Cote : CAHIERS CES
NAVILLE P.
12
1961 décembre
21 x 13,5 cm, 50 p.
NAVILLE P.
12
1961 décembre
21 x 13,5 cm, 50 p.
L’Association Générale des Étudiants de Nantes a organisé deux journées d’études ayant pour thème la liaison Université – Entreprises, présidée par M. Valéry Giscard d’Estaing, Président de l’Association Européennes des Jeunes Chambres économiques. Cette A.G.E. est une des dernières à être hostile à l’U.N.E.F. et préfère entrer dans le jeu du premier ministre plutôt que de se rapprocher des organismes chargés par l’U.N.E.F. d’assurer cette liaison entre les étudiants et les entreprises. L’U.N.E.F. est contre tout financement par les entreprises privées de l’enseignement supérieur.
Le 27 mai 1961, des centaines de kilos pommes de terres enduites de gasoil sont déversées dans les rues de Pont Aven ; le 4 juin, les urnes cantonales sont brûlées à Pont l’Abbé ; le 8 juin, près de 4 000 paysans bloquent la ville de Morlaix et investissent la sous-préfecture. L’arrestation le soir même d’Alexis Gourvennec et de Marcel Léon, les deux leaders de la manifestation, va galvaniser la colère des paysans bretons. Si l’effondrement des cours de la pomme de terre a mis le feu aux poudres, le conflit part en réalité de la volonté de jeunes syndicalistes d’imposer une nouvelle organisation des marchés. Le PSU encourage et soutient la révolte des agriculteurs pour l’organisation d’une société plus juste et condamne les réponses du gouvernement. A l’exemple de la Bretagne la lutte des agriculteurs s’exprime aussi dans le Sud-Ouest.
Les paysans de l’Ouest ont de bonnes raisons d’être en colère. Comme dans les autres départements bretons, les cultivateurs du Morbihan sont passés à l’action. La manifestation de Pontivy fut la plus importante et la plus spectaculaire : sept mille paysans juchés sur leurs tracteurs défilèrent dans les rues tenant la ville toute une matinée. Des heures violents avec les CRS ont eu lieu. Né dans le Nord, le mouvement revendicatif a déferlé sur la Bretagne. L’effondrement des prix appauvrissant les paysans est à l’origine du mouvement social. Alors que la Bretagne a investi pour se moderniser , les paysans vivent aujourd’hui la misère, la surproduction, le désintérêt de l’État pour leur cause et l’exil dans de nouvelles régions pour un travail plus rémunérateur dans les usines menacées, elles aussi, de fermeture. Une révolution bretonne menée par les jeunes avec une cohésion dans les revendications et une unité dans l’action.