Mots-clés : Enseignement - Réforme, Mouvements Etudiants, Socialisme autogestionnaire, stratégie syndicale
28 Mai 1976 • Interview d'Yves Colmou par Stephan Lylan
Le MAS, Mouvement d’action syndicale-Luttes étudiantes est apparu lors de la lutte contre la réforme du deuxième cycle universitaire. Yves Colmou, un de ses secrétaires nationaux présente ici ce mouvement qui remplace le MARC. Faisant valoir que plus de 60% des étudiants sont salariés et qu’un étudiant sur deux sort de la fac sans diplôme, il semble nécessaire au combat syndical de faire la jonction entre les travailleurs et les étudiants. La concrétisation de cette démarche consiste à élaborer des revendications communes pour mener des luttes communes. Des points d’achoppement avec l’UNEF ont eu lieu au cours de la grève sur les moyens à mettre en oeuvre pour la défense des étudiants. Le MAS rappelle que sa stratégie est de transformer la condition étudiante par la remise en cause de tout le système d’éducation actuel. Le MAS lutte dans la perspective du socialisme autogestionnaire et ne souhaite pas remplacer le pouvoir d’une classe par celui d’une bureaucratie. Seule la prise en charge collective par tous des problèmes de formation est une alternative crédible au système actuel.
Mots-clés : Socialisme autogestionnaire
13 -19 Mai 1976 • Jacques Leroux
La question de la liberté de la presse dans un contexte de révolution socialiste doit d’emblée être replacée dans le cadre de la société nouvelle à construire. La phase d’instauration d’un pouvoir révolutionnaire doit être une phase de liberté pour l’ensemble des activités sociales et politiques et notamment des moyens d’expression, longtemps étouffés par la censure économique, le contrôle politique ou la répression. Il faudrait instaurer une liberté d’expression pour tous dans une perspective dynamique par la création d’une nouvelle presse répondant aux besoins variés des lecteurs. Il est par ailleurs, nécessaire de rétablir l’égalité des chances pour toutes les presses en donnant des moyens réels à tous. Pour garantir le bon usage des fonds versés il faut imaginer un dispositif institutionnel et financier de contrôle sur les moyens en prenant en compte l’enjeu spécifique du secteur. Enfin il faudrait définir un statut de la presse. Un pouvoir socialiste favorable à l’établissement d’une société autogestionnaire doit reconnaître le droit à la différence mais aussi à la divergence. La liberté absolue du droit d’expression doit être garantie.
Mots-clés : Socialisme autogestionnaire, stratégie syndicale
6-13 Mai 1976 • Frédo Krumnov
Frédo Krumnov vient de publier « CFDT au coeur » dans lequel il explique que le but de l’orientation autogestionnaire est de faire prendre en charge par les travailleurs leur destin. Il ne s’agit pas d’aller vers une plus grande participation des travailleurs au niveau des différentes instances de gestion, mais d’un transfert total du pouvoir de la propriété privée, de la bureaucratie et de la technocratie, à la collectivité de base des travailleurs. Il s’agit pour la collectivité des travailleurs de se donner pour commencer les structures qu’elle imagine elle-même et qu’elle trouve les plus adaptées à une prise en charge collective pour une meilleure expression démocratique. Ce qui est important pour une organisation syndicale c’est de ne pas laisser tout cela au hasard de la spontanéité mais au contraire d’incorporer cet objectif dans sa stratégie. Par ailleurs, une stratégie de prise de pouvoir ouvrier par l’action de masse pourrait provoquer le déséquilibre fatal au pouvoir capitaliste de l’Etat et des patrons, et faire avancer des objectifs allant nettement dans le sens d’une société socialiste autogérée.
Mots-clés : Répression, Socialisme, Socialisme autogestionnaire
13-20 Mars 1976 • Guy Perrin
La critique marxiste du léninisme et de la révolution d’Octobre est désormais à l’ordre du jour. Le mouvement communiste international débat de la nature du socialisme à construire. Ce débat est à l’ordre du jour dans la logique de la déstalinisation et des révoltes ouvrières de Berlin (1953), Budapest (1956), Prague (1968), Gdansk (1970), des suites de mai 1968, de l’automne italien de 1969, du mouvement des commissions de base au Portugal… Tous ces mouvements remettent d’actualité les questions autour du socialisme. Pierre Daix, après Soljénitsyne, vient de publier un ouvrage qui dénonce les pratiques politiques de Lénine, l’incapacité du régime à prendre en compte les intérêts des masses paysannes, à tolérer leur expression autonome, l’échec de la révolution à libérer le travail ouvrier (livret de travail, taylorisation, militarisation). Ancien stalinien en rupture de ban, Pierre Daix cherche à faire la lumière sur ses illusions d’hier. Au-delà du livre de Pierre Daix, il semble que plus les témoignages des oppositions socialistes et démocratiques dans les pays dits socialistes seront connus, plus le mouvement ouvrier de l’Ouest-européen sera obligé de se définir. Un seul combat se déroule donc malgré des situations différentes qui met à jour la question du socialisme démocratique.