Mots-clés : Elections législatives, Pouvoir populaire, Répression, Socialisme, stratégie politique
2-8 Février 1978 • Front autogestionnaire
Michel Mousel, Pascal Gollet et Victor Leduc pour le PSU, avec des responsables syndicaux, des militants de Témoignage Chrétien, les Amis de la Terre, et le mouvement pour une alternative non-violente, lancent un Appel pour la constitution d’un front autogestionnaire, afin de faire émerger une nouvelle gauche socialiste, écologiste et autogestionnaire. Les objectifs du front autogestionnaire sont la socialisation des moyens de production, le développement du contrôle ouvrier et du contrôle populaire dans les entreprises, les quartiers et les villages ; la remise en cause de la croissance pour un autre développement ; la démilitarisation de la société pour une défense populaire ; le refus du nucléaire civil et militaire ; l’autodétermination des minorités nationales ; le droit des femmes. « Nos désaccords fondamentaux avec les partis de la gauche traditionnelle ne constituent pas pour nous une raison de faire le jeu de la droite. Bien au contraire, c’est en prenant toute sa place dans le combat contre la droite que le courant socialiste, écologique et autogestionnaire pourra s’imposer à gauche, et changer ainsi la politique. »
Mots-clés : Répression
5-11 Janvier 1978 • Michel Etienne
Libertés surveillées ou menacées sont les questions que posent les débats autour du renforcement des mesures de sécurité après l’extradition de Klaus Croissant et devant la recrudescence des actes terroristes. Le gouvernement décide alors de répondre aux propositions du PCF et du PS en constituant une commission spéciale dans le cadre de l’Assemblée nationale. Prise en main par E. Faure et J. Foyer cette commission des libertés a travaillé pendant près de deux ans pour accoucher d’une misérable souris. Le texte final ne change pas grand chose à la situation actuelle. Les amendements proposés par les communistes et les socialistes n’ont pas été retenus. C’est ainsi qu’un amendement socialiste tendant à abolir la peine de mort a été rejeté, cette proposition a été jugée inopportune au moment où se développe « un terrorisme international particulièrement violent ». Le texte maintient la Cour de Sûreté de l’Etat et le droit de grève limité par la sécurité de l’Etat et la sauvegarde des personnes et des biens. Bref, les libertés ne sont jamais aussi menacées que lorsque le gouvernement prétend les défendre.
Mots-clés : Répression
24 Novembre 1977 • Interview de Michel Foucault par René Lefort
La question de la sécurité, face au terrorisme, se pose à l’Etat en 1977 suite à l’affaire Klauss Croissant. Cet avocat, réfugié en France après avoir été emprisonné en Allemagne pour avoir défendu des militants politiques en 1968 et en 1971 membres du groupe Baader-Meinhof, a finalement été remis aux autorités judiciaires allemandes le 17 Novembre 1977. La gauche n’a pas su éviter le piège de l’amalgame entre juridique et terrorisme. La sécurité est au-dessus des lois ! L’Etat qui garantit la sécurité est un Etat qui est obligé d’intervenir chaque fois qu’un évènement exceptionnel se produit, du coup la Loi n’est plus adaptée et l’Etat agit avec sollicitude, se croyant autorisé à tout pour protéger. L’Etat tire avantage de ce discours et des contraintes qui découlent du besoin de sécurité. Il faut faire prendre conscience que la contestation est pourtant toujours possible, en particulier dans le développement de l’autonomie régionale, afin que les structures de l’Etat n’aient pas la possibilité de se développer sans contrainte ni contrôle.
Mots-clés : Mouvements révolutionnaires, Répression, URSS - Débats politiques
17-23 Novembre 1977 • Victor Fay
Cent trois délégations étrangères sont allées à Moscou pour célébrer l’anniversaire de la Révolution d’Octobre 1917 en URSS. Tous, ont rendu hommage au glorieux passé ; peu nombreux ont été ceux qui ont mis sur le même plan ce passé, devenu légendaire, et le présent de plus en plus contesté et même répudié. Brejnev, dans son discours a été à la fois ferme et conciliant. Si Berlinguer a été autorisé à montrer les désaccords entre le PCI et le PCUS, en revanche, Carillo, pour l’Espagne a du quitter la tribune. Les dirigeants communistes de l’URSS, par la voix de Brejnev, ne supporte pas l’ingérence, la remise en cause des choix économiques et politiques. Il serait, d’ailleurs, illusoire de croire qu’on s’oriente vers la libéralisation du régime comme en témoigne la nouvelle Constitution, encore plus répressive que celle de Staline en 1936. Brejnev a cependant proposé la suspension de toutes les expériences nucléaires et la réduction progressive des stocks d’armes de destruction massive, mais n’a pas proposé la réduction des armes classiques. Pour Victor Fay, la poussée des générations nouvelles, avides de pouvoir, laisse présager, malgré les efforts tendant à figer l’état des choses existant, une évolution inévitable, à plus ou moins long terme, que nulle répression ne pourra empêcher.