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Pas de tunnel sous la Manche

Mots-clés : Aménagement du territoire, Économie

3-8 Février 1975 • Fabrice Clément

Vu de Calais, l’arrêt des travaux du tunnel sous la Manche n’arrache pas des larmes. La Chambre de Commerce de Calais, une des plus riches de France, pourra continuer à s’enrichir grâce aux taxes perçues sur les transits et du côté des travailleurs on note une certaine indifférence. Le tunnel, c’était la politique des grands travaux qui permettait de repousser un aménagement du territoire attendu. Calais c’est 75 000 habitants avec 3 200 demandeurs d’emplois et autant d’habitants qui doivent chaque jour aller travailler à Dunkerque et où chaque mois est marqué par la fermeture d’une nouvelle entreprise. C’est une ville sous-équipée dans tous les domaines. Le tunnel n’aurait rien changé car il aurait servi quelques grands intérêts privés sans rien apporter aux agriculteurs qui ont largement souffert des travaux préparatoires et n’aurait amené aucun moyen de redressement économique. Le recul de la construction du tunnel signifie pour les calaisiens le développement d’une politique industrielle et portuaire au profit de Dunkerque, sans que rien ne soit mis en place pour sauver les entreprises locales aujourd’hui à l’agonie.

Larzac

Mots-clés : Aménagement du territoire, Écologie, Mouvements sociaux, Répression

25 Janvier 1975

« Larzac totes los que volon viure al pais »

Au Larzac, les paysans veulent vivre au pays mais l’enquête parcellaire destinée à permettre la vérification de la superficie des parcelles et de leur emplacement sur le cadastre avant l’expropriation a débuté. Après le rejet du recours des « 130 » paysans par le Tribunal Administratif de Toulouse, l’armée a repris des travaux d’aménagement pour montrer qu’elle est déterminée à obtenir l’extension des terres militaires. La « fête des moissons » marque la fin de l’information et de la popularisation du mouvement revendicatif. Une phase plus offensive commence et la construction sans permis de la bergerie de la Blaquière, le labour des terres de non résidents en décembre 1973, puis des terrains militaires cet été, comme l’occupation de Jaça Nova et des Truels signent la « saquatterisation du plateau » pour faire céder l’armée. L’affrontement devient direct. C’est dans le développement des luttes contre la liquidation économique, le chômage et l’exode que se manifeste une solidarité offensive. Une campagne de lutte organisée par le PSU, le PLC et Lutte Occitane est en place pour soutenir les paysans et faire reculer le pouvoir.

L’Écologie en marche

Mots-clés : Aménagement du territoire, Nucléaire, Politique Économique

8 Novembre 1974 • Interview de Brice Lalonde par Jacques Thibault

L’écologie en marche, un entretien avec Brice Lalonde, qui permet de situer le mouvement écologique, relativement nouveau dans le contexte politique, économique et social. Pour lui, l’écologie, comme approche de la réalité, transcende le politique et l’économique. C’est un mode de raisonnement axé sur la perspective de la survie de l’espèce humaine. Le mouvement écologique est la résultante de trois composantes. En premier lieu les scientifiques prennent de plus en plus conscience de l’impact de leurs travaux sur les conditions de vie et les risques qu’ils pourraient faire courir à l’humanité. La deuxième composante du mouvement écologique, ce sont les gens qui se mobilisent sur le cadre de vie. Le troisième courant est formé par les révolutionnaires qui se réclament de mai 68. Ils sont concentrés dans les grandes villes et forment les bataillons de choc de l’écologie. Leur engagement écologique va de paire avec une conscience régionaliste et ils sont d’idéologie libertaire. Brice Lalonde pense qu’il est urgent de politiser l’écologie mais aussi « d’écologiser » la politique.

Paysans, définitivement condamnés ?

Mots-clés : Aménagement du territoire, Mouvements sociaux, Politique Économique

Septembre 1974 • Commission Nationale Agricole

Les paysans, notamment les petits producteurs et les éleveurs, subissent une dégradation rapide de leurs revenus et sont condamnés par le gouvernement et une politique agricole qui les menacent gravement. La crise actuelle est le résultat d’une soumission économique des producteurs aux industries d’amont et d’aval qui imposent leurs prix et mettent les régions en concurrence les unes avec les autres. Dans ces conditions les paysans sont condamnés à produire plus ou à partir. Il faut exiger des prix pour chaque produit qui prennent en compte les coûts de production réels et instaurer des compléments de prix pour tenir compte des disparités régionales. Il faut en outre, exiger un contrôle populaire sur les circuits de distribution entre les producteurs et les consommateurs afin d’éviter les multiples intermédiaires. Il semble urgent que les paysans s’organisent et coordonnent les initiatives à la base.

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