Mots-clés : Élections, France, front autogestionnaire, stratégie politique
5-11 Octobre 1978 • François Turquan, Serge Depaquit
La leçon des partielles est l’analyse à tirer des résultats obtenus par la gauche aux élections partielles suite à la décision du Conseil Constitutionnel. Malgré sa défaite aux élections générales, la gauche a progressé, reprenant trois sièges, en particulier à Nancy et dans le 14ème arrondissement de Paris. L’absence d’enjeu national a pu inciter une partie de l’électorat centriste à exprimer sans risque son mécontentement devant la situation économique et sociale. Le Parti Socialiste est le grand bénéficiaire de ce vote partiel. Le recul du P.C.F. montre que l’attitude critique et réformiste qu’a été la sienne depuis septembre 1977, n’a été ni compris, ni admis par une large part des masses populaires. Serge Depaquit, pose la question de l’impact électoral du PSU et donc de son insertion dans le champ politique. Force est aujourd’hui de penser autrement, c’est-à-dire jusqu’au bout de la démarche de la « gauche différente ». La réalité électorale pour le PSU c’est de savoir conquérir ce courant critique. Plus globalement cette réflexion ne saurait se situer au seul plan électoral mais implique des initiatives politiques, d’action et d’organisation.
Mots-clés : Économie, Socialisme, stratégie politique
1978 • Editions Syros
Face aux contradictions de la société capitaliste, le socialisme autogestionnaire est pour le PSU la seule alternative. C’est un but à atteindre pour un vrai changement de société par l’exercice direct du pouvoir par les travailleurs. Dénonçant l’inadaptation des stratégies de la gauche traditionnelle et de l’extrême gauche, le PSU propose l’unité populaire anticapitaliste comme fondement de la stratégie autogestionnaire. Il expose dans le deuxième texte les lignes de force de la société capitaliste à mettre en place.
Mots-clés : Elections législatives, stratégie politique
20-27 Avril 1978 • Victor Fay
« Que cent fleurs s’épanouissent » était le slogan lancé par Mao dans le cadre de la libre critique qui s’inscrivait dans le contexte idéologique et politique de la déstalinisation. Ce slogan est repris ici par Victor Fay qui analyse la défaite de la gauche aux élections législatives de 1978. Pour l’auteur il est faut se demander si l’échec ne vient pas des programmes électoraux et structures des partis de gauche qui veulent maintenir leur identité sans tenir compte des aspirations profondes des travailleurs. Il semble bien que le débat engagé aujourd’hui à gauche dépasse les frontières des partis. Si on veut restaurer, sur des assises plus solides, l’unité de classe il importe de confronter les opinions des militants, adhérents et sympathisants des différentes organisations ouvrières, en tenant compte de leur diversité. Il faut un grand débat trans-organisationnel permettant à tous ceux qui vivent au rythme quotidien du monde du travail de dire ce qu’ils attendent, qu’ils puissent mettre en question leur mode d’existence, son fonctionnement, et affirmer leur choix pour une autre société. Le renouvellement des partis est à ce prix, comme son avancée ultérieure vers le socialisme.
Mots-clés : Mouvements sociaux, Parti Communiste, Socialisme, stratégie politique
1er trimestre 1978 • Jean Guichard
Louis Althusser ou la philosophie comme arme de la révolution
« Le Monde du 18 Janvier 2017 a publié deux articles séparés : le premier est intitulé : « La gauche a-t-elle renoncé à l’intelligence ? », montrant le vide de la pensée de la gauche qui explique son vide politique ; le second est une présentation de l’émission d’Arte sur Althusser, qui constate l’absence de pensée du parti communiste auquel il appartient pourtant, tout en critiquant ses dirigeants. Cela m’a beaucoup intéressé, cette actualité rappelle celle des années 70-80, qui va conduire à l’élection de Mitterrand en 1981, le début de la fin du socialisme français. J’ai ainsi été replongé dans cette époque tout en restant dans la mienne.
J’avais déjà écrit plusieurs articles sur Althusser, et mon livre sur le marxisme en 1968 avait été très influencé par les ouvrages d’Althusser et par sa pensée sur « la coupure épistémologique« . En 1978, j’étais revenu sur Althusser dans un article de La Lettre, agacé par les critiques injustes qu’on lui faisait pour combattre cette thèse de la « coupure « . Je montre que la forme de son travail est aussi le fruit d’une décrépitude de la pensée marxiste dans les milieux communistes et socialistes français, qui s’est encore accentuée aujourd’hui. En 2017, qui lit encore, qui parle encore de Marx et d’Althusser ? Je termine en me demandant si ce sous développement n’est pas le signe d’une prochaine défaite politique analogue à celle qui, en Italie, suit le mouvement des Conseils d’usine après 1920, le fascisme… Nous sommes peut-être à la veille d’une grande défaite … » (Jean Guichard 21 janvier 2017)