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Un film de Serguei Mikaelian

Mots-clés : cinéma, Répression, Socialisme, URSS - Débats politiques

13-20 Mars 1976 • Eva November

Le dernier film de Serguei Mikaelian : la Prime révèle au spectateur la réalité du quotidien soviétique et l’absence totale de démocratie ouvrière. Son intérêt particulier est le message qu’il donne au monde. Le film nous amène sur un chantier de construction dont l’histoire est semblable à celle de tous les chantiers socialistes de Vladivostok à Ruzomberok, de Riga à Varna. On nous montre le gachis, l’irresponsabilité totale à tous les niveaux et le silence contraint de chacun. Sur ce chantier une équipe refuse la prime de fin d’année. On peut facilement expliquer le succès de ce film auprès des dirigeants soviétiques car il répond à leurs préoccupations du jour, avec la mise en cause des méthodes dilatoires pratiquées mais ils ne voient pas l’acte d’accusation de l’ouvrier soviétique présenté comme un exécutant et non un participant de l’économie socialiste. Le système ne permet pas aux ouvriers de se constituer et de s’affirmer en tant que classe sociale. Apaiser le mécontentement diffus des ouvriers par quelques concessions dans le domaine du niveau de vie, sans leur donner aucun droit à la décision, au contrôle, telle est la nouvelle devise des dirigeants socialistes.

le marxisme leninisme en question

Mots-clés : Répression, Socialisme, Socialisme autogestionnaire

13-20 Mars 1976 • Guy Perrin

La critique marxiste du léninisme et de la révolution d’Octobre est désormais à l’ordre du jour. Le mouvement communiste international débat de la nature du socialisme à construire. Ce débat est à l’ordre du jour dans la logique de la déstalinisation et des révoltes ouvrières de Berlin (1953), Budapest (1956), Prague (1968), Gdansk (1970), des suites de mai 1968, de l’automne italien de 1969, du mouvement des commissions de base au Portugal… Tous ces mouvements remettent d’actualité les questions autour du socialisme. Pierre Daix, après Soljénitsyne, vient de publier un ouvrage qui dénonce les pratiques politiques de Lénine, l’incapacité du régime à prendre en compte les intérêts des masses paysannes, à tolérer leur expression autonome, l’échec de la révolution à libérer le travail ouvrier (livret de travail, taylorisation, militarisation). Ancien stalinien en rupture de ban, Pierre Daix cherche à faire la lumière sur ses illusions d’hier. Au-delà du livre de Pierre Daix, il semble que plus les témoignages des oppositions socialistes et démocratiques dans les pays dits socialistes seront connus, plus le mouvement ouvrier de l’Ouest-européen sera obligé de se définir. Un seul combat se déroule donc malgré des situations différentes qui met à jour la question du socialisme démocratique.

25ème Congrès du PCUS

Mots-clés : Congrès, Socialisme

13-20 Mars 1976 • Victor Fay

Le XXVème  congrès du PCUS (Parti Communiste de l’Union Soviétique) s’est tenu à Moscou du 24 février au 5 mars 1976. Sa clôture a coïncidé avec l’anniversaire de la mort de Staline, survenue le 5 mars 1953, et avec le vingtième anniversaire du discours « secret » de Khrouchtchev, prononcé au XXème congrès du parti inaugurant la « destalinisation » du régime. Ce fut un congrès de stabilisation du régime et de consolidation du parti. Il serait abusif cependant de parler de la restalinisation , car le régime a évolué et il paraît peu probable que, sauf danger immédiat, on revienne à la terreur de masse pratiquée par l’ancien dictateur. Brejnev, réélu secrétaire général, sort renforcé du congrès. Un congrès marqué par l’immobilisme et l’autosatisfaction dont l’objectif essentiel était de conserver et de préserver un équilibre au sommet de la hiérarchie. Ce parti présente des signes d’usure des hommes et des institutions. Les décisions, prises par le congrès, ne font que perpétuer l’état de choses existant ; elles n’offrent pas, pour le proche avenir, la possibilité de révolution, a fortiori de la libéralisation, du régime.

Le PCF et la dictature du prolétariat

Mots-clés : Congrès, Socialisme

24-31 Janvier 1976 • François Turquan, Victor Leduc, Louis Althusser

L’abandon officiel par le PCF (Parti Communiste Français), à son 22ème Congrès, de la référence à la dictature du prolétariat interroge les médias. François Turquan et Victor Leduc profitent de cette occasion pour en interroger l’origine et la signification. La conception originelle de la dictature du prolétariat, celle de Marx, celle du marxisme vivant, n’a rien à voir avec les mythologies staliniennes ou groupusculaires. Elle s’appuyait sur la réalité et découlait de l’analyse des situations concrètes auxquelles la classe ouvrière s’est vue confrontée au siècle dernier, dans les phases les plus aiguïes de sa lutte contre la bourgeoisie. Cette réalité a été modifiée et précisée chaque fois que la question de la conquête et de l’exercice du pouvoir s’est vu posée aux travailleurs. Victor Leduc cite Marx qui explique que l’organisation de la société sur la base d’une association libre et égalitaire des producteurs relèguera le rôle de l’Etat au Musée des antiquités. La dictature du prolétariat telle qu’elle est invoquée aujourd’hui fait plutôt référence à une dictature bureaucratique et s’oppose de façon absolue à la démocratie ouvrière.

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