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L’empire éclaté. La révolte des nations en URSS.

Mots-clés : Nationalisme, Russie, URSS

1978 • Hélène CARRERE D’ENCAUSSE

Cote : CARR

Son titre, et plus encore l’image « éclatée » qui l’illustre, dramatise à l’excès un livre que marquent à la fois la rigueur et la prudence de la démarche historique. Il y apparaît que l’éclatement est tout au plus potentiel. Le fait que les explosifs sont en place depuis si longtemps pourrait être, somme toute, rassurant quant à l’explosion, s’ils n’avaient été soudain réactivés dans les dernières années, et selon une dynamique propre à bouleverser l’avenir. Historien confirmé de l’Union soviétique, Mme Hélène Carrère d’Encausse excelle ici à décrire le dessin constant qui, depuis 1917, a animé les dirigeants, à travers des oppositions, contradictions, virages et retours dont les aspects spectaculaires ont pu tromper l’observateur ; superficiel. Au moment où il ouvre la « prison des peuples » qu’était l’empire des tsars, Lénine saisit l’occasion de mettre les nationalités, dont il ne se soucie guère, au service de la révolution prolétarienne, laquelle n’est nullement le moteur de ces nations soulevées. L’empire, alors, a bel et bien éclaté. Mais Lénine voyait, dans ces nations libres et égales – y compris la nation russe – une étape nécessaire, aussi longue qu’il faudrait, vers leur dépérissement spontané. L’avenir montrerait ce qu’il en est de ce dépérissement, comme de celui de l’Etat.

Hélène CARRERE D’ENCAUSSE
1978
24 X 15 cm, 318 p.
Flammarion

Dans le front de gauche de l’art

Mots-clés : Art, Avant, Brecht, Futurisme, LEF, Maïakovski, Réalisme socialiste, Surréalisme, Théâtre, URSS

1977 • TRETIAKOV Serge

Cote : TRET

Recueil de textes extraits de diverses revues et publications soviétiques, 1923-1936. Précédé de 2 poèmes de Bertolt Brecht. En appendice, lettres de S. Tretiakov à Bertolt Brecht, 1933-1937. Du futurisme au réalisme socialiste, l’itinéraire de Serge Trétiakov (1892-1939) va le mener de sa Lettonie natale à l’Extrême-Orient, de l’Allemagne de Piscator à la Tchécoslovaquie des surréalistes, pour se rompre en 1937, en Union soviétique, l’année de la répression. Homme de théâtre et poète, traducteur et journaliste, théoricien de la littérature et avant-gardiste militant, il se veut idéologue de la révolution culturelle, pédagogue de l’Homme nouveau. Il tente de fondre en un seul bloc de combat la politique culturelle de l’U.R.S.S., l’idéologie marxiste-léniniste et les interventions de l’avant-garde artistique. Dès 1918-1921, il est poète, futuriste, à Vladivostok, occupée par les Japonais, où il participe à l’organisation du L.E.F. (Front gauche de l’art, groupe et revue animés par Maïakovski). A Moscou, il travaille avec Meyerhold, qui crée l’une de ses pièces, et Eisenstein, qui monte, au Théâtre du Proletkult, une autre de ses œuvres. Trétiakov collabore intensément au L.E.F. (1923-1925), puis au nouveau L.E.F. (1927-1928), où il développe ses positions contre le subjectivisme et la fiction, la littérature psychologique et le retour en force, avec la N.E.P. (Nouvelle politique économique), des rengaines de l’ « art bourgeois pourri ». Il leur oppose, avec une théorie de la « commande sociale » et de la « destination » de l’œuvre d’art, une esthétique de l’ « opérativité », un « productivisme » organisateur d’un « psychisme socialiste » propre à l’élaboration d’une manière d’être, d’un comportement neufs liés à la promotion de l’Homme soviétique. Il se met au service du « fait » (il parle de « réalisme factuel »), de l’ « objet », de la « chose vue » (il ramène de Pékin, où il a vécu en 1924-1925, une « bio¬interview », et pratique la recherche de matériaux pris sur le vif au kolkhoze). Comme ses amis futuristes et formalistes, il s’intéresse de près au cinéma. Il participe activement au Premier congrès des écrivains soviétiques. Il y propose un vaste front de lutte antifasciste. Brecht, dont il est le traducteur et qu’il accueille à Moscou en 1934, le considère comme son maître.

TRETIAKOV Serge
1977
22 X 13,5 cm, 224 p.
Maspero

Seule une écologie socialiste…

Mots-clés : Afrique, Capitalisme, Chine, colonialisme, Cuba, Écologie, France, Inde, Socialisme, URSS

1977 • DUMONT René

Cote : DUMO

Ce livre rassemble l’expérience de toute une vie, celle de René Dumont, agronome, ancien professeur à l’Agro, et spécialiste des problèmes agricoles des pays du Tiers Monde, notamment. Le livre a donc deux axes. D’une part un livre de souvenirs, le bilan d’une vie. Dumont y raconte ses voyages en Afrique, en Asie, en Amérique latine et en Europe, particulièrement en Europe de l’Est. Il y expose également ce qu’il croit, ce à quoi il n’a jamais cru (Dieu, les vertus du capitalisme et de l’économie libérale), ses désillusions face à ce qu’il croyait — particulièrement, il a cherché vainement, jusqu’à présent, un socialisme à visage humain qui se soit maintenu au pouvoir. D’où une critique précise, même si en sympathie, de la Chine et de Cuba, une condamnation du système économique en URSS. Mais aussi ce livre est un livre d’avenir. D’abord cri d’alarme devant ce qui risque de se passer — René Dumont, qui fut candidat aux élections présidentielles de 1974 sur ce thème, expose les risques dénoncés par les écologistes. Mais il apporte aussi un certain nombre de suggestions pour éviter les drames futurs, arrêter le gaspillage, l’exploitation anarchique et impitoyable du Tiers Monde, qui ne fait aujourd’hui que développer son sous-développement, limiter la consommation inutile et outrageuse envers les pays pauvres, cesser de croire que le déséquilibre pourra se maintenir, et que les ressources de la planète sont inépuisables, stopper l’explosion démographique. Un livre sur l’avenir à partir d’une expérience solide et précise du passé et du présent.

DUMONT René
1977
21,5 x13,5 cm, 188 p.
Robert Laffont

L’affaire Pliouchtch.

Mots-clés : Internement, Plioutchch, URSS

1976 • Dossier rassemblé, annoté et traduit par Tania MATHON et Jean-Jacques MARIE

Cote : PLIO

Un célèbre mathématicien soviétique, Léonide Plioutchch, a été interné pendant quatre ans dans un hôpital psychiatrique “spécial” où son corps et son esprit ont peu à peu été anéantis. Son crime, sa “maladie mentale”; une opinion personnelle, la volonté d’en faire part et de n’en pas changer sous la pression policière. Des savants du monde entier ont pris sa défense, notamment autour du “Comité international des mathématiciens pour la libération de Léonide Plioutchch.”Un grand meeting réuni à Paris en octobre 1975 a réclamé que soit mis fin à son martyre à l’hôpital-prison de Dniepropetrovsk. Le PCF lui-même a pris position contre cet internement pour motifs politiques.

Dossier rassemblé, annoté et traduit par Tania MATHON et Jean-Jacques MARIE
1976
20,5 x 14 cm, 176 p.
Seuil

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