Le dossier des 35 heures

Mots-clés : Politique Économique, stratégie syndicale, Temps de travail

Juillet-Août 1979 • Michel Mousel, Claude Hauser, Jean-Yves Sparfel, Nicolas Géro, Pierre Belleville

Le dossier des 35 heures ou réduction du temps de travail est ouvert par les travailleurs, les syndicats et le patronat dans l’ensemble de l’Europe. Dans l’hexagone, la réduction du temps de travail est à l’ordre du jour d’une grand négociation entre le C.N.P.F et les organisations syndicales. La dernière rencontre du 18 juin s’est soldée par un blocage car les points de vue étaient diamétralement opposés. Michel Mousel, montre pourquoi le patronat propose d’assouplir la législation des 40 heures pour remplacer la notion d’horaire légal hebdomadaire par celle d’un horaire annuel, permettant plus de souplesse à l’entreprise selon les variations saisonnières de la conjoncture. La réduction du temps de travail avec maintien du salaire permettrait un renforcement des créations d’emplois selon les syndicats qui s’opposent au patronat, en particulier sur la remise en cause des avantages acquis. Jean-Yves Sparfel propose de nouvelles pratiques syndicales mieux adaptées à la réalité du terrain, Nicolas Géro ouvre le débat en prenant l’exemple allemand, enfin Pierre Belleville s’entretient avec José Sanchez et fait une analyse plus globale du travail salarié.

Débat avec Bruno Trentin

Mots-clés : Socialisme, stratégie politique, stratégie syndicale

7 au 13 Juillet 1977 • Alain Chataignier

Syndicalisme unitaire et crise de l’Etat

Bruno Trentin, Nouveau secrétaire de la CGIL (la CGT italienne), participait le 24 juin dernier à un débat organisé par la Maison populaire de Montreuil et la revue Dialectiques sur le thème : « démocratie de base-démocratie représentative et place des associations dans le mouvement populaire à partir de l’exemple italien ». Devant 600 personnes (dont Althusser), Bruno Trentin centra son long exposé introductif sur le rôle du mouvement syndical italien face à la crise.

En fait, la CGIL, par la voix de Trentin, souhaite un modèle où l’Etat et ses institutions soient en interaction avec des organes de démocratie de base. Au cours du débat Trentin précisa sa position quant à la transition au socialisme et sa conception de l’Etat. Pour lui la transition est une transformation sans abolition de l’Etat. Il pense qu’il faut transformer l’institution parlementaire en créant de nouveaux rapports fonctionnels avec les associations de base et les organes de démocratie locale. Dans cette perspective, la stratégie révolutionnaire n’est plus un « passage obligé ». Ce que contesta vivement une partie de la salle.

Laval : 6H pour l’autogestion

Mots-clés : Mouvements sociaux, Socialisme autogestionnaire, stratégie syndicale

18-24 Juin 1976

À Laval, « 6H pour l’autogestion » ont été organisées par la Fédération de la Mayenne du PSU  inscrivant cette réflexion dans la perspective des Etats généraux pour l’autogestion socialiste à Paris, les 3 et 4 juillet prochains. Le présent compte-rendu entend remplir une double fonction : d’une part, assurer le lien entre les participants aux « 6 heures », d’autre part élargir le cadre de la réflexion engagée. Devant la faiblesse du mouvement ouvrier, tant dans ses organisations que dans son expression, il convient de tout faire pour favoriser la conscience de classe. La syndicalisation est un passage obligé en tant que démarche collective autour de la question des exploités. La grève comme les luttes ouvrières en sont un moyen. Un débat stratégique de fond sur le mouvement de masse et sur l’articulation entre pouvoir populaire et pouvoir d’Etat est au coeur de la problématique. De nouvelles rencontres pourront être organisées, à Laval ou dans d’autres localités du département, réunissant les militants, organisés ou inorganisés, qui se réclament du projet autogestionnaire.

Le Mas, mouvement d’action syndicale

Mots-clés : Enseignement - Réforme, Mouvements Etudiants, Socialisme autogestionnaire, stratégie syndicale

28 Mai 1976 • Interview d'Yves Colmou par Stephan Lylan

Le MAS, Mouvement d’action syndicale-Luttes étudiantes est apparu lors de la lutte contre la réforme du deuxième cycle universitaire. Yves Colmou, un de ses secrétaires nationaux présente ici ce mouvement qui remplace le MARC. Faisant valoir que plus de 60% des étudiants sont salariés et qu’un étudiant sur deux sort de la fac sans diplôme, il semble nécessaire au combat syndical de faire la jonction entre les travailleurs et les étudiants. La concrétisation de cette démarche  consiste à élaborer des revendications communes pour mener des luttes communes. Des points d’achoppement avec l’UNEF ont eu lieu au cours de la grève sur les moyens à mettre en oeuvre pour la défense des étudiants. Le MAS rappelle que sa stratégie est de transformer la condition étudiante par la remise en cause de tout le système d’éducation actuel. Le MAS lutte dans la perspective du socialisme autogestionnaire et ne souhaite pas remplacer le pouvoir d’une classe par celui d’une bureaucratie. Seule la prise en charge collective par tous des problèmes de formation est une alternative crédible au système actuel.

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