Mots-clés : Mai 68
1978 • SARRASIN MIchel - BRUNE Jean - KADER Julia - CAZES Marie
Cote : MAI
Mai 68 est brisé, occulté, mort ! Vive le programme commun de gouvernement ! Vive Giscard et le changement sans risque ! A croire que le désir est passé, cassé par une droite qui s’est ressaisie en souplesse, par la découverte enfin évidente du totalitarisme. Les adolescents contestataires sont devenus des adultes calmes et responsables, hostiles à l’aventure politique. Les pavés recouverts de bitume, la grande fête aurait juste laissé une bonne gueule de bois et le goût du jardinage pour les trente ans qui viennent. Dans le champ de la politique institutionnelle, mai 68 s’est résolu en mars 78 définitivement. Les stratèges de la gauche officielle avaient cru répondre par le programme commun. Il a mis du temps pour agoniser. L’après-mai achevé, il est temps de reparler de mai 68. Dans ce livre, construit sans volonté chronologique ni analytique précise, les photos, les textes, les expressions, tout, aujourd’hui, reprend son sens. La parole et le geste constituent, structurent un mouvement immense dont le trait d’union se nomme anti-autorité, autonomie, refaire le monde en brisant les schémas. Certes les bureaucrates, bons bougres, font tout pour l’éviter. Curés rouges, flics blancs et syndicalistes roses se sont joints, volontairement ou non, par maladresse ou par calcul, pour casser l’élan, rogner l’imagination, ramener à la raison d’Etat et aux habitudes de classe mille et mille histoires. Pour de bon ? Pas pour nous car, dans la confusion, mai 68 a changé nos trajectoires. Des femmes, des Lip, des citoyens associés comme ils le croient bien, voilà les mouvements grâce auxquels vie et pratique se lient, dans lesquels se découvre, pour faire face, la nécessité de conquérir son autonomie. Tout redevient flou, le mot autonomie lui-même désigne des démarches dissemblables, mais les acteurs connaissent au moins leur identité.
SARRASIN MIchel – BRUNE Jean – KADER Julia – CAZES Marie
1978
29 x 21 cm, 192 p.
Les presses du temps présent
Mots-clés : Etudiants, Mai 68, Mouvement Culturel, Révolte, Révolution
1978 • DELALE Alain - RAGACHE Gilles
Cote : DELA
Pour des millions de personnes, cette date évoque les barricades, les voitures en flammes, la Sorbonne en folie. Pourtant, on ne peut réduire la crise profonde qui secoue la société française pendant plusieurs mois à ces quelques clichés. Il y aurait là plus qu’une simplification : une caricature. Le quartier Latin n’est pas la France, les étudiants parisiens ne sont pas toute la jeunesse. Surtout, on ne peut oublier que, de mai à juillet, se déroule la plus grande grève de notre histoire, qui se superpose à une formidable ébullition culturelle et politique sans jamais s’y fondre totalement. En réalité, des métallos d’Elbeuf et de Calais, des paysans bretons, des ouvrières de Fourmies furent acteurs de l’événement au même titre que les émeutiers du boulevard Saint-Michel. Les auteurs ont donc voulu – et c’est la première fois – tracer un portrait aussi complet que possible de la France de 1968, avant, pendant et après les jours de mai, en insistant sur les particularités géographiques et sociales du pays entier, en situant les faits dans leurs perspectives propres. Ils montrent ainsi que, pendant plus de quinze jours, la France fut au bord d’un affrontement armé, et quelle fut l’attitude des militaires dans ces circonstances exceptionnelles. Cette vision globale, assurément difficile à établir, a supposé l’étude de milliers de documents originaux de toute nature, en particulier la presse de province, source d’information jusqu’alors délaissée mais d’une richesse insoupçonnée. Les cartes, plans et graphiques qui accompagnent le texte permettent de localiser les foyers de grève, les bastions de la résistance ouvrière, de suivre au jour le jour l’évolution du nombre des grévistes et des manifestants. Tracts, affiches, graffiti, caricatures, photographies : l’étonnante floraison des images que suscita 68 trouve ici largement sa place. En avril 1968, Alain Délaie terminait ses études de philosophie à l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, à Paris, et Gilles Ragache ses études d’histoire à la faculté de Nanterre. Ils participent ensemble au mouvement de mai. Depuis 1970, devenus enseignants, ils animent la revue d’histoire populaire « Le Peuple français » qu’ils ont fondée avec cinq de leurs camarades. En 1977, ils prennent part à la création d’une petite maison d’édition, Floréal, qui a publié un ouvrage sur les luttes ouvrières en France
DELALE Alain – RAGACHE Gilles
1978
28 x 20 cm, 238 p.
