Quels « nous » collectifs ?

Mots-clés : Élections

8 Février 2016 • Alain Bertho, Roland Cayrol, Michèle Riot-Sarcey

Quels « nous » collectifs ? est une interrogation sur les élections et le système électoral.  Alain Bertho, Roland Cayrol et Michèle Riot-Sarcey cherchent à comprendre les vraies raisons de la désaffection électorale et de la montée des violences sociales. Si l’on va au-delà d’une lecture institutionnelle, les différentes élections de l’année 2015 permettent de réfléchir sur des enjeux démocratiques et sociaux essentiels : Un « Nous » est-il possible ?
L’échange ici reproduit s’est tenu dans les locaux de l’Institut Tribune Socialiste le 8 Février 2016

Alain Bertho, anthropologue, est directeur de la Maison des sciences de l’homme de Paris-Nord. Il vient de publier : Les Enfants du chaos. Essai sur le temps des martyrs, La Découverte, 2016.

Roland Cayrol est directeur du Centre d’études et d’analyses (Cetan) et directeur de recherche associé à la Fondation nationale des sciences politiques au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof). Il a publié notamment : Opinion, sondages et démocratie, Presses de la FNSP, 2011 et Tenez enfin vos promesses ! – Essai sur les pathologies politiques françaises, Fayard, 2012

Michèle Riot-Sarcey, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris-VIII-Saint-Denis, elle travaille sur l’histoire politique du XIXe siècle, les utopies, le féminisme et le genre. Elle vient de publier : Le Procès de la liberté, La Découverte, 2016.

Face au chaos du monde, quelles issues ?

Mots-clés : Partis politiques - crise, Socialisme, stratégie politique

27 janvier 2016 • Fondation Copernic, Fondation Gabriel Peri et Institut Tribune Socialiste

Face au chaos du monde, où tous les repères traditionnels semblent avoir perdu toute pertinence, quelles sont les issues possibles ? Comment se situer, comment agir et dans quelle perspective ?
Le monde offre aujourd’hui le spectacle d’un magma chaotique. La « fin de l’histoire » théorisée par les idéologues néolibéraux qui, après la disparition du soviétisme, voyait un monde pacifié par le marché et la démocratie, s’est révélée en fait être le début d’une ère marquée par des conflits de plus en plus importants, de plus en multiformes, de plus en plus éclatés.
D’un côté, interventions occidentales, attentats terroristes et développement de l’intégrisme religieux, décomposition d’États, migrations massives, reculs sociaux considérables dans les pays les plus riches, montée de la xénophobie, risques sur les libertés.
Mais de l’autre, processus démocratiques avec, par exemple les révolutions arabes ou l’espoir suite à la victoire électorale de Syrza – même si tout cela a subi coup d’arrêt – mobilisations citoyennes dans nombre de pays, espoir politique en Espagne ou au Portugal, résistance des kurdes contre Daesh. Rien n’est donc joué.

Cette rencontre est la première rencontre du séminaire 2016 organisé en commun par les Fondations Copernic, Gabriel Péri, et l’Institut Tribune socialiste sur le thème : face aux grandes tendances du capitalisme contemporain, que peut être aujourd’hui une politique « à gauche » ?

Didier Billion est Directeur adjoint de l’IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques). Docteur en Science politique et certifié d’Histoire et Géographie, il est spécialiste de la Turquie et du Moyen-Orient.

Hassan Zerrouky ancien rédacteur en chef du Matin d’Alger est journaliste-éditorialiste au journal l’Humanité. Il est chroniqueur au « Soir d’Algérie », et collabore à la revue « Recherches Internationales ». Il a publié « La nébuleuse islamique en France et en Algérie » (2002)

Crimes et libertés

Mots-clés : Constitution, état d'urgence, Terrorisme

27 Décembre 2015 • Henri Leclerc

Pour combattre les crimes et prévenir les attentats, le gouvernement par la déclaration de l’état d’urgence a pris une décision qui menace les libertés.
Dés la promulgation de l’état d’urgence s’est posée la question de l’éventuelle « pérennité » de l’état d’urgence. En effet, on peut se demander quel gouvernement aura le courage de dire que la menace terroriste a disparu au point qu’il convient d’abandonner cette protection. Pour détourner cette question, le gouvernement propose une réforme de la Constitution y introduisant l’état d’urgence.
Nul ne sait ce qu’il adviendra finalement de cette réforme mais ce qui est certain c’est que les voix de ceux qui