Mots-clés : stratégie politique
15 Juin 1974
« Appel pour participer au développement d’une grande force socialiste »
L’appel lancé par François Mitterrand au nom du Parti Socialiste pour que soit créé au plus vite « le lieu de rencontre » permettant à tous les socialistes de confronter leurs expériences concrètes et d’élaborer un projet commun de société séduit les militants . La résolution de la Direction Politique Nationale du PSU exprimant la volonté de « donner à la perspective autogestionnaire toute son ampleur et « de créer les conditions d’une force politique puissante et crédible », nous paraît témoigner d’une démarche analogue. Le jugement favorable du Bureau National de la C.F.D.T. porté sur ces deux orientations constitue à cet égard un élément positif. Tout en affirmant la nécessaire autonomie de décision et d’action de leurs organisations respectives, nombreux sont les militants prêts, dans ces conditions nouvelles, à élargir leur action au sein d’une telle force politique, sans pour autant vouloir y constituer une quelconque tendance.
Liste des premiers signataires en faveur de la tenue des Assises du socialisme.
Mots-clés : Élections présidentielles, stratégie politique
26 Mai 1974 • Direction Politique Nationale - Jean Le Garrec
Réunie ce 26 mai la Direction Politique Nationale a fait le bilan politique de la campagne des présidentielles. La DPN constate l’importance de la mobilisation unitaire qui a permis à la gauche de frôler la victoire. Ce simple fait constitue la preuve de l’importance de l’unité des forces politiques et syndicales du mouvement ouvrier. Il a cependant manqué à la gauche au cours de cette campagne la capacité de définir un projet socialiste suffisamment crédible pour montrer que l’avenir se trouvait réellement de son côté. Pour poursuivre et renforcer son action la DPN dans sa résolution finale souhaite que soient jetées « les bases d’une action et d’une organisation de masse fondée sur une orientation socialiste autogestionnaire et sur une action militante étroitement liée aux luttes sociales ». Elle réaffirme qu’il n’est pas question que le PSU envisage de s’intégrer dans l’actuel Parti Socialiste.
Jean Le Garrec insiste sur la dynamique mise en place lors de la campagne électorale et met en garde contre les dangers de l’immobilisme et la menace de régression si la gauche n’agit pas vite : « le temps presse ». En outre il réaffirme la nécessité de se préparer à la lutte contre un pouvoir qui cherchera à diviser la gauche notamment en utilisant l’inflation pour imposer de nouvelles restrictions. Pour lui, il n’y a pas de temps à perdre et les forces socialistes doivent savoir travailler en commun pour concrétiser le projet de société et l’organisation politique réclamée par 49,2% des électeurs.
Mots-clés : Élections présidentielles, stratégie politique
16 Mai 1974 • Robert Chapuis
Pour les Présidentielles, le choix est bien désormais entre le passé et l’avenir. Et cet avenir, Giscard d’Estaing et la coalition qui le soutient ne sont pas en mesure de l’affronter. Un pays comme la France ne peut aujourd’hui affronter les difficultés considérables qui nous attendent sur le plan économique, amorcer les transformations sociales essentielles qui lui sont nécessaires, que s’il choisit la voie de la maîtrise consciente de son avenir. Car l’avenir est aujourd’hui à gauche. Si François Mitterrand est élu, il y aura une plus grande influence, une meilleure expression des intérêts ouvriers et populaires. Il sera dès lors possible de répondre aux difficultés et aux crises avec l’appui et la mobilisation de ceux qui en ressentent directement les effets. Pour éviter le pire, pour garantir la croissance et la démocratie, il faut un autre développement, un autre pouvoir. Pour entrer dans cette voie sur une base effectivement majoritaire (celle du pays et pas seulement celle du corps électoral) il faut que François Mitterrand soit élu le 19 mai. C’est pourquoi le P.S.U. lance un dernier appel, avant qu’il ne soit trop tard, à tous ceux qui hésitent encore pour qu’un avenir socialiste soit possible.
Mots-clés : Élections présidentielles, stratégie politique
11-17 Mai 1974 • Bureau National, Jean Le Garrec, Michel Rocard, Robert Chapuis
Après le 1er Tour des Présidentielles, il est possible d’espérer la victoire de la gauche sous certaines conditions. Jean Le Garrec affirme qu’une des conditions est de créer la jonction entre la lutte sociale et la lutte politique. Le dernier conseil national du PSU a lié étroitement deux objectifs : tout faire pour la victoire de la gauche et tout faire pour que cette victoire ouvre de réelles perspectives aux luttes des travailleurs. Aussi les comités mis en place au cours de la campagne devront rester des structures de luttes unitaires après les élections pour le combat anticapitaliste qui s’engagera.
Dans ce même esprit, Robert Chapuis alerte les forces de gauche sur « les conditions de la victoire » et Michel Rocard rappelle que la gauche a une chance à saisir pour éviter de revenir à une situation connue et qui sera amplifiée par une victoire de la droite.