Essai sur la qualification du travail

Mots-clés : classes sociales, Qualification, Travail

2012 juin - (1956 1° édit.) • NAVILLE Pierre - SÉHILI Djaouida et ROZENBLATT Patrick (Préf.)

Cote : NAVI

En 1956, Pierre Naville écrit Essai sur la qualification du travail, ouvrage fondamental pour qui veut comprendre ce qui se joue, d’une part dans les processus de mise en valeur ou de dévalorisation du travail et, d’autre part dans la constitution des hiérarchies professionnelles et salariales. Cinquante-six ans se sont écoulés sans que, sur le fond des enjeux de société autant que sur la méthode, l’«Essai» n’ait pris une seule ride. Bien au contraire, alors même que le langage de la logique de compétence est devenu dominant et que le travail industriel et machinique côtoie désormais des formes d’organisation du travail alors inexistantes, les analyses de Pierre Naville permettent toujours de penser et de comprendre les modalités de négociation de la qualification et de la valeur du travail. À dessein, il déconstruit les énoncés d’évidence qui, sous couvert des catégories et des mesures statistiques envisagées comme objectives, autorisent finalement à ne pas remettre en cause les inégalités hiérarchiques. Il nous interpelle sur le sens des arguments retenus pour qualifier ou disqualifier le travail et insiste sur l’importance que revêtent la formation et le prestige social dans la constitution des échelles de valeur. D’une écriture claire et directe, sans langage expert codé, l’« Essai » offre ainsi la possibilité de comprendre le niveau de reconnaissance attribué à son activité professionnelle. Au-delà du plaisir de sa lecture, ce livre est un outil de prise de conscience pour qui se propose de réfléchir et d’agir sur la justice des hiérarchies sociales. Enfin, il représente pour plusieurs disciplines universitaires, notamment la sociologie du travail, et leurs enseignements, un support pédagogique exemplaire et essentiel, véritable petit manuel d’apprentissage pour les étudiants. Pierre Naville (1904-1993). Du surréalisme à la sociologie du travail, Pierre Naville a eu un engagement constant à vouloir penser, réfléchir et agir pour la transformation révolutionnaire des rapports sociaux liant les hommes entre eux. En France, comme fondateur de la sociologie du travail, il est au travers de ses publications celui qui, par sa pensée critique et dialectique, permet d’échapper aux illusions de la révolution technologique, notamment celles de l’automation, comme œuvrant mécaniquement à l’émancipation des travailleurs, alors même qu’elles peuvent contribuer à renforcer les formes de l’« esclavage moderne ».

NAVILLE Pierre – SÉHILI Djaouida et ROZENBLATT Patrick (Préf.)
2012 juin – (1956 1° édit.)
21 x 13 cm, 180 p.
Syllepse

Le nouvel esprit du capitalisme

Mots-clés : Capitalisme, Changements, classes sociales, Critique sociale, Management, Projets, Syndicalisme, Travail

1999 • BOLTANSKI Luc, CHIAPELLO Ève

Cote : BOLT

Le capitalisme prospère ; la société se dégrade. La croissance du profit s’accompagne de celle de l’exclusion. La véritable crise n’est pas celle du capitalisme, mais celle de la critique du capitalisme. Trop souvent attachée à d’anciens schémas d’analyse, la critique conduit nombre de protestataires à se replier sur des modalités de défense efficaces dans le passé mais dCapitalisme – Critique – ésormais largement inadaptées aux nouvelles formes du capitalisme redéployé. Cette crise, Eve Chiapello et Luc Boltanski, sociologues, l’analysent à la racine. Ils tracent les contours du nouvel esprit du capitalisme à partir d’une analyse inédite des textes de management qui ont nourri la pensée du patronat, irrigué les nouveaux modes d’organisation des entreprises : dès le milieu des années 70, le capitalisme renonce au principe fordiste de l’organisation hiérarchique du travail pour développer une nouvelle organisation en réseau, fondée sur l’initiative des acteurs et l’autonomie relative de leur travail, mais au prix de leur sécurité matérielle et psychologique. Ce nouvel esprit du capitalisme a triomphé grâce à la formidable récupération de la « critique artiste » — celle qui, après Mai 68, n’avait eu de cesse de dénoncer l’aliénation de la vie quotidienne par l’alliance du Capital et de la bureaucratie. Une récupération qui a tué la «critique artiste». Comme, dans le même temps, la «critique sociale » manquait le tournant du néocapitalisme et demeurait rivée aux vieux schémas de la production hiérarchisée, on la trouva fort démunie lorsque l’hiver de la crise fut venu. C’est à une relance des deux critiques complémentaires du capitalisme qu’invite cet ouvrage sans équivalent.

BOLTANSKI Luc, CHIAPELLO Ève
1999
22,5 x 14 cm, 843 p.
Gallimard

Capitalisme Socialisme Écologie. Désorientations Orientations

Mots-clés : autogestion, classes sociales, Entreprise, Etat, Marx, Révolution, Travail

1991 • André GORZ

Cote : GORZ

« Qu’est-ce maintenant qu’une perspective de gauche ? Que signifie être socialiste ? Comment faut-il concevoir la place future du travail-emploi dans la vie des individus et de la société ? Une société peut-elle se perpétuer sans orientation, ni but, ni espoir ? » 1. Désorientations, Orientations 2. Marché, marchandise, rapports marchands 3.1. Société de services, société duale 3.2. Pistes pour une politique de l’emploi 4. Capitalisme, Socialisme, Écologie 5. Pour redéfinir le socialisme 6. La crise de l’idée de travail et la gauche post-industrielle 7. Anciens et nouveaux acteurs du conflit central 8. À gauche, c’est par où ? 9. La réduction de la durée du travail comme contrat social Postface. Y aura-t-il une gauche européenne ? Par Otto Kallscheuer

André GORZ
1991
21,5 x 13,5 cm, 248 p.
Galilée

Faut-il tuer les vieux ?

Mots-clés : classes sociales, Emploi, Sociologie

17 Janvier 1989 • Yvan Craipeau

Couverture 2A, 17 Janvier 1989Ce sont quelques dix millions d’hommes et de femmes que la société estime qu’ils ont passé l’âge du travail. La crise de l’emploi conduit les employeurs à embaucher des jeunes plutôt que des travailleurs plus âgés qui s’adaptent plus difficilement aux nouvelles conditions technologiques du travail. La solidarité des travailleurs actifs avec ceux qui cessent leur activité devient de plus en plus difficile à assumer et les solutions de l’économie libérale favoriseraient la retraite par capitalisation. Par ailleurs l’analyse de la baisse démographique dans les pays aisés comme la France ou l’Allemagne tend à renforcer ce discours. Pourtant ce qui diminue, ce n’est pas la richesse sociale mais le temps nécessaire à la produire. Il n’y aurait aucun problème si la quantité réduite du travail nécessaire était partagée entre tous les travailleurs par une réduction du temps de travail. Il faut mettre en place une nouvelle fonction sociale pour les retraités. Il faut permettre aux retraités d’oeuvrer à l’humanisation de la société et reconnaître cet apport à égalité avec les activités salariées.

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