La comédie humaine du travail. De la déshumanisation taylorienne à la sur-humanisation managériale

Mots-clés : Fordisme, Individualisation, Management, Précarisation, Taylorisme, Travail

Janvier 2015 • LINHART Danièle

Cote : LINH

Avec Taylor, le « père » de l’organisation scientifique du travail, les ouvriers devenaient un rouage passif, astreint à une stricte conformité aux consignes et modes opératoires. Leur travail devait se dérouler indépendamment de leur état d’esprit, de leurs états d’âme et de leurs savoirs. Le management moderne semble aux antipodes d’une telle orientation. Il clame sa volonté de reconnaître la dimension humaine des salariés, mise sur leur subjectivité, leur personnalité et tend à « psychologiser » les rapports de travail. Pourtant Danièle Linhart soutient que la logique reste la même : dans les deux cas, s’organise en réalité une disqualification des métiers, de la professionnalité, de l’expérience qui tend à renforcer la domination et le contrôle exercés par les dirigeants. Le résultat est le même : un travail qui perd son sens, qui épuise. Pire encore, le travail moderne précarise subjectivement les salariés, qui, constamment mis à l’épreuve, sont conduits à douter de leur propre valeur et légitimité. En rapprochant Taylor des managers modernes, l’auteur questionne cette idéologie qui prend de plus en plus de place dans la réalité du travail telle qu’elle se dégage à travers ses propres enquêtes et celles des spécialistes en sciences sociales du travail.
Danièle Linhart est sociologue, directrice de recherches émérite au CNRS, membre du laboratoire GTM-CRESPPA UMR-CNRS-Universités de Paris 8 et Paris 10.

LINHART Danièle
Janvier 2015
22 x 14 cm, 160 p.
Érès

Le nouvel esprit du capitalisme

Mots-clés : Capitalisme, Changements, classes sociales, Critique sociale, Management, Projets, Syndicalisme, Travail

1999 • BOLTANSKI Luc, CHIAPELLO Ève

Cote : BOLT

Le capitalisme prospère ; la société se dégrade. La croissance du profit s’accompagne de celle de l’exclusion. La véritable crise n’est pas celle du capitalisme, mais celle de la critique du capitalisme. Trop souvent attachée à d’anciens schémas d’analyse, la critique conduit nombre de protestataires à se replier sur des modalités de défense efficaces dans le passé mais dCapitalisme – Critique – ésormais largement inadaptées aux nouvelles formes du capitalisme redéployé. Cette crise, Eve Chiapello et Luc Boltanski, sociologues, l’analysent à la racine. Ils tracent les contours du nouvel esprit du capitalisme à partir d’une analyse inédite des textes de management qui ont nourri la pensée du patronat, irrigué les nouveaux modes d’organisation des entreprises : dès le milieu des années 70, le capitalisme renonce au principe fordiste de l’organisation hiérarchique du travail pour développer une nouvelle organisation en réseau, fondée sur l’initiative des acteurs et l’autonomie relative de leur travail, mais au prix de leur sécurité matérielle et psychologique. Ce nouvel esprit du capitalisme a triomphé grâce à la formidable récupération de la « critique artiste » — celle qui, après Mai 68, n’avait eu de cesse de dénoncer l’aliénation de la vie quotidienne par l’alliance du Capital et de la bureaucratie. Une récupération qui a tué la «critique artiste». Comme, dans le même temps, la «critique sociale » manquait le tournant du néocapitalisme et demeurait rivée aux vieux schémas de la production hiérarchisée, on la trouva fort démunie lorsque l’hiver de la crise fut venu. C’est à une relance des deux critiques complémentaires du capitalisme qu’invite cet ouvrage sans équivalent.

BOLTANSKI Luc, CHIAPELLO Ève
1999
22,5 x 14 cm, 843 p.
Gallimard

Les entreprises ont-elles une âme?

Mots-clés : Capitalisme, Entreprises, Management

1990 • ETCHEGOYEN Alain

Cote : ETCH

Louis Vuitton, BSN, Elf-Aquitaine, Michelin, Evian, Géo Martel, Badoit, Sodexho, LVMH, autant de cas particuliers qui laissent penser qu’il n’existe pas de modèle unique de management. En ces temps d’OPA, de rachats, de cessions, les entreprises sont soumises à des tensions qui mettent en cause leur singularité, ce qu’on peut appeler leur « âme ». Rien de spiritualiste dans le choix de ce mot, mais la volonté d’ancrer l’analyse de l’entreprise dans une démarche philosophique et rationnelle. L’âme évoque l’animation, l’animateur et le ressort d’une entreprise vivante. Encore reste-t-il à la connaître grâce aux outils des sciences humaines et sociales, en particulier de l’ethnologie, pour permettre la cohérence de la stratégie, de la communication et de la gestion des ressources humaines. Ainsi peut être préservée et enrichie la personnalité propre d’une entreprise. Alain Etchegoyen est né en 1951. Normalien, agrégé de philosophie, directeur général du groupe SHS, président du club «Problèmes internes de l’entreprise», du C.N.R.S., ses travaux personnels portent sur la relation nécessaire de la philosophie, du management et des sciences humaines. SINGULARITE DES ENTREPRISES 1. Michelin 2. Société des eaux minérales d’Evian 3. LVHM 5. Elf et BSN 6. Sodexho 7. Géo Martel 8. Elf-France 9. Administrations inanimées: aurez-vous donc une âme? LES ENTREPRISES ONT-ELLES UNE ÂME? 1. La notion d’âme dans l’entreprise 2. Communication et âme de l’entreprise 3. Le projet d’entreprise: approche conceptuelle MANAGEMENT, PHILOSOPHIE ET SCIENCES HUMAINES 1. Littérature des managers et livre de management 2. Analyses dans l’entreprise 3. L’entreprise comme objet de la réflexion pour la philosophie et les sciences humaines 4. Les sciences humaines et sociales et l’entreprise 5. Sur le “capitalisme populaire” et la “revalorisation de l’entreprise” 6. La notion de “veille sociale” 7. L’utilisation des sciences sociales par les entreprises américaines dans l’appréhension de leur environnement

ETCHEGOYEN Alain
1990
22,5 X 14 cm, 300 p.
Editions François Bourin