Mots-clés : Écologie, Sociologie
5-11 Janvier 1978 • Jean Duvignaud, propos recueillis par José Sanchez
Jean Duvignaud, en tant que sociologue analyse notre société et constate qu’aujourd’hui la mort guette nos sociétés technologiques. Leur autodestruction est le fruit de leur logique folle. Certaines manifestations de pensée explosent depuis quelque temps sous la forme de mouvements régionalistes, écologistes et sont la manifestation d’une parole qui jusqu’ici n’avait pas été donnée ni entendue. Ce qui ne veut pas dire que les idéologies de ces différents mouvements soient meilleures que celles des idéologies politiques. Sous ces idéologies se cachent une sorte d’action sociale qui doit trouver un moyen de se manifester. C’est une raison pour laquelle il accorde une immense importance à l’autogestion. Non pas à l’autogestion en tant que mythe ou idéologie mais au fait que nombre de gens, aujourd’hui, cherchent dans la société technologique des lieux d’asile et des bases d’attente contre l’homogénéisation qu’on leur impose. Notre société ne laisse aucune structure d’accueil pour ce qui n’est pas la rentabilité, il n’y a pas de place pour autre chose que l’intégration. Il semble qu’il faille redéfinir un nouveau groupe social, non plus lié à l’institution d’un Etat dans une société structurée mais comme manifestation collective d’un groupe qui assure la plénitude de son existence.
Mots-clés : Écologie, Politique Économique, Socialisme autogestionnaire
21 Décembre 1977 au 4 Janvier 1978 • Paul Blanquart, Propos recueillis par Pierre Garrigues
Paul Blanquart, dominicain d’origine lilloise, chrétien-marxiste, présent aux débats et combats d’Amérique latine, lié aujourd’hui aux courants libertaires et de désobéissance civile, est initiateur hier de la « Nouvelle Gauche », cofondateur de « Politique-Hebdo » qu’il a quitté il y a un an. Aujourd’hui, c’est à « La Gueule ouverte-Combat non violent » (GO-CNV) qu’il continue la lutte pour l’alternative. Il définit le mouvement social comme étant un mouvement à la confluence des luttes anticapitalistes, de la désobéissance civile à l’Etat et de l’écologie. L’autogestion dans sa pratique personnelle correspond fondamentalement à la réappropriation par chacun de sa propre vie. Il poursuit en précisant que pour lui, l’autogestion suppose une rupture avec l’actuel modèle de développement. Au-delà du slogan Vivre, travailler, produire autrement, il ajoute penser autrement. Il ajoute : Marx ne disait-il pas de la révolution qu’elle devait être l’émancipation de tous les sens et de toutes les qualités humaines ?
Mots-clés : Écologie, minorités nationales, Socialisme autogestionnaire
30 Juin-6 Juillet 1977
Rassemblements !… autogestionnaires à Toulouse et à Gontard-les-Deux-Moulins en Haute Provence.
L’autogestion était, hier encore, une utopie ; aujourd’hui, ferment de l’action de masse et thème dominant dans le mouvement ouvrier et populaire, l’autogestion peut devenir une force motrice à condition que se rassemblent les forces qui s’en réclament. Tribune socialiste fait part de deux expériences.
La convergence pour l’autogestion de Toulouse, née en 1977 au moment des municipales, fait le point sur son activité, sur la stratégie à développer et ses questions. Elle aborde les débats qui permettront d’élargir, actualiser et préciser la plate-forme élaborée au départ et de se situer par rapport aux législatives de 1978.
A Gontard-les-Deux-Moulins, dans les Alpes de Haute Provence, autogestionnaires, écologistes et occitans regroupés dans la convergence occitane socialiste autogestionnaire Vida Nova dénoncent les difficultés locales tant dans l’agriculture que dans l’industrie locales et abordent les questions du nucléaire et des langues régionales au cours d’une rencontre début Juin.
Mots-clés : Afrique, Capitalisme, Chine, colonialisme, Cuba, Écologie, France, Inde, Socialisme, URSS
1977 • DUMONT René
Cote : DUMO
Ce livre rassemble l’expérience de toute une vie, celle de René Dumont, agronome, ancien professeur à l’Agro, et spécialiste des problèmes agricoles des pays du Tiers Monde, notamment. Le livre a donc deux axes. D’une part un livre de souvenirs, le bilan d’une vie. Dumont y raconte ses voyages en Afrique, en Asie, en Amérique latine et en Europe, particulièrement en Europe de l’Est. Il y expose également ce qu’il croit, ce à quoi il n’a jamais cru (Dieu, les vertus du capitalisme et de l’économie libérale), ses désillusions face à ce qu’il croyait — particulièrement, il a cherché vainement, jusqu’à présent, un socialisme à visage humain qui se soit maintenu au pouvoir. D’où une critique précise, même si en sympathie, de la Chine et de Cuba, une condamnation du système économique en URSS. Mais aussi ce livre est un livre d’avenir. D’abord cri d’alarme devant ce qui risque de se passer — René Dumont, qui fut candidat aux élections présidentielles de 1974 sur ce thème, expose les risques dénoncés par les écologistes. Mais il apporte aussi un certain nombre de suggestions pour éviter les drames futurs, arrêter le gaspillage, l’exploitation anarchique et impitoyable du Tiers Monde, qui ne fait aujourd’hui que développer son sous-développement, limiter la consommation inutile et outrageuse envers les pays pauvres, cesser de croire que le déséquilibre pourra se maintenir, et que les ressources de la planète sont inépuisables, stopper l’explosion démographique. Un livre sur l’avenir à partir d’une expérience solide et précise du passé et du présent.
DUMONT René
1977
21,5 x13,5 cm, 188 p.
Robert Laffont