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La santé est bien malade

Mots-clés : Emploi, Mouvements sociaux, Politique Économique

29 Juin - 5 Juillet 1974

A l’hôpital psychiatrique du « Bon Sauveur » la santé est bien malade et surtout la grève du personnel de nuit paralyse l’activité. Autrefois cette institution était dirigée par des religieuses qui faisaient surtout la charité, aujourd’hui le personnel civil revendique une autre façon de soigner et des meilleurs conditions de travail. La modernisation de l’équipement s’impose comme la réduction du temps de travail (un travailleur de nuit ne bénéficie que d’un week-end sur cinq de repos). Direction, DDASS et Ministère refusent toute négociation tant que les grévistes n’assureront pas le service minimum. Le personnel n’est pas soutenu par les médecins et les services hospitaliers qui dénoncent « l’abandon des malades » Alibi, déontologie et ambiguité car « soigner les malades » ne peut être synonyme de « tout faire ». A l’hôpital psychiatrique de Ste Marie de l’Assomption, l’occupation des locaux se prolonge depuis 6 semaines. Les grèves dans ce secteur confirment le malaise social général dénoncé par les militants politiques et syndicaux.

La 72ème victime d’Usinor-Dunkerque

Mots-clés : Économie, Emploi, Mouvements sociaux

22- 28 Juin 1974 • Section PSU d'Usinor-Dunkerque

Couverture TS N°624La 72ème victime d’Usinor-Dunkerque fait naître la colère. Dimanche 2 juin 1974, Jean-Claude Delalleau meurt carbonisé sur le haut-fourneau n°4 d’Usinor-Dunkerque. Cinq autres travailleurs sont brûlés. Les 400 hauts-fournistes de Dunkerque décident de ne plus travailler tant que les conditions de sécurité ne seront pas respectées. Les actionnaires d’Usinor, eux, ont le sourire. La production a augmenté de 19,7% en 1973 et le revenu net de chaque action est passée à 9,45 F. On compte 72 accidents mortels depuis 1962, et des centaines de mutilés qui finiront leur carrière comme gardiens dans les vestiaires. Les ouvriers d’Usinor sont en lutte pour leur vie mais la mobilisation est difficile car les 11 000 travailleurs sont dispersés dans les mines, le Calaisis, la Flandre agricole. Outre de meilleures conditions de sécurité, les ouvriers réclament une augmentation des effectifs et une augmentation des salaires. Les militants PSU pensent que cette lutte doit être popularisée parmi les autres usines du trust, de la région Nord et que la mobilisation doit s’étendre aux femmes des ouvriers car elles sont directement concernées.

Lip un an après

Mots-clés : Emploi, Mouvements sociaux, Politique Économique

15 - 21 Juin 1974 • Alain Rannou

Couverture TS N°623Lip, un an après, a comme un goût de victoire, mais ce n’est pas fini et le mouvement ouvrier a encore beaucoup de leçons à tirer de cette affaire. Il est temps d’analyser les stratégies de luttes et négociations qui ont permis d’imposer des manières de travailler décidées par les ouvriers eux-mêmes. Les combats des Lip ont été une nouvelle façon de concevoir la démocratie qui a permis à chacun de s’exprimer en amont des A.G. et des votes. Le PSU a fait beaucoup pour cette victoire de la classe ouvrière mais ne doit pas ignorer l’après, c’est-à-dire le prolongement politique même si le choix du « contrôle ouvrier, contrôle populaire »a été concluant. Pourtant, le PSU, parti d’action, parti de propositions, n’a pas la crédibilité nécessaire, pas la force suffisante, pour que cette victoire se concrétise en terme de pouvoir. Il faut regrouper les différentes composantes du mouvement autogestionnaire pour qu’il soit une force déterminante.

Questions à Pierre Héritier

Mots-clés : Élections présidentielles, Mouvements sociaux, stratégie syndicale

9 Juin 1974

Quatre questions sont posées à Pierre Héritier, responsable CFDT de la région Rhône-Alpes, membre du bureau national de la confédération, et représentatif de ce qu’on a coutume d’appeler « la gauche syndicale » pour expliquer sa position sur les échéances qui sont celles du mouvement ouvrier après la campagne présidentielle. Pour lui, s’il est difficile de présager de l’avenir, il n’en demeure pas moins que les conditions sociales et politiques sont réunies pour renforcer les luttes sociales déjà fortement engagées avant les élections. Depuis 1968, la seule alternative au régime ne peut être qu’une alternative de gauche. Les luttes sociales – comme l’élection de 1974 – traduisent avec une netteté de plus en plus grande une situation d’affrontement de classe. Cela oblige à une restructuration de la gauche socialiste, seule réponse pour créer les conditions de nouveaux dépassements.

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