La société du mépris. Vers une nouvelle théorie critique

Mots-clés : Individuation, Philosophie sociale, Théorie critique

2008 (2006) • HONNETH Axel

Cote : HONN

‘Les individus ont souvent – et à raison – le sentiment de vivre dans une société du mépris. Ils perçoivent que l’accroissement des possibilités de réalisation de soi conquises au cours du XXe siècle donne lieu aujourd’hui à une récupération de ces idéaux par le néolibéralisme. N’est-ce pas là un paradoxe ? Comment expliquer que les progrès des décennies passées soient à ce point détournés pour légitimer une nouvelle étape de l’expansion capitaliste ? Comment, à l’inverse, concevoir une théorie critique de la société lorsque les exigences d’émancipation dont elle se réclame se muent en idéologie ? Autant de questions abordées ici par Axel Honneth, à la lumière d’une pensée profondément originale. Inscrit dans le sillage de la philosophie sociale de l’École de Francfort dont il est un des représentants contemporains majeurs, il s’emploie surtout à mettre au jour les « pathologies sociales » du temps présent, qu’il analyse comme des évolutions affectant les conditions fondamentales d’une vie sociale réussie. Cette démarche s’inscrit au plus près de l’expérience sociale des sujets sociaux soumis au mépris et s’arti¬cule avec force à une morale de la reconnaissance. Ce livre traduit un effort rigoureux pour concevoir une nouvelle théorie critique de la société offrant des perspectives précieuses pour affronter certains enjeux politiques et sociaux majeurs du XXIe siècle.
Né en 1949, Axel Honneth est philosophe et sociologue, professeur à l’Université J. W. Goethe de Francfort, où il a succédé à Jürgen Habermas, et directeur de l’Institut de recherche sociale. Il est l’auteur de nombreux ouvrages de philosophie sociale dont, à La Découverte, Les Pathologies de la liberté (2008) ou encore Un monde de déchirements (2013).

HONNETH Axel
2008 (2006)
19 x 12,5 cm, 352 p.
La Découverte/Poche

L’imagination dialectique. Histoire de l’École de Francfort (19823-1950)

Mots-clés : Autorité, Lumières, Nazisme, Philosophie, Psychanalyse, Théorie critique

1977 • JAY Martin

Cote : JAY

Les études critiques sur la « théorie critique » fleurissent. Le propos de Martin Jay est autre : plus modeste, il est en un sens plus fondamental. Œuvre avant tout d’historien, L’Imagination dialectique, outre qu’elle tend à retracer l’odyssée d’un groupe d’intellectuels de 1923 à 1950, constitue le préalable nécessaire de toute réflexion sur ce qu’il est convenu d’appeler « l’Ecole de Francfort ». S’attachant è la période américaine dont l’étude sur La personnalité autoritaire (1950) est le couronnement, Martin Jay n’en met pas moins en valeur les deux moments nodaux dans la genèse de la théorie critique : — les origines marxistes de la théorie, du côté du jeune Lukàcs (Histoire et conscience de classe) et de Karl Korsch (Marxisme et philosophie); — la volonté d’articuler critique sociale et psychanalyse par la voie d’une critique de l’institution familiale, Autorité et famille (1936). De même qu’il distingue différentes périodes, Martin Jay distingue différentes tendances, à propos notamment de l’analyse du fascisme. Au-delà de ces différences, une même attitude, un même projet unissent le petit groupe composant l’Institut de Recherches Sociales : — Contre la division actuelle du travail et la division des sciences qui en est issue, la pensée critique, telle la vieille taupe, ne cesse de se déplacer pour creuser à tous les niveaux des galeries souterraines sous le sol de la société moderne. — Face à l’oppression sans limites de l’univers administré, comment, sans céder à la résignation, au pathos de la désillusion, ou aux réconciliations mystificatrices, persévérer dans la recherche utopique de la liberté ?

JAY Martin
1977
22,8 x 14 cm, 417 p.
Payot