juin 2015 • Michel Kokoreff

La paupérisation et la discrimination sont un fait dans les quartiers populaires appelés pudiquement « ZUS », Zones urbaines sensibles ou quartiers prioritaires. La pauvreté s’est accentuée dans ces territoires, elle est également très prononcée dans les camps de migrants ou zones de non droit dans les périphéries où les discriminations, la xénophobie et le racisme y sont plus marqués qu’ailleurs. Il est nécessaire d’aller au-delà du caractère réducteur des images des banlieues pour faire une analyse de la complexité des situations locales. Le diagnostic de la situation est pessimiste car on constate qu’en trente ans de politique publique en faveur de ces territoires, celles-ci n’ont pas réussi à entraver les processus de paupérisation, de ghettoïsation ; action sociale et rénovation urbaine ont du mal à s’accorder. Comment agir, ouvrir des possibles ? Des pistes existent, qui supposent de mettre l’accent plus sur les objectifs que sur les débouchés : l’important devrait être d’abord de « faire avec » en reconnaissant en premier lieu ces populations, en leur donnant les moyens d’expression et de formation.

1 28 29 30 31 32 38