Les entreprises, acteurs politiques – les multinationales des cadres

Mots-clés : classes sociales, Économie mondiale, Économie politique, Mondialisation

1er février 2017 • Gérard Duménil

Les entreprises et plus particulièrement les multinationales sont devenues aujourd’hui des acteurs politiques qui participent à la concentration des pouvoirs économiques et politiques mondiaux.

Rencontre avec Gérard Duménil

Gérard Duménil, économiste, a travaillé avec Dominique Lévy à partir d’une gigantesque base de données mondiales prenant en compte les sociétés transnationales et les sociétés qui, d’une façon ou d’une autre y sont rattachées. Il constate que le pouvoir économique est concentré dans une pelote d’institutions financières qui se possèdent mutuellement et entre lesquelles il n’y a pas finalement concurrence. Ces institutions sont certes le lieu de la propriété du capital, mais en fait leur gestion  est dans les mains des très hauts cadres de ces sociétés : ils imposent leur discipline au plan mondial, définissent les critères de rentabilité, sont les policiers du système.

Dans les années 80 une mutation considérable s’est produite avec le renforcement du pouvoir de contrôle des institutions financières (notamment sur les institutions non financières). Aujourd’hui les inégalités  sont principalement des inégalités de salaires (qui ont cru de façon spectaculaire). Les très hauts cadres constituent une véritable internationale, exercent le vrai pouvoir économique dans le monde, et peuvent s’appuyer sur des relais gouvernementaux.

Gérard DUMÉNIL : économiste, ancien directeur de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique, membre du Comité de rédaction de la  Revue Actuel Marx, co-auteur (avec D. Lévy) de La grande bifurcation.  (La Découverte, 2014).

L’économie mondiale et l’impérialisme. Esquisse économique

Mots-clés : Capital, Économie mondiale, Etat, Impérialisme, Socialisme

1967 • BOUKHARINE Nicolas

Cote : BOUK

Le livre de Nikolaï Boukharine Impérialisme et Economie Mondiale a été rédigé en 1915, alors que le débat sur la nature de la Première Guerre mondiale et la position que devait adopter le mouvement ouvrier international vis-à-vis de celle-ci battait son plein. Tout comme Lénine, Boukharine s’efforce de démontrer la fausseté des arguments de Kautsky, selon lesquels la guerre serait une aberration historique puisqu’en réalité le développement de l’économie mondiale aurait unifié les intérêts de tous les capitalistes du monde. Ces arguments ayant servi de prétexte à la social-démocratie allemande pour qu’elle se range du côté de la bourgeoisie. Alors qu’à partir de ces prémisses théoriques Kautsky avait prédit que la fin de la guerre serait suivie par l’atténuation progressive des tensions entre pays capitalistes, Boukharine et Lénine avaient correctement deviné la continuation des conflits et l’enclenchement de nouvelles guerres, toujours plus sanglantes entre pays capitalistes. La force de leurs arguments était de comprendre que la guerre n’était qu’un des nombreux moyens par lesquels la concurrence se livrait désormais entre blocs de capitaux… (quefaire.lautre.net)

BOUKHARINE Nicolas
1967
22 x 13,7 cm, 178 p.
Anthropos