Mots-clés : Légitimité, pouvoir
2011 • Hélène HATZFELD
Cote : HATZ
Comment des légitimités peuvent-elles être ordinaires ? D’habitude, on pense que les légitimités concernent les hommes et les situations de pouvoir ou de compétences. Il est même fréquent d’entendre un élu dire qu’il est le seul à détenir une légitimité, du fait de son élection. Et pourtant, de plus en plus souvent, il est question de légitimité à propos de personnes ou de faits ordinaires,qu’il s’agisse d’éducation, de procréation assistée, de luttes, d’expressions artistiques, que ce soit pour revendiquer ou dénier une légitimité. Hélène Hatzfeld a enquêté pour mesurer et surtout comprendre ce phénomène, dans les articles de la presse quotidienne, sur Internet et par une série d’entretiens dans un quartier en rénovation urbaine. Au- delà d’un abus de langage ou d’un effet de mode, les revendications de légitimités sont significatives de transformations profondes. Tout en partageant avec les luttes pour la reconnaissance l’attente d’une égalité réelle de droits, les revendications actuelles de légitimités s’en distinguent par leurs enjeux. Elles interpellent les principes de légitimité, le partage des droits à définir des normes dans la société, à distinguer ce qui est légitime et ce qui ne l’est pas. Poser la question « au nom de quoi ? », c’est interroger les fondements des légitimités électives et révéler les mutations du rapport au politique. Hélène Hatzfeld est docteur d’État en science politique, agrégée de lettres classiques. Elle est membre du Laboratoire Architecture Ville Urbanisme Environnement (Lavue). Engagée depuis de nombreuses années dans la recherche sur les mutations actuelles des conceptions et des pratiques politiques.
Hélène HATZFELD
2011
24 x 15,5 cm, 272 p.
L’Harmatttan Adels
Mots-clés : Autonomie, Chauvinisme Boulangisme, Légitimité, Peuple, Populisme, Terreur
2002 • DUPUY Roger
Cote : DUPU
Le livre est original par son objectif : traiter des « logiques du peuple » et du populisme, depuis les années de la Révolution jusque vers 1900, après le boulangisme, et par son ton : la réflexion se veut autant méthodologique que politique et entend proposer une autre lecture des mouvements populaires par les professionnels de l’histoire. Annoncée ainsi, l’entreprise n’est pas fréquente ; on ne peut que remercier l’auteur de sa clarté et de son courage pour entamer une telle discussion. Dans une post-face datée des lendemains de « la commotion électorale du 21 avril 2002 » et du « sursaut républicain du 5 mai », Roger Dupuy précise le sens de son livre en estimant que le « vote Le Pen » est un vote protestataire et n’est pas « pour Le Pen ». Refusant de condamner un « aveuglement » des électeurs, de dénoncer les résultats d’une internationale « brune », il fustige les mythifications héritées du Peuple de Michelet, les approches fondées sur les discours des élites parlant du peuple ; il estime qu’il faut d’une part comprendre les logiques d’une authentique politique du peuple, bâtie face à la politisation de la culture moderne, et d’autre part reconnaître une « bassa pulitica » (une politique d’en bas pour reprendre des termes consacrés récemment) incarnée dans des actes radicaux, irrationnels, dépendants de soucis terre-à-terre. En cela il met en doute « la barrière mythique de 1789 » qui parlant du peuple en a fait une catégorie qui ne supporte plus d’être remise en cause. Contre le populisme des élites, pour la reconnaissance d’une authentique « politique du peuple », ce livre qu’il faut bien dire d’humeur entreprend donc une relecture de l’historiographie de la Révolution et du XIXe siècle.
DUPUY Roger
2002
22,5 x 14,5 cm, 256 p.
Albin Michel