Mots-clés : lien social, Politique Économique
Novembre 2014 - Janvier 2015
La « crise » que nous vivons se manifeste, notamment, dans l’éclatement de tous les liens sociaux qui avaient constitué jusqu’à présent des lieux sinon de dialogue du moins de résistance.
Dans son dernier ouvrage, « La Cité du travail. Le fordisme et la gauche », Bruno Trentin soulevait la question des rapports entre les transformations profondes du travail sous toutes ses formes et la priorité stratégique d’une véritable réforme de la société civile.
La question du travail reste une question centrale. La place temporelle et psychologique du travail a diminué, modifiant la construction des identités individuelles et collectives… Mais le travail continue à fournir très majoritairement les moyens d’existence, institue pour beaucoup l’accès à la reconnaissance sociale, est un lieu porteur de relations sociales.
Le chômage de masse, l’automatisation, la déclassification, la marchandisation et la financiarisation mondialisées, en prémisses ou en devenir dans les années soixante, aboutissent aujourd’hui à un système qu’il nous faut repenser.
L’Institut Tribune Socialiste a organisé plusieurs rencontres en 2014 et 2015 autour de « crise du travail, les liens sociaux en questions en 2014 et 2015.
« Les métamorphoses du travail » le 16 Septembre 2014.
« Les travailleurs pauvres » le Jeudi 13 Novembre 2014 avec pour invités Denis Clerc et Manuel Domergue
« Travail et autonomie » le Mardi 16 Décembre 2014 avec pour invités Michel Lallement et Alain Obadia
« Les Migrants : quelles précarités, quelles solidarités ? » le mercredi 12 Février 2015 avec pour invités Catherine Wihtol de Wenden et Pierre Henry
« Le travail à l’épreuve de l’utopie » le Mercredi 25 Février 2015 avec pour invités Michel Lallement et Michelle Perrot
« Les femmes dans le travail : inégalités et précarités » le jeudi 19 Mars 2015 avec pour invitées Margaret Maruani et l’association « Les Intermittentes ». Le débat a été animé par Monique Dental.
Mots-clés : lien social
17 Décembre 2014 • Michel Lallement, Alain Obadia
L’autonomie est une notion utile pour rendre raison des transformations du travail dans les sociétés modernes et, plus généralement encore, des métamorphoses du capitalisme. Deux familles de pensée peuvent être distinguée de ce point de vue : la première, bien représentée par les travaux empiriques des sociologues, s’intéresse à l’autonomie au travail (capacité à inventer d’autres règles que celles imposées par le management) tandis que la seconde, qui s’inscrit dans la tradition de la philosophie sociale, analyse les conditions de l’autonomie du travail (capacité à déterminer les objectifs et les moyens des activités productives en s’émancipant de toute forme d’intégration systémique).
En regardant les transformations du travail au cours de ces dernières décennies, il s’agit de se demander comment l’autonomie au travail a été conquise (ou pas) et pourquoi il est si difficile de concilier autonomie au travail et autonomie du travail.
Michel Lallement est sociologue, spécialiste de sociologie du travail. Il est professeur titulaire de la chaire d’Analyse sociologique du travail, de l’emploi et des organisations au Conservatoire National des Arts et Métiers à Paris. Il a, notamment écrit : « Le travail : une sociologie contemporaine » (2007). Il s’intéresse aux transformations de la production ainsi qu’à celles des relations de travail.
Alain Obadia a été secrétaire général de l’UGIC-CGT, membre du Bureau confédéral de la CGT. Il a fait partie du cabinet de Martine Aubry Ministre du travail, a été conseiller dans le domaine social du Président de la RATP. Il est membre du Comité exécutif du Parti Communiste Français, membre du Conseil Économique Social et Environnemental, Président de la Fondation Gabriel Péri.
Mots-clés : Cahiers de l'ITS, Politique Économique, Publications
La « crise » que nous vivons se manifeste, notamment, dans l’éclatement de tous les liens sociaux qui avaient constitué jusqu’à présent des lieux sinon de dialogue du moins de résistance. Certains voient la période actuelle comme une phase de « transition » qui serait liée notamment à la disparition de la centralité du travail dans la réalité des modes de vie, l’émergence d’autres logiques de vie sociale. Certes ces observations correspondent à des réalités. L’Institut Tribune Socialiste estime toutefois que la question du travail reste une question centrale. La place temporelle et psychologique du travail a diminué, modifiant la construction des identités individuelles et collectives… Mais le travail continue à fournir très majoritairement les moyens d’existence, institue pour beaucoup l’accès à la reconnaissance sociale. Il est un lieu porteur de relations sociales. Le chômage de masse, l’automatisation, la dé-classification, la marchandisation et la financiarisation mondialisées, en prémisses ou en devenir dans les années soixante aboutissent aujourd’hui à un système qu’il nous faut repenser. Les transformations profondes du travail ne sont pas sans incidences sur la vie sociale dans sa globalité.
Sommaire de l’ouvrage :
Jean-Marie Vincent : La légende du travail
Pierre Naville : Les critères de la qualification du travail
Michèle Descolonges : Au sujet des métiers : des enjeux politiques renouvelés ?
Elsa Galerand et Danièle Kergoat : Le travail comme enjeu des rapports sociaux (de sexe)
Danièle Linhart : Modernisation managériale : la mise à mort des collectifs
Michel Lallement : Autonomie au travail, autonomie du travail
Jacques Freyssinet : Les syndicats et les crises du travail
Jean-François Naton : La vraie valeur vient du travail
Daniel Richter : Le travail concret : épicentre des contradictions sociales
Publié dans la Collection « Les cahiers de l’ITS » aux Éditions Bruno Leprince, Janvier 2015
L’Institut Tribune Socialiste a organisé autour de ce thème quatre rencontres animées par des sociologues, des chercheurs et des militants. Ces conférences peuvent être écoutées à la rubrique « Rencontres- séminaires » du site.