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Le Marché commun contre l’Europe

Mots-clés : Politique Économique, Socialisme

14 Février 1973 • Bernard Jaumont, Daniel Lenègre, Michel Rocard

Le marché commun contre l’Europe c’est l’organisation économique des neuf pays d’Europe pour faciliter la circulation des capitaux, l’activité des entreprises, l’organisation du profit maximum à l’échelle européenne. Tel est le résultat du référendum du 23 avril 1972. La construction de l’Europe issue du traité signé à Rome en 1957, communément appelé « Marché commun » n’est en fait rien de plus qu’une union douanière. Pour qu’une véritable communauté européenne sorte de ce projet, il aurait fallu qu’un même objectif ou du moins un même intérêt unisse ses promoteurs. Or le seul résultat de cette construction est aujourd’hui la recherche du profit dans un système capitaliste globalisé en faveur des multinationales. La rançon de ce système c’est pour les travailleurs l’augmentation de la productivité, l’accélération des cadences, l’accroissement de la mobilité, la concentration  de la production, l’entassement dans les banlieues-dortoirs, le sacrifice des équipements collectifs, l’éloignement du lieu de travail. Pourtant, la transition au socialisme paraît difficile si elle ne se réalise pas au niveau de toute l’Europe. Et il est donc urgent de développer la solidarité entre les travailleurs pour qu’il existe une chance de construire une Europe socialiste, c’est-à-dire le contraire d’un Marché commun.

Organiser les luttes à l’échelle européenne

Mots-clés : Emploi, Mouvements sociaux, Politique Économique

19 Avril 1972 • Michel Rocard

Il faut organiser les luttes sociales et politiques à l’échelle européenne, tel est le point de vue du PSU pendant la campagne sur la ratification du traité d’adhésion aux communautés européennes du Danemark, de l’Irlande, de la Norvège et du Royaume-Uni. La construction européenne est essentiellement une union douanière qui tend à restructurer l’économie européenne au profit des grands trusts. Cela veut dire que les concentrations sont favorisées et entraînent la fermeture des entreprises plus petites. C’est l’organisation d’un déséquilibre entre les régions et les zones de production. Le résultat c’est aussi un accroissement de l’immigration sans protection. Le PSU s’abstient pour montrer son opposition à l’Europe des patrons. L’Europe des travailleurs signifie que tous ceux qui vivent en Europe doivent bénéficier des mêmes droits politiques et syndicaux que ceux qui travaillent dans leur propre pays.

Contre l’Europe des trusts, pour l’Europe des travailleurs

Mots-clés : Aménagement du territoire, Capitalisme, Politique Économique

13 Avril 1972

Appel au boycott des élections du 23 Mars 1972

Le P.S.U. appelle à boycotter le vote pour l’élargissement de l’Europe, pour dire non à l’Europe capitaliste du Marché Commun. Il envisage une campagne d’information et la mise en place d’une coordination des luttes ouvrières à l’échelle européenne pour l’égalité des droits des travailleurs. La coordination et la solidarité des luttes c’est empêcher que le patronat lutte contre une grève dans un pays, en faisant fonctionner ses autres usines dans d’autres pays. Les conditions de travail et de vie (durée du travail, congés payés, sécurité sociale…) sont différentes d’un pays à l’autre et le patronat n’hésitera pas à opposer les travailleurs entre eux, à faire le chantage au chômage en menaçant de fermeture d’usines et de délocalisation. L’avenir des travailleurs passe par la construction du socialisme dans une Europe où le pouvoir des travailleurs français aurait une dimension européenne.

Autogestion : l’expérience Yougoslave

Mots-clés : planification, Politique Économique

2 Mars 1972

L’expérience yougoslave est particulièrement intéressante car la Yougoslavie est le seul pays où les principes de l’autogestion aient été appliqués sur une grande échelle. Jusqu’à la rupture de 1948 avec Staline, la Yougoslavie est gérée selon les règles en vigueur en U.R.S.S. : planification centralisée et autoritaire, gestion administrative des entreprises par des directeurs nommés par l’Etat, collectivisation forcée de l’agriculture. Le retrait de l’aide soviétique et l’interruption des relations commerciales avec le bloc socialiste provoquent de graves difficultés économiques. Pour y remédier Tito décide d’instaurer l’autogestion dans les entreprises, dans la gestion des communes, des écoles, du logement, de la santé et de la culture. Après sa mise en place, on s’aperçoit que la mise en place de l’autogestion est difficile. Le système yougoslave combine l’autogestion et le libre jeu des lois du marché et peut être décrit comme un système capitaliste dont les unités de base seraient des coopératives ouvrières de production. Il serait souhaitable que les choix pour l’économie nationale soient pris au sein du Parti d’un type nouveau qui associe les masses à ses débats et soumet son activité au contrôle et à la critique de celles-ci.

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