Mots-clés : Mouvements sociaux, Portugal, Socialisme
Avril-Mai-Juin 1976 • Bernard Ravenel
« Vie et mort du pouvoir populaire au Portugal » après l’écroulement du régime fasciste de Salazar, article signé Bernard Ravenel, retrace l’histoire de ce pouvoir en détaillant ses différentes phases. On se rend compte comment un mouvement qui portait en lui d’immenses possibilités n’a pu réussir à construire un pouvoir alternatif et quelles ont été les raisons qui n’ont pas permis à ce pouvoir la transition socialiste. Bernard Ravenel explique qu’en réalité la défaite du pouvoir populaire est celle de la révolution portugaise.Les organes populaires de bases n’ont pas su rassembler ni représenter le bloc social intéressé à un changement révolutionnaire et dont la participation consciente au processus était nécessaire à son issue victorieuse. La crise politique et l’absence d’une perspective de transformation sociale crédible vont rapidement conduire à l’échec et à la mort de ce pouvoir populaire.
Mots-clés : Socialisme, stratégie politique
La révolution au Portugal est pour le PSU riche d’enseignement. La Direction Nationale Politique du PSU fait une analyse politique, juste avant les élections du 25 Avril 1976, sur les forces et faiblesses de l’action populaire, politique et syndicale pour imposer au Portugal le socialisme et permettre aux forces de gauche de sauvegarder la défense, le renforcement, l’extension et la coordination des organes populaires de démocratie directe en liaison avec les revendications des travailleurs dans les entreprises et les quartiers.
Les élections du 25 Avril 1976 ont donné une nette majorité à la gauche. Elles montrent que la volonté d’aller vers le socialisme reste dominante au sein du peuple portugais. Mais la division des forces du mouvement ouvrier de la gauche et de l’extrême gauche constitue le principal obstacle à la traduction en acte de cette volonté, face à une droite qui reste menaçante. L’avenir de la révolution portugaise dépend de la capacité qu’auront ceux qui ont été les principaux acteurs à tirer les leçons d’un récent passé, riche d’expériences qui valent également pour tous les militants révolutionnaires.
Mots-clés : Mouvements sociaux, Politique Économique, Socialisme
Avril-Mai-Juin 1976 • Yves Barou
La crise économique au Portugal est présente bien avant la révolution de 1975. La stratégie révolutionnaire pour laquelle, au-delà des revendications salariales, la question du pouvoir est posée mais n’a pas su s’imposer devant la faiblesse d’un projet politique et le manque de transformations de l’appareil d’État.
Les structures agraires sont archaïques et les rendements sont particulièrement faibles et rendent le Portugal dépendant de l’extérieur pour son approvisionnement alimentaire. Le capital est concentré mais les entreprises sont sous-équipées et artisanales. En outre, le Portugal est touché par les hausses de prix de l’énergie et par la crise économique mondiale de 1973. L’inflation est très importante et entraîne la montée des luttes ouvrières. L’exercice du contrôle ouvrier s’étend dans l’industrie, l’autogestion est utilisée comme arme défensive dans les secteurs les plus touchés comme le textile. Mais, faute d’alliances, d’unité d’action et d’un projet commun entre les forces du mouvement ouvrier, une opportunité historique n’a pas été saisie.
Mots-clés : Portugal, Répression, Socialisme
Avril-Mai 1976 • Jean-Pierre Faye
Le Comité Russell envoie une première délégation au Portugal, fin Décembre 1975, face à la menace d’une invasion militaire des spinolistes, et assiste à l’intervention brutale des commandos d’Amadora devant la prison de Caxia, près de Lisbonne .Il enquête également sur l’intervention sanglante de la Garde Nationale Républicaine devant la prison de Custoias, près de Porto.
Jean-Pierre Faye retrace les évènements et la répression qui suivirent le 25 Novembre 1975 . ll fait le point sur le complot de la droite au Portugal. Le 20 janvier 76, était arrêté l’ex-général Otelo de Carvalho alors que le 22 Janvier était remis en liberté le général Kaulza qui avait préparé en 1974 un putsch d’extrême-droite visant à durcir la dictature fasciste et à sauver l’empire colonial. Avec l’arrestation d’Otelo de Carvalho — et malgré sa remise en liberté – la Révolution portugaise d’avril a perdu son narrateur central.