Mots-clés : Sociologie
2 Octobre 2015 • Serge Bosc
La dénomination « classes moyennes » ne peut être associée d’emblée à un ou des groupes sociaux précis. Elle incarne l’entre-deux entre les classes supérieures et les classes populaires. Les enquêtes d’autopositionnement (dans lesquelles on demande aux personnes interrogées à quelle catégorie sociale elles pensent appartenir) comme les études fondées sur les revenus ne permettent pas de bien saisir la réalité. Les approches à partir des professions et catégories socioprofessionnelles permettent de mieux définir des groupes et des catégories ayant une certaine homogénéité sociale dans cette constellation multipolarisée que constituent les couches moyennes. Dans les années 1980, on les a souvent présentées comme porteuses d’aspirations essentiellement culturelles. Aujourd’hui les médias en parlent pour évoquer la « panne de l’ascenseur social » dont ce groupe serait victime et la dévalorisation professionnelle qu’il subirait ; ce qui est sans doute excessif.
Serge Bosc a enseigné la sociologie à l’université Paris-VIII-Saint-Denis et travaille depuis les années 1990 sur les transformations du système des classes sociales dans la société française.
Mots-clés : Logement
1er Octobre 2015 • Stéphanie Vermeersch
La question des classes moyennes est abordée par Stéphanie Vermeersch au travers de son travail de sociologue sur une opération d’habitat autogéré dans la région d’Angers, sur des zones ZUP en banlieue parisienne, et, en Angleterre, dans la région londonienne. Son travail se développe à partir d’entretiens, de parcours de vie, notamment autour de la question du logement. Ses enquêtes ne lui donnent pas le sentiment que les couches moyennes se sentiraient « à la dérive » : elles sont dominées dans certains domaines, mais peuvent « tirer leur épingle du jeu » dans d’autres domaines, à la différence des classes populaires qui sont toujours dominées, et des classes supérieures toujours dominantes. Aujourd’hui encore, elles peuvent être porteuses de projets, mais dans une perspective qui n’apparaît pas forcément, aux yeux des générations plus jeunes, comme ce qui aurait été qualifié dans les années 70-80 de « politique ».
Stéphanie Vermeersch est chargée de recherche en sociologie urbaine au CNRS, et co-directrice du Lavue, unité de recherche CNRS associée aux Université de Nanterre et Saint-Denis, ainsi qu’aux Ecoles d’architecture de la Villette et Val de Seine.