Mots-clés : Politique Économique, Socialisme
18 Avril 1976 • Marion Lay
Utopie. Autogestion. Une telle association peut sembler bien provocatrice… surtout à quelques mois des états généraux pour l’autogestion socialiste décidés par le P.S.U. Pourtant ce sont les idées les plus utopiques qui ont fait avancer l’organisation de la société, la science ou encore la politique. Marion Lay dans son article cite Victor Fay : « « L’idée de l’autogestion hante depuis longtemps les travailleurs, c’est un projet qui remonte des profondeurs de la conscience populaire chaque fois que les masses se mettent en mouvement… Elles incorporent dans ce projet grandiose une part de rêve ; il importe donc d’en dégager ce qu’il y a de rationnel de ce qui ressort de l’imaginaire. » L’utopie de l’autogestion c’est l’utopie de la liberté lorsqu’elle prend conscience de tous ses moyens, au contraire de la bureaucratie qui est l’interdiction de l’utopie. Il s’agit donc d’intégrer cet imaginaire collectif dans le concret pour pouvoir vivre autre chose dans une société bourgeoise lissée, sans rêve donc sans avenir.
Mots-clés : Mouvements sociaux, Politique Économique, Socialisme
Avril-Mai-Juin 1976 • Yves Barou
La crise économique au Portugal est présente bien avant la révolution de 1975. La stratégie révolutionnaire pour laquelle, au-delà des revendications salariales, la question du pouvoir est posée mais n’a pas su s’imposer devant la faiblesse d’un projet politique et le manque de transformations de l’appareil d’État.
Les structures agraires sont archaïques et les rendements sont particulièrement faibles et rendent le Portugal dépendant de l’extérieur pour son approvisionnement alimentaire. Le capital est concentré mais les entreprises sont sous-équipées et artisanales. En outre, le Portugal est touché par les hausses de prix de l’énergie et par la crise économique mondiale de 1973. L’inflation est très importante et entraîne la montée des luttes ouvrières. L’exercice du contrôle ouvrier s’étend dans l’industrie, l’autogestion est utilisée comme arme défensive dans les secteurs les plus touchés comme le textile. Mais, faute d’alliances, d’unité d’action et d’un projet commun entre les forces du mouvement ouvrier, une opportunité historique n’a pas été saisie.
Mots-clés : front autogestionnaire, Politique Économique, Politique industrielle, Pouvoir populaire
28 Février-6 Mars 1976 • François Dalbert, Yves Barou
Le contrôle de la production par les travailleurs, c’est-à-dire admettre que les travailleurs puissent contrôler ce qu’ils font, comment ils le font et pourquoi, permettrait de bloquer les choix de démantèlement de l’industrie française, les suppressions d’emplois et d’orienter le travail non plus seulement pour le profit de quelques uns mais plutôt au service d’une autre société. François Dalbert et Yves Barou étudient trois exemples : Le Concorde en France, l’entreprise Lucas en Grande Bretagne et une entreprise de construction en Australie. Le lancement de l’exploitation commerciale du Concorde, le 21 Janvier 1976 fait apparaitre les contradictions entre ménagement des susceptibilités impérialistes, en particulier des Etats-Unis et les considérations sur l’indépendance nationale. Pour répondre à la crise et aux menaces de fermeture, les techniciens et ingénieurs de la branche aéronautique de la firme anglaise Lucas se sont mis collectivement à élaborer de nouvelles production socialement utiles et correspondant aux possibilités de l’entreprise. En Australie, le syndicat des travailleurs de la construction met en oeuvre depuis quelques années une stratégie de contrôle populaire sur le cadre de vie. En conclusion, il semble que le syndicalisme dans les sociétés industrialisées doit élargir son activité. Tout ce qui affecte les travailleurs ou leurs enfants devrait concerner un syndicalisme responsable.
Mots-clés : Chômage, Politique Économique
10 -17 Janvier 1976 • Jacques Legouedic
L’économie mondiale est en crise, c’est une constatation mais aussi un alibi pour ne pas changer le cap de la politique économique et industrielle. L’économie mondiale est depuis plusieurs années en situation de crise latente : inflation accélérée, dégradation du système monétaire international, chômage très important. La menace de récession que portait en germe la hausse des prix du pétrole n’explique pas tout. Le gouvernement choisit un plan d’austérité en augmentant les impôts et en resserrant la politique du crédit. Les entreprises réagissent en réduisant massivement leurs stocks et en baissant la production ce qui entraîne des licenciements massifs. Cependant la réduction des effectifs est très inférieure à celle qu’exigerait la baisse de la production. Si la reprise ne se produit pas, il faut s’attendre à de nouveaux licenciements massifs. Les choix du gouvernement face à la récession ne permettront pas une relance économique. Une autre logique est nécessaire. Si l’investissement privé ne peut pas être le moteur de la relance, il faut stimuler la consommation par une hausse substantielle des salaires en se basant sur les gains de productivité. Ceci permettrait de réaliser un élargissement de la production et de résorber au mieux le chômage.