Seuil
Mots-clés : Mai 68
1978 • GUILLEBAUD Jean-Claude
Cote : GUIL
Dix ans, camarade ! Trois plis de plus au coin de l’œil… As-tu pris du ventre, une femme légitime et une carte du CERES pour attendre, d’un congrès à l’autre, le jour béni des 51 % ? As-tu lâché depuis longtemps nos pavés de Gay-Lussac pour empoigner une bêche écologique du côté de La Voulte (Ardèche) ? Désabusé, mais surveillant quand même avec une gravité patiente, tes agnelages de février et la prochaine lutte finale… As-tu, militant acharné, scissionniste dans l’âme, navigué en zigzag de la Gauche prolétarienne au Secours rouge, de Vive la Révolution aux Amis de la Terre ? Emmitouflé dans la tiédeur fraternelle des groupuscules, gueulard gonflé de toutes les manifs; pilier méchant de la Mutualité; adolescent poivre et sel, orphelin déjà… Et puis — suis-je naïf ? Mais ce lourd soupçon qui s’évapore laisse aussi renaître entre nous une sorte de chaleur « conviviale » qu’empêchaient jadis les haines de chapelle. Mieux qu’une chaleur même — osons lâcher le mot — une tendresse, voilà tout ! En déambulant maintenant des librairies parallèles aux journaux « pirates », dans les mille recoins de la nouvelle « marginalité », en lisant parfois les annonces de Libé, c’est bien elle qui crève les yeux : une tendresse qui ose enfin… Voici dix ans, nous parlions sans arrêt de porter l’imagination au pouvoir. Est-ce le moment de pleurnicher parce que devant nous — enfin — la page est blanche ? Jean-Claude Guillebaud. Né en 1944. Dix ans de grands reportages à travers le monde pour Sud-Ouest, puis pour le Monde. Correspondant de guerre au Biafra, au Vietnam, au Laos, au Pakistan, en Israël. A relaté la guerre du Kippour dans les Jours terribles d’Israël (Le Seuil, 1974) et dénoncé les nostalgies coloniales françaises dans les Confettis de l’Empire (Le Seuil, 1976), prix Albert, Londres, 1972. Aujourd’hui (1978) coresponsable du département tiers monde au service de politique étrangère au Monde.
GUILLEBAUD Jean-Claude
1978
20,5 X 14 cm, 112 p.
Seuil
Mots-clés : Agence Gamma, Amériques, Biafra, Etudiants, Irlande, Mai 68, Tchécoslovaquie
2° trimestre 1978 • POIVRE D’ARVOR Patrick
Cote : POIV
« J’avais vingt ans en 1968. Pour m’être alors nourri de l’encre des journaux que je vendais au carrefour Saint-Germain/Saint-Michel, pour avoir commencé à aimer le métier que je fais aujourd’hui en rôdant autour des voitures-radios qui sillonnaient le quartier Latin, pour avoir été un témoin passionné de ces folles semaines, j’ai voulu, dix ans après, regarder et comprendre… » Par ces mots, Patrick Poivre d’Arvor précise, d’emblée, le but et la démarche de son premier livre. Se souvenir, d’abord, de « l’année folle », de l’explosion de liberté, de la fête, mais aussi des drames, de la violence, de la peur. Car s’il parle surtout de ce qu’il a vu et vécu personnellement à Paris et en province française, il rappelle – s’il était besoin – que 1968 a vu basculer l’histoire en Tchécoslovaquie, dans plusieurs pays d’Amérique latine, aux U.S. A., au Biafra et ailleurs. Ce sont donc tous les événements de 1968 qu’il tente de cerner et de suivre, dans leurs conséquences, jusqu’à aujourd’hui. Pour illustrer son propos, Patrick Poivre d’Arvor s’est associé à l’Agence Gamma qui, elle, en 1968, avait un an d’existence. C’est par ses reportages photographiques sur les remous de cette année exceptionnelle, en France et dans le monde, qu’elle s’est fait connaître. Depuis dix ans, Gamma a été présente sur tous les « points chauds » de la planète et ses reporters ont réussi les photographies les plus spectaculaires et les plus belles. Avec sa volonté d’élever la photo de presse au niveau d’un art, l’Agence Gamma s’est rapidement installée au tout premier rang des agences photographiques mondiales. En quelque sorte, cet album-souvenir retrace sa jeune et brillante carrière.Mai 68 – Tchécoslovaquie – Biafra – Irlande
POIVRE D’ARVOR Patrick
2° trimestre 1978
24 X 21 cm, 128 p.
Editions Seghers