Mots-clés : Mouvements sociaux, Politique Économique
13 Mai 1971 • Jean-Marie Vincent
Les grèves à l’usine Renault du Mans, aux usines Berliet de Venissieux et de Montplaisir, à la Rodhia-Belle Étoile concernent le statut des O.S., leurs revendications salariales et leurs conditions de travail, elles secouent un système hiérarchique qui exploite aussi les ouvriers professionnels et les mensuels. Elles interrogent car ce ne sont pas des luttes catégorielles mais des luttes qui attaquent le capitalisme dans ses fondements. Depuis 1968 la productivité du travail qui est le principal instrument de mesure du progrès technique et économique, a fait un bond en avant considérable. Pour beaucoup cela entraîne l’opulence et une vie plus agréable. Pour les travailleurs, par contre, produire plus ne signifie pas libération, mais bien augmentation de leur dépendance par rapport à l’organisation capitaliste du travail. Cette situation, qui est commune à l’ensemble du prolétariat industriel moderne, pèse particulièrement sur les ouvriers spécialisés ou O.S. Considérés comme une masse d’hommes interchangeables par le patronat, voués aux travaux les plus pénibles et les plus monotones, frappés les premiers par les licenciements. Si ces grèves étaient gagnées, elles réduiraient la marge de manoeuvre du patronat, limiteraient son arbitrage dans la manipulation des salaires et des primes, des horaires et des cadences de travail.
Mots-clés : Etats-Unis, Mouvements sociaux
6 Mai 1971 • Jean-Louis Auduc
L’offensive de printemps traduit les grandes manifestations contre l’engagement des Etats-Unis dans la guerre en Indochine. A la différence des manifestations de 1967 et de mars 1968, les manifestations ne sont plus le seul fait des étudiants ou des jeunes et plus seulement à Washington. Fin avril 1971 ce sont plus de 250 000 personnes à San Francisco et 500 000 à New York qui défilent dans les rues, abordent des slogans anti Nixon, et bloquent les administrations, ou les ministères, tant dans le Sud, Middle West ou au Texas. La mobilisation des classes ouvrières, des jeunes travailleurs ou des syndicalistes et même des parlementaires aux côtés des étudiants est de plus en plus effective. Les manifestants veulent faire appliquer le traité signé en décembre 1970 à Hanoi entre un groupe d’étudiants et de pacifistes américains et les représentants du gouvernement révolutionnaire provisoire du Sud Vietnam et de la République du Vietnam. Ce traité est ratifié par près d’un million d’américains de toutes origines. Il est appelé traité de peuple à peuple. Par ailleurs il faut noter que l’armée, elle-même s’inscrit contre la guerre. L’offensive de printemps représente pour Nixon une réelle menace s’il ne décide pas l’arrêt de la guerre en Indochine.
Mots-clés : Mouvements sociaux, Vietnam
6 Mai 1971 • Manuel Bridier
La création du Front Solidarité Indochine est l’aboutissement des discussions avec le P.C.F., trop sectaire, nous obligeant à rassembler non seulement les militants PSU mais aussi toutes les forces d’extrême gauche dans un mouvement de soutien à la révolution indochinoise. C’est une organisation permanente mais souple, tenant compte de la diversité de ses composantes (PSU, Secours Rouge, Ligue Communiste, A.M.R., Révolution, Gauche Prolétarienne, V.L.R…..) La ligne politique du « Front » est celle d’un soutien matériel et politique pour la victoire des peuples d’Indochine, à la République Démocratique du Vietnam, au F.L.N. au G.R.P. du Sud-Vietnam, au Front Uni National du Kampuchéa et au gouvernement royal du Cambodge ainsi qu’au front patriotique lao. Nous nous attacherons à associer étroitement la lutte pour le Vietnam aux autres luttes contre l’impérialisme et le capitalisme en France. Le Front Solidarité Indochine lance un appel pour faire du mois de Mai 1971 un mois de solidarité avec l’Indochine en multipliant les initiatives.
Mots-clés : Indépendance, Mouvements sociaux, Vietnam
Mars - Avril 1971 • Manuel Bridier, Jacques Rennes
Le Parti Communiste n’envisage pas de manifestation unitaire pour soutenir le Vietnam contre l’agression américaine. Il refuse la présence des militants du « Secours Rouge », de la « Ligue communiste » et de toutes autres organisations « gauchiste » dans les manifestations communes. La D.P.N. du PSU a constaté qu’il était donc impossible de cautionner le sectarisme du P.C.F. en acceptant de participer avec lui à des actions sur le Vietnam. La défaite des armées fantoches et de leurs maîtres dans le bas-Laos et au Cambodge est une étape importante vers la libération complète de l’Indochine. Elle marque l’échec retentissant du plan Nixon de « vietnamisation » du conflit. Pour empêcher l’escalade inévitable, devant le refus de Nixon de s’avouer vaincu, nous devons tout mettre en oeuvre pour que se développe un mouvement de solidarité matérielle et politique, pour soutenir les combattants indochinois. A l’escalade dans l’agression doit répondre une escalade des manifestations contre l’impérialisme américain. La D.P.N. appelle toutes les forces révolutionnaires à organiser ensemble, en liaison avec les progressistes américains, une journée nationale d’action sur le Vietnam début Mai.