Mots-clés : Écologie, front autogestionnaire
26 janvier au 22 Février 1978 • Pascal Gollet
Les cent premiers candidats du Front autogestionnaire constituent au plan local des plateformes dont les principaux objectifs sont la transformation radicale des structures économiques, la prise en main par les travailleurs de leurs affaires, la remise en cause de la croissance, la lutte contre la militarisation de la société, le refus du nucléaire civil et militaire, le droit des femmes, le droit pour chacun à son identité. Parmi ces candidats on retrouve des militants PSU, le Mouvement pour une alternative non violente, de nombreux syndicalistes, des inorganisés. On retrouve aussi les écologistes tels les Amis de la Terre dans l’Yonne, l’Ain et le Puy de Dôme ou les anti-nucléaires dans l’Isère, les Hautes-Pyrénées avec le SEPANSO ou encore le Comité anti-polution de Dunkerque… Ceux qui luttent contre la militarisation sont les militants du Cercle Lecoin à Dunkerque ou MDPL dans l’Hérault, le Gard, La Loire. On retrouve également des militants nationalitaires dans le front catalan, occitan, alsaciens ou bretons. Le Planning familial ou des GAM sont également présents. Le Front permet de multiplier les forces et déclenche une véritable dynamique pour contribuer à la victoire de la gauche.
Mots-clés : cogestion, Politique de la ville, Politique familiale
26 Janvier 1978 • Héléne-Jacques Pierre
« South Side Story »
La proposition d’« États généraux de l’autogestion socialiste du 14e » faite par le PSU a été bien accueillie dans un quartier ou « prendre ses affaires en main » est à l’ordre du jour. Ceux-ci se sont déroulés le 14 janvier 1978, tout naturellement au coeur du quartier menacé de destruction, dans différents locaux de la rue de l’Ouest et de la rue Losserand (locaux d’associations, une boutique, un café-théâtre, une école parallèle…). Appelaient l’UL-CFDT, le MAN, le SMG, le café-théâtre « Au tout-à-la-joie », l’École parallèle du 68 rue de l’Ouest, le MIFAS, le PSU 14e , la LCR. Participaient également, «Vivre dans le 14e», Paris-écologie, le groupe Femmes 14e . Les partis traditionnels de gauche qui pourtant se disent « autogestionnaires » n’ont pas pris part à la préparation. Des forums et des échanges d’expériences ont rassemblé entre 200 et 300 personnes. Les thèmes de discussion portaient sur l’école et la crèche parallèle, sur les comités de rues ou les associations de squatters, sur le centre de santé qui va s’ouvrir et les consultations juridiques, sur le travail fait en liaison avec la population par l’Atelier populaire d’urbanisme, sur les expériences d’animation menées dans le quartier. Les habitants du quartier ont le sentiment d’appartenir à un « mouvement » dont l’enjeu dépasse mars 78.
Mots-clés : Elections législatives, front autogestionnaire, stratégie politique
19-25 Janvier 1978 • Direction Politique Nationale
La résolution de la DPN (Direction Politique Nationale du PSU) explique les choix du parti en fonction des enjeux des élections législatives. De nombreuses rivalités à droite sur les candidatures du premier tour ne proviennent pas du choix de la politique économique et sociale mais des luttes internes entre le RPR et la coalition giscardo-centriste dans l’optique des prochaines élections présidentielles. L’unité perdue à gauche fait perdre l’espoir de la classe ouvrière. le PS a apporté des aménagements tardifs à ses positions sur le SMIC, la sidérurgie, l’impôt sur la fortune. Le PCF n’a pas voulu de véritable mouvement de masse unitaire et a permis au PS de garder ses positions et de modifier en sa faveur le rapport de force. Ce contexte défavorable à la gauche, signifie pour les autogestionnaires d’une part de prendre sans relâche des initiatives pour la construction de l’unité, d’autre part de peser par leur rassemblement d’un poids politique suffisant pour rompre le cercle vicieux des seuls rapports PCF et PS. L’alternative c’est le front autogestionnaire. Par sa présence dans de nombreuses circonscriptions, par un désistement pour le candidat de gauche arrivé en tête, il entend participer pleinement à la défaite de la majorité actuelle.
Mots-clés : Écologie, Sociologie
5-11 Janvier 1978 • Jean Duvignaud, propos recueillis par José Sanchez
Jean Duvignaud, en tant que sociologue analyse notre société et constate qu’aujourd’hui la mort guette nos sociétés technologiques. Leur autodestruction est le fruit de leur logique folle. Certaines manifestations de pensée explosent depuis quelque temps sous la forme de mouvements régionalistes, écologistes et sont la manifestation d’une parole qui jusqu’ici n’avait pas été donnée ni entendue. Ce qui ne veut pas dire que les idéologies de ces différents mouvements soient meilleures que celles des idéologies politiques. Sous ces idéologies se cachent une sorte d’action sociale qui doit trouver un moyen de se manifester. C’est une raison pour laquelle il accorde une immense importance à l’autogestion. Non pas à l’autogestion en tant que mythe ou idéologie mais au fait que nombre de gens, aujourd’hui, cherchent dans la société technologique des lieux d’asile et des bases d’attente contre l’homogénéisation qu’on leur impose. Notre société ne laisse aucune structure d’accueil pour ce qui n’est pas la rentabilité, il n’y a pas de place pour autre chose que l’intégration. Il semble qu’il faille redéfinir un nouveau groupe social, non plus lié à l’institution d’un Etat dans une société structurée mais comme manifestation collective d’un groupe qui assure la plénitude de son existence.