Mots-clés : Capitalisme, Répression, stratégie politique
19-25 0ctobre 1978 • Serge Depaquit
Six mois après le tournant des législatives, les radios libres, locales ou municipales s’imposent comme l’un des enjeux de la résistance populaire à la politique du pouvoir. L’année précédente a été marquée par la multiplication des émissions pirates. A l’époque, les pouvoirs publics ont un peu laissé faire, créant même à Montpellier, une radio giscardienne. Après les élections, l’heure était à la répression. Au-delà des radios municipales, la pression des radios locales indépendantes s’est intensifiée. Dans le contexte de gestion autogestionnaire les radios municipales doivent garantir l’expression de tous les groupes sociaux, de tous ceux qui sont différents ou minoritaires. Cela exclut l’idée de monopole en matière d’information. Les radios libres, en n’élargissant pas leur soutien, tout en conservant leur indépendance, risque aujourd’hui l’échec face à la détermination du pouvoir. Or les radios municipales apparaissent aujourd’hui comme un allié potentiel qu’il semble difficile d’ignorer et avec lequel le pouvoir pourrait avoir à compter en cas d’extension du mouvement. Tel est le débat qui s’ouvrira à Poitiers les 18 et 19 novembre 1978 dans le cadre des rencontres sur l’autogestion.
Mots-clés : Aménagement du territoire, Mouvements sociaux, Répression
12-18 Octobre 1978 • Dominique Rivière
Au Larzac les paysans organisent la riposte et donnent rendez-vous le 28 Octobre pour les labours de la colère sur les terrains convoités par l’armée. Après 7 ans de luttes, les paysans font un bilan positif et affirment que l’armée a dynamisé la région agricole. Depuis 1970 cette région s’est développée malgré les tentatives de destruction : 17 bergeries ont été construites dont trois sur le terrain acquis par l’armée, le troupeau de brebis laitières a augmenté de 6%… La contestation spectaculaire s’étend et les paysans savent qu’ils peuvent compter sur d’autres forces que les leurs. Les ouvriers de Millau sont solidaires et posent le problème fondamental des régions défavorisées. Malgré la tactique de l’étouffement et de la dissuasion engagée par l’armée, le succès des labours qui ont rassemblé 5 000 personnes, augure d’une riposte forte le 28 Octobre prochain.
Mots-clés : Allemagne, Répression
1978 • BOURE Robert
Cote : BOUR
Le 28 janvier 1972, l’Allemagne social-démocrate renoue avec la vieille tradition prussienne en adoptant le « décret contre les extrémistes » qui permet d’interdire l’entrée et le maintien dans la fonction publique et les services publics aux « ennemis de la Constitution ». En violation ouverte des droits démocratiques les plus élémentaires et avec la bénédiction circonstanciée du Tribunal constitutionnel fédéral, des dizaines de milliers de « suspects » sont systématiquement contrôlés par les appareils de surveillance de l’Etat fédéral et des Länder. Le bilan est impressionnant : 800 000 enquêtes, 7 500 interrogatoires et 4 000 sanctions (dont 2 000 interdictions). Les motifs des sanctions sont scandaleux : appartenance ou soutien à un parti non interdit, candidature sur des listes d’extrême-gauche à des élections nationales ou locales, voyage en R.D.A., signature d’une pétition contre la Junte chilienne… Progressivement, les Berufsverbote sortent des limites du secteur public pour se répandre dans la société. Sont touchés, tour à tour, les entreprises privées, les professions libérales, les Eglises, la presse et… les syndicats. Les interdictions professionnelles constituent le segment essentiel et le résumé lumineux de la fuite en avant d’un Etat devant le développement d’une crise à l’échelle continentale dont il craint les effets les plus éloignés. Sa réponse est davantage proportionnée à sa peur qu’aux risques encourus dans l’immédiat par la société allemande. L’auteur, Robert Boure, enseigne le Droit à l’Université de Toulouse. Il est membre du Mouvement d’action judiciaire. “Cahiers libres” Maspero 339
BOURE Robert
1978
22 X 13,5 cm, 136 p.
François Maspero
Mots-clés : front autogestionnaire, Politique familiale, Répression, sexualité
16-22 Novembre 1978 • Claude Francescani, Alain Letrun, J.F.Thoraval
Retrouver son identité sexuelle, c’est-à-dire trouver une libre disposition de son corps. Pouvoir établir des relations affectives et sexuelles avec les autres sans contrainte, mettre fin à la peur de la liberté, est une pratique de contre-pouvoir qui permet d’élargir le champ du projet autogestionnaire à un domaine où vie privée et vie sociale se chevauchent. La sexualité n’est pas une réalité infra-politique. C’est la façon dont sont établis les rôles qui déterminent socialement la différence sexuelle en organisant des rapports de domination et d’oppression et que s’effectue la construction du rapport au monde et aux autres. C’est pourquoi les remises en cause apparues dans ce domaine depuis les années 1960 : lutte des femmes, mouvement communautaire, lutte pour une sexualité libre, mouvements homosexuels, sont importantes pour combattre les contraintes de l’enfermement dans les rôles et les rapports de pouvoir qui les traversent.