Mots-clés : Imprimerie, Mouvements sociaux, Politique Économique
8 Novembre 1974
Le groupe Néogravure, imprimerie spécialisée dont l’usine principale est à Issy-les Moulineaux, est en voie de liquidation et de démantèlement. Les ouvriers et les syndicats organisent la riposte à cette décision prise dans un contexte de rationalisation et de regroupement d’entreprises. La fermeture de l’usine d’Yssy-les-Moulineaux représente 969 emplois, la décision de reporter son activité sur « Hélio » à Corbeil et de faire de l’usine de Lille (NEA) une entreprise de sous-traitance dont l’activité serait déterminée en fonction des capacités d’absorption de l’usine de Corbeil entraîneront un chantage au chômage exercé par les patrons dans les différentes usines. Cette proposition soutenue par les banques, est en fait une vaste opération de concentration qui prolonge celle de Larousse et d’autres entreprises. Aux côtés de la C.G.T et de la C.F.D.T. le principe de grèves avec occupation a été décidé par les travailleurs. La C.F.D.T. syndicat très minoritaire dans ce secteur propose d’accompagner la grève, de la populariser de la soutenir financièrement, et d’en faire une grève active. Dans l’imprimerie, comme aux P.T.T. et dans l’ensemble des moyens d’information, le contrôle ouvrier, première réponse au démantèlement, est à l’ordre du jour.
Mots-clés : Mouvements sociaux, Politique Économique, stratégie syndicale
8 Novembre 1974 • Victor Fay
Face à la stratégie du pouvoir pour faire face à la crise qui s’aggrave touchant non seulement la production mais très bientôt les services et la distribution, le secteur privé comme le secteur public ou nationalisé, la réponse ouvrière est difficile. Le pouvoir endort les travailleurs soit en leur proposant des augmentations de salaire, soit en leur promettant la titularisation des nombreux travailleurs en situation précaire. Le pouvoir organise la division entre travailleurs, usagers et chômeurs. La lutte aujourd’hui est avant tout celle de la défense de l’emploi. Il faut conjuguer les actions offensives en vue de la restructuration de certaines branches économiques et de la réorientation de certaines productions avec les actions défensives pour le maintien de l’emploi et pour la protection des chômeurs. Il faut adapter les moyens de lutte et faire face au pouvoir dans un pacte d’unité d’action. C’est au travers de ce pacte que les militants du courant révolutionnaire feront avancer, au sein du mouvement ouvrier global, l’idée du contrôle et de l’autogestion. La crise, avec toutes ses conséquences, permettra à la longue de faire progresser cette conception de la lutte pour le socialisme.
Mots-clés : Mouvements sociaux, stratégie syndicale
8 Novembre 1974
A E.G.F. la volonté d’action unitaire est réclamée par la base des travailleurs dont les salaires ne suivent pas les augmentations du coût de la vie et qui sont très sensibles aux dégradations de leur condition de travail. La situation revendicative à E.G.F. est marquée par la forte emprise de la CGT (environ 55 % aux élections de représentativité) et donc de sa ligne politique. La base souhaite pourtant un discours unitaire entre les deux syndicats : C.G.T. et C.F.D.T. Aux Assises de St Ouen, les quelques déclarations communes des syndicats ont été chaleureusement accueillies. De quelle façon les deux fédérations chercheront-elles à démarrer une véritable offensive et sur quelle plate-forme commune ? Des propositions d’actions devant permettre de gêner la direction sans s’aliéner les usagers ont été formulées : information sur les risques nucléaires, grève de la facturation, affichage syndical destiné aux usagers sur les véhicules de travail, opérations « portes ouvertes », blocage de l’informatique,…. Au-delà des récents débrayages, tout donne à penser qu’on reparlera encore d’E.G.F. au chapitre des conflits dans le secteur public nationalisé.
Mots-clés : Emploi, Mouvements sociaux, Politique Économique
1-8 Novembre 1974 • Yves Sparfel, Jean Martin
Après l’O.R.T.F., c’est le tour des P.T.T. et de Télécom : démantèlement, privatisation, remise en cause du statut. Il faut dire que depuis longtemps la pieuvre capitaliste s’intéresse aux P.T.T. : participation des banques aux investissements du téléphone et création de compagnies privées de développement, embauche de contractuels et présence de 100 000 auxiliaires dans les P.T.T., installation du contrôle de gestion pour rendre rentables les P.T.T. , pénurie d’effectifs qui empêche le service public de fonctionner correctement, jetant ainsi le discrédit sur ce secteur. Après la grève, les propositions du Ministre ont été rejetées car ce n’est pas en cédant des miettes que le mouvement pouvait être désamorcé. La grève des P.T.T est relayée par la lutte des cheminots, des électriciens et gaziers, il est le point névralgique de la combativité ouvrière. Faire l’unité dans les P.T.T et la fonction publique, maintenir l’action, la renforcer en organisant des rencontres entre les différents secteurs menacés, organiser des meetings communs est l’épreuve de force engagée contre le pouvoir. C’est une lutte qu’il faut gagner sous peine de décourager tous les travailleurs.