Mots-clés : Écologie, Politique Économique, Socialisme autogestionnaire
21 Décembre 1977 au 4 Janvier 1978 • Paul Blanquart, Propos recueillis par Pierre Garrigues
Paul Blanquart, dominicain d’origine lilloise, chrétien-marxiste, présent aux débats et combats d’Amérique latine, lié aujourd’hui aux courants libertaires et de désobéissance civile, est initiateur hier de la « Nouvelle Gauche », cofondateur de « Politique-Hebdo » qu’il a quitté il y a un an. Aujourd’hui, c’est à « La Gueule ouverte-Combat non violent » (GO-CNV) qu’il continue la lutte pour l’alternative. Il définit le mouvement social comme étant un mouvement à la confluence des luttes anticapitalistes, de la désobéissance civile à l’Etat et de l’écologie. L’autogestion dans sa pratique personnelle correspond fondamentalement à la réappropriation par chacun de sa propre vie. Il poursuit en précisant que pour lui, l’autogestion suppose une rupture avec l’actuel modèle de développement. Au-delà du slogan Vivre, travailler, produire autrement, il ajoute penser autrement. Il ajoute : Marx ne disait-il pas de la révolution qu’elle devait être l’émancipation de tous les sens et de toutes les qualités humaines ?
Mots-clés : Capitalisme, front autogestionnaire, Politique Économique, Pouvoir populaire
21 Décembre 1977 - 4 Janvier 1978 • Interview de Jean-Marie Demaldent, Michel Mousel et la Commission économique du PSU
L’Utopie réaliste : une autre logique économique pour la gauche est un ouvrage collectif de la Commission économique du PSU, sous la direction de Michel Mousel. Ce livre représente d’abord l’approfondissement d’une réflexion du PSU sur l’analyse des forces sociales en mouvement et de la crise économique. C’et une volonté de rupture avec les autres forces de gauche, notamment le PS et le PCF. Pour le PSU l’ensemble des revendications et des aspirations populaires n’est pas un obstacle pour sortir de la crise mais la force sur laquelle s’appuyer pour concevoir une politique socialiste cohérente. Pour sortir du chômage, la croissance n’est pas la bonne réponse. Il faut repenser l’ensemble des conditions de travail et s’approprier les aspirations des travailleurs qui veulent travailler autrement. Il faut s’attaquer radicalement à la division capitaliste du travail. Il faut tuer le mythe de la hiérarchie des qualifications lié à la hiérarchie des salaires. Les auteurs souhaitent prendre en compte les besoins économiques des pays du Tiers-monde dans une concertation égalitaire, stabiliser le développement pour stabiliser les inégalités. Enfin, pour être au plus près de la base le développement d’une planification autogestionnaire est nécessaire.
Mots-clés : Élections, Emploi, Politique Économique
14 Avril 1977 • Interview de Claude Bourdet par Claude Deslhiat
Dans l’Europe truquée (publié chez Seghers) Claude Bourdet dénonce l’Europe telle qu’elle est, et telle que les partisans de l’élection du Parlement européen au suffrage universel proposent de la figer en bloquant tout processus d’évolution et d’ouverture à d’autres pays. Cette élection transformera l’Europe en super-État fermé sur lui-même, dominé par l’Allemagne fédérale, indissolublement lié aux intérêts américains. Tout pas en avant vers sa cristallisation en système supranational ne pourra que fournir aux dirigeants et classes dominantes ouest-allemands et américains des armes pour saboter une éventuelle expérience à gauche. Intégration européenne, alliance atlantique, défense nucléaire française : trois mythes qui cachent des intérêts puissants et précis et qui constituent une menace pour le mouvement ouvrier et paysan. Willy Brandt a dit que ce Parlement européen sitôt créé, devait se transformer en assemblée constituante pour établir une Constitution européenne à laquelle les Constitutions des Etats ne pourraient évidemment opposer aucune défense puisqu’ils auront abdiqué leurs droits au profit de cette constituante. Claude Bourdet souhaite qu’un débat de clarification réunisse toutes les composantes de la gauche pour mieux appréhender cette question de l’Europe.
Mots-clés : Congrès - PSU, Politique Économique, Pouvoir populaire, Socialisme autogestionnaire
3-9 Mars 1977
Pour le PSU, les nationalisations constituent un thème central du débat politique, tant au sein du mouvement ouvrier qu’entre la gauche et la droite. Face à des conceptions technocratiques ou étroitement étatistes, les partisans de l’autogestion proposent aux travailleurs une orientation qui rejette à la fois les tendances bureaucratiques et la recherche d’un compromis avec la bourgeoisie. C’est le sens du texte sur les nationalisations adopté en janvier dernier par le congrès de Strasbourg, que Tribune socialiste publie. Le PSU inscrit dans ses axes de luttes les nationalisations car il y voit un outil pour réorienter l’économie et un moteur des transformations sociales. Pour le PSU, « Nationaliser sous contrôle ouvrier », c’est d’abord signifier que l’opération juridique et financière se déroule à l’initiative et sous le contrôle des travailleurs avec une transformation profonde des comités d’entreprises. Si elles ne sont pas un but en soi, les nationalisations s’inscrivent dans la perspective de l’appropriation collective des moyens de production.