Mots-clés : Industrialisation, Luddisme, Machines, Révolte, Technologie
2006 • BOURDEAU Vincent, JARRIGE François, VINCENT Julien
Cote : LUDD
« Luddisme » et « luddites » sont les noms attachés à une série de perturbations mystérieuses qui se déroulèrent en Angleterre en 1811-1812 et connurent des résurgences sporadiques dans les années suivantes. Elles se déroulèrent dans trois des principales zones industrielles de l’époque : le district de la bonneterie dans les Midlands, le district de la laine dans le West Riding du Yorkshire, et le district du coton du sud du Lancashire et du nord-est du Cheshire. Comme ces événements consistaient fondamentalement en des attaques contre les machines, ces noms devinrent les termes génériques pour qualifier, en Grande-Bretagne et ailleurs, la résistance des ouvriers aux nouvelles machines, avec une nuance le plus souvent péjorative : le luddisme et les luddites apparaissent comme des ennemis du progrès technique. Au cours des dernières décennies pourtant, un regard positif et empathique sur les luddites s’est développé parmi certains groupes marginaux hostiles aux effets matériels désastreux, d’une technologie en mutation constante, vouée tout entière au profit et nocive pour l’environnement, ainsi qu’à l’aliénation et à la déshumanisation qui lui sont dues. Il y a donc de nouveau des groupes se proclamant « luddites » ou « néo-luddites ».
BOURDEAU Vincent, JARRIGE François, VINCENT Julien
2006
19 x 13 cm, 158 p.
Ère
Mots-clés : Etudiants, Mai 68, Mouvement Culturel, Révolte, Révolution
1978 • DELALE Alain - RAGACHE Gilles
Cote : DELA
Pour des millions de personnes, cette date évoque les barricades, les voitures en flammes, la Sorbonne en folie. Pourtant, on ne peut réduire la crise profonde qui secoue la société française pendant plusieurs mois à ces quelques clichés. Il y aurait là plus qu’une simplification : une caricature. Le quartier Latin n’est pas la France, les étudiants parisiens ne sont pas toute la jeunesse. Surtout, on ne peut oublier que, de mai à juillet, se déroule la plus grande grève de notre histoire, qui se superpose à une formidable ébullition culturelle et politique sans jamais s’y fondre totalement. En réalité, des métallos d’Elbeuf et de Calais, des paysans bretons, des ouvrières de Fourmies furent acteurs de l’événement au même titre que les émeutiers du boulevard Saint-Michel. Les auteurs ont donc voulu – et c’est la première fois – tracer un portrait aussi complet que possible de la France de 1968, avant, pendant et après les jours de mai, en insistant sur les particularités géographiques et sociales du pays entier, en situant les faits dans leurs perspectives propres. Ils montrent ainsi que, pendant plus de quinze jours, la France fut au bord d’un affrontement armé, et quelle fut l’attitude des militaires dans ces circonstances exceptionnelles. Cette vision globale, assurément difficile à établir, a supposé l’étude de milliers de documents originaux de toute nature, en particulier la presse de province, source d’information jusqu’alors délaissée mais d’une richesse insoupçonnée. Les cartes, plans et graphiques qui accompagnent le texte permettent de localiser les foyers de grève, les bastions de la résistance ouvrière, de suivre au jour le jour l’évolution du nombre des grévistes et des manifestants. Tracts, affiches, graffiti, caricatures, photographies : l’étonnante floraison des images que suscita 68 trouve ici largement sa place. En avril 1968, Alain Délaie terminait ses études de philosophie à l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, à Paris, et Gilles Ragache ses études d’histoire à la faculté de Nanterre. Ils participent ensemble au mouvement de mai. Depuis 1970, devenus enseignants, ils animent la revue d’histoire populaire « Le Peuple français » qu’ils ont fondée avec cinq de leurs camarades. En 1977, ils prennent part à la création d’une petite maison d’édition, Floréal, qui a publié un ouvrage sur les luttes ouvrières en France
DELALE Alain – RAGACHE Gilles
1978
28 x 20 cm, 238 p.
Seuil
Mots-clés : Industrialisation, Luddisme, Machines, Révolte, Technologie
1977 • RUDE Fernand
Cote : RUDE
RUDE Fernand
1977
22 x 13,8 cm, 262 p.
Maspero
Mots-clés : Industrialisation, Luddisme, Lyon, Machines, Révolte, Technologie
1969 • RUDE Fernand
Cote : RUDE
Au début du siècle dernier, alors que commençait en France la révolution industrielle, la « Fabrique » lyonnaise de soieries demeurait au stade de la manufacture, dispersée en petits ateliers. A Lyon, ville de mono-industrie, les ouvriers en soie, les « Canuts », ne pouvant s’échapper vers différents métiers, avaient, plus qu’ailleurs, à souffrir des malaises économiques. Et là, bien plus tôt qu’ailleurs, unis par les mille liens de leurs souffrances et de leurs joies, les travailleurs devaient prendre conscience d’eux-mêmes et de leur force. La pratique séculaire d’un métier qui est presque un art, les avait progressivement affinés. Une véritable élite intellectuelle s’était formée parmi eux; leurs représentants se distinguaient par leur culture, la vigueur, l’élévation de leur esprit, par leur sens des justes revendications sociales, par leur conception de l’honneur ouvrier. Après la Révolution de juillet 1830, les ouvriers en soie demandèrent l’établissement d’un tarif minimum des prix de façon; nous dirions aujourd’hui une convention collective. Des pourparlers assez laborieux s’engagèrent avec les fabricants. Après une longue discussion, les délégués des fabricants signèrent le tarif élaboré par les « commissaires » élus par les chefs d’atelier. De nombreux fabricants refusèrent cependant de payer les prix du tarif. Devant la violation de cette « Charte » économique, les ouvriers en soie perdirent patience ; exaspérés par ce qu’ils considéraient comme un déni de justice, ils décidèrent alors de cesser le travail et de manifester une seconde fois pour obtenir qu’on appliquât le contrat. Le 21 novembre, la grève et la manifestation se transforment en insurrection armée, victorieuse après deux jours de combats sanglants. Les ouvriers avaient arboré un drapeau noir,symbole de deuil, et choisi une devise demeurée fameuse : « Vivre en travaillant ou mourir en combattant.» Pendant une dizaine de jours, le Préfet du Rhône, les Maires de Lyon et des faubourgs durent partager l’administration de la ville, avec les « chefs de section » des ouvriers dont les patrouilles faisaient régner une tranquillité parfaite. Cet « ordre dans le désordre » étonna beaucoup les contemporains et leur parut plus effrayant que si les canuts avaient li¬vré les quartiers riches au pillage et à l’incendie. Tous les grands penseurs sociaux, de Fourier à Marx, se sont penchés sur ce drame, étape essentielle dans l’histoire de notre pays et même dans l’histoire universelle.
RUDE Fernand
1969
22 x 13,8 cm, 785 p. + photos
Anthropos