Mots-clés : Élections présidentielles, stratégie politique
15 Juin 1974 • Michel Rocard
Et maintenant ? Que faire après les présidentielles ? Il semble que le score de 49,3% des électeurs en faveur de la gauche exprime la possibilité d’engager effectivement un processus de transformation socialiste dans un pays développé. Un des acquis de la campagne est que les militants ont pris conscience de la signification politique de la force du courant autogestionnaire. Le projet autogestionnaire a gagné en crédibilité du fait qu’il se situait au sein de l’unité des forces populaires et non à l’extérieur. D’autre part, ce projet se trouve être, dans la diversité des propositions de la gauche socialiste, celui qui répond le mieux aux contradictions internes et externes du capitalisme d’aujourd’hui. Enfin le projet autogestionnaire exprime le contenu concret des luttes sociales partout où émerge la volonté des travailleurs de contrôler les décisions qui les concernent. La tâche maintenant est de faire en sorte que la perspective socialiste autogestionnaire devienne celle des travailleurs.
Mots-clés : Élections présidentielles, Mouvements sociaux, stratégie syndicale
9 Juin 1974
Quatre questions sont posées à Pierre Héritier, responsable CFDT de la région Rhône-Alpes, membre du bureau national de la confédération, et représentatif de ce qu’on a coutume d’appeler « la gauche syndicale » pour expliquer sa position sur les échéances qui sont celles du mouvement ouvrier après la campagne présidentielle. Pour lui, s’il est difficile de présager de l’avenir, il n’en demeure pas moins que les conditions sociales et politiques sont réunies pour renforcer les luttes sociales déjà fortement engagées avant les élections. Depuis 1968, la seule alternative au régime ne peut être qu’une alternative de gauche. Les luttes sociales – comme l’élection de 1974 – traduisent avec une netteté de plus en plus grande une situation d’affrontement de classe. Cela oblige à une restructuration de la gauche socialiste, seule réponse pour créer les conditions de nouveaux dépassements.
Mots-clés : Élections présidentielles
17 Mai - 1er Juin 1974 • Alain Richard
« Du tréfonds des urnes »
L’analyse des résultats des élections présidentielles pour le 1er tour montrent que des dizaines ou centaines de milliers de voix du PC ou du PS se sont portées sur Giscard ou Chaban, et des centaines de milliers de voix URP ont rallié Mitterrand. Ce qui demeure, c’est que pour la première fois dans une élection présidentielle, la gauche réalise dès le premier tour un résultat global très voisin de ses scores aux législatives.
Au deuxième tour on constate une participation record aux élections, bien que nombreux sont ceux, qui ne pensant pas à des élections en 74, n’avaient pas fait de démarche particulière pour une inscription sur les listes électorales. On note également la réduction constante des différences entre régions traditionnellement à gauche ou à droite. Ces changements risquent d’être amplifiés par la disparition du centrisme en tant que force autonome. Ces changements peuvent ouvrir des perspectives nouvelles pour le développement de la gauche.
Mots-clés : Élections présidentielles
25-31 Mai 1974 • Robert Chapuis, Michel Rocard

Au 2ème tour des présidentielles de 1974, la gauche est battue ; et pourtant elle a fait son meilleur score depuis très longtemps. Robert Chapuis et Michel Rocard s’expriment. Chacun sait aujourd’hui que deux sur trois des hommes et des femmes de moins de 40 ans ont voté pour François Mitterrand. L’avenir dira comment Giscard d’Estaing s’accommodera de cette situation et surmontera les difficiles contradictions qu’elle comporte. Il n’est pas possible que tout s’arrête là. Cette volonté politique forte se traduit d’ailleurs par le fait qu’au lendemain du scrutin, il y a plus de colère que de démobilisation, plus de volonté de combat que de repli apathique. Le rôle des militants et de leurs organisations c’est de fournir de nouvelles formes d’action à tous ceux qui se sont prononcés pour une victoire de la gauche. Pour le PSU, il faut un projet mobilisateur qui donne aux forces sociales déterminantes, dans les conditions actuelles de la lutte des classes, la capacité de mener directement le combat socialiste.