Mots-clés : Emploi, Mouvements sociaux, Politique Économique
16 - 22 Janvier 1974 • Alain Rennou
Le plan Neuschwander est maintenant connu : pas de licenciements, pas de démantèlement mais pour aller « jusqu’au dernier Lip » il y a encore des pages blanches à écrire. Le financement de l’opération de sauvetage de l’entreprise est freiné par le refus de la Société générale, contraint ou forcé par le gouvernement, d’exécuter le plan de financement proposé. En revanche le plan Giraud du gouvernement est abandonné par la détermination des travailleurs qui l’ont refusé non seulement sur la question de la garantie de l’emploi mais surtout contre le projet industriel proposé. Le PSU est conscient que tout n’est pas gagné et maintient sa vigilance, en particulier, sur le statut social qui sera proposé aux travailleurs. Lip veut vivre !, Organisons la suite de notre combat déclare le PSU.
Mots-clés : Emploi, Mouvements sociaux, Politique Économique
12 Décembre 1973 • Gérard Borel
« Lip se bat pour tous les travailleurs » – Interview de Charles Piaget par Gérard Borel
Le colloque national sur l’emploi organisé à Besançon par la CFDT et les travailleurs de Lip débordait le cadre des seuls travailleurs de Lip à l’heure où s’amorce une récession économique de dimension mondiale. On assiste à une montée régulière du chômage depuis 10 ans et la Population Disponible à la Recherche d’Emploi (dernière appellation des chômeurs) atteint en décembre 1973, 735 000 personnes. Le débat sur la politique industrielle et les aides de l’Etat a été particulièrement suivi. Les aides de l’Etat à l’industrie sont très sélectives et visent à assurer une force de frappe de l’économie française sur le marché mondial. L’Etat accorde beaucoup plus d’argent pour rationaliser l’industrie, donc licencier, que pour créer des emplois. On a pu voir que ces aides de l’Etat peuvent aussi servir des intérêts politiques quand il veut sanctionner les travailleurs de Lip. Dans son interview, Charles Piaget explique le démantèlement progressif de l’entreprise Lip, et la nécessité, dans ce contexte, de relancer et de dynamiser la lutte. Sans baisser les bras il affirme qu’il y a encore des solutions et qu’il faut continuer la lutte pour faire aboutir positivement le conflit.
Mots-clés : Mouvements sociaux, stratégie politique
28 Novembre 1973 • Michel Rocard
Lors du Conseil National, Michel Rocard a donné des informations sur le combat des Lip et demande aux militants PSU de la combativité et de l’imagination à l’image des Lip. Après avoir expliqué les raisons de l’échec de Giraud, repreneur potentiel soutenu par le gouvernement, Michel Rocard explique comment un projet industriel s’est ébauché et pourquoi il est aujourd’hui en danger du fait de l’incompétence et de l’aveuglement politique du Ministre Charbonnel, du désintérêt de Giraud pour l’entreprise et du retrait de la Société Générale. Les propositions du gouvernement sont la reprise de l’entreprise par le créancier principal de l’ancienne usine Lip pour en faire une filiale purement suisse avec des travailleurs à nouveau dans une multinationale et d’adosser l’entreprise au secteur de l’armement. Michel Rocard ajoute que les plaintes pour recel de machines cachées par les travailleurs de Lip entretiennent l’inquiétude des 1200 travailleurs et de leurs familles. Mais la crispation entretenue à la suite des inculpations a aussi contribué à renforcer l’unité des travailleurs. Le PSU dénonce l’attitude d’un certain patronat, des pouvoirs publics qui veulent la mort de l’entreprise et affirme son soutien aux décisions des travailleurs.
Mots-clés : Chili, Mouvements sociaux, Pouvoir populaire, stratégie politique
10 Octobre 1973 • Vers le communisme, A.Béhar, M.Fontès, Frémeaux, Gass, Dalbert....
Cette contribution, préparatoire aux débats du Conseil National du PSU des 23 et 25 Novembre 1973, est un texte de réflexion sur les propositions du rapport politique du Bureau National par les camarades de la Direction Politique Nationale élus sur le courant « vers le communisme ». Il y a encore quelques mois, la stratégie d’unité ouvrière – unité populaire, développée par ce courant, s’appuyait sur des conflits isolés, aujourd’hui, après Lip, Noguères, Cerizay, Fos, après les grèves d’immigrés, après le Larzac, cette stratégie est devenue une réalité sociale avec laquelle la bourgeoisie doit compter. Refusant le mythe autogestionnaire, ce courant met l’accent sur la priorité de la lutte contre l’idéologie technocratique. Après une analyse de ce qui change dans le capitalisme et les conclusions à tirer pour les mouvements de luttes, il apparaît qu’il faille, plutôt, lier cette stratégie à la construction d’une organisation révolutionnaire centralisant politiquement les luttes d’aujourd’hui dans la perspective de la conquête du pouvoir d’Etat.