Mots-clés : Capitalisme, Emploi, stratégie politique
22 Février - 2 mars 1975 • Gilbert Estève
La crise économique se renforce à l’échelle internationale et française. Le PSU, dès son Congrès d’ Amiens a imaginé la stratégie d’une riposte politique cohérente centrée sur l’emploi et la consommation pour faire face aux effets de cette crise. A ce sujet, le séminaire organisé par les camarades italiens du Partito di Unita Proletaria per el Communismo (PDUP) les 8 et 9 février derniers à Rome a confirmé la nécessité de la bataille de l’emploi face à l’austérité. Si la situation n’est pas tout à fait la même en Italie et en France, il n’en demeure pas moins que le moyen privilégié pour restructurer la classe ouvrière est celui du travail pour tous. Les luttes d’auto-réduction, principe qui vise à faire baisser les prix collectivement du gaz ou de l’électricité, des transports ou des loyers, permettent d’affirmer la priorité de la valeur d’usage des biens sur la valeur d’échange. Cette lutte est par ailleurs un instrument de la réussite de l’alliance entre les classes moyennes et la classe ouvrière. Le PSU propose deux axes de lutte : opposer à la restructuration du capitalisme, la restructuration de la classe ouvrière en s’attaquant au chômage, et diminuer le temps de travail pour offrir du travail à tous.
Mots-clés : stratégie politique
19 Octobre 1974 • Direction Politique Provisoire
La déclaration de la Direction politique provisoire insiste sur l’urgence à envisager une offensive face à l’action du gouvernement qui laisse monter les prix à la consommation, organise l’inflation et permet la concentration du capital autour de quelques ensembles industriels et financiers. Face à l’abandon de la politique nationale dans les secteurs de pointe au profit de solutions immédiatement rentables, la DPP rappelle que la seule réponse efficace aujourd’hui est une action de masse résolument anti-capitaliste avec « toutes les forces populaires ». C’est pourquoi le PSU appelle les travailleurs et leurs organisations politiques et syndicales à mettre en commun leurs moyens d’action pour que s’affirme à tous les niveaux la volonté populaire contre la politique du régime et des patrons. Les actions pour l’emploi ou contre la dégradation du niveau de vie ne peuvent être dissociées de l’action politique. Il appelle à développer l’action de masse sur les questions les plus sensibles : immigration, armée, loi sur l’avortement, réforme scolaire.
Mots-clés : stratégie politique
12 Octobre 1974 • Michel Mousel, André Barjonet, Charles Piaget
Le Conseil National d’Orléans est l’occasion pour les membres de la Direction Politique provisoire de faire le point sur l’avant et l’après Conseil après de nombreux mois difficiles, et de réaffirmer les orientations de Toulouse en leur donnant vie. Si Michel Mousel rappelle l’importance de la décision de non fusion PSU-PS il ajoute que le parti prend solennellement l’engagement d’un dialogue libre et ouvert au sein du parti. André Barjonet insiste sur les rapports à construire avec les syndicats et les partis dans le sens de la construction d’une unité populaire avec tous les travailleurs, notamment ceux qui luttent contre le pouvoir et le patronat. Charles Piaget assure que les idées d’autogestion et de contrôle ouvrier seront portées par un mouvement massif aux ramifications nombreuses, en prise réelle sur les luttes en cours. Il veut un parti de masse c’est-à-dire une organisation dont les militants sont directement engagés et ont une audience réelle sur leur lieu d’activité. En outre, ce parti doit permettre au courant autogestionnaire de s’exprimer publiquement, de se structurer, de se développer et de proposer des actions de lutte concrètes. Pour lui, seule l’unité d’action peut obliger le pouvoir à des reculs décisifs.
Mots-clés : Socialisme, stratégie politique
Victor Leduc • 12 Octobre 1974
Le document soumis aux Assises sous le titre de « Projet de société » se présente comme une synthèse. Synthèse entre Mai 68 et Mai 74, synthèse entre « les programmes des différentes formations de la gauche », qui tous, indiqueraient « la direction où il faut s’engager pour aller vers une société différente ». L’un des grands problèmes était d’introduire la stratégie antimonopoliste commune au PC et au PS sans toutefois abandonner toute référence à la stratégie anticapitaliste mise en avant dans le « Manifeste ».Victor Leduc explicite ce débat entre « projet de société » et « Manifeste de Toulouse ». Le texte « projet de société »est incompatible avec la dynamique des luttes les plus significatives pour le contrôle ouvrier et populaire, avec la revendication clé du Manifeste de Toulouse : le pouvoir aux travailleurs. Ce « projet de société » qui se veut la base idéologique de l’intégration dans la « nouvelle » force socialiste confirme que cette intégration passerait donc inévitablement par l’abandon des acquis essentiels du PSU, ce qui n’est pas admis par la majorité du PSU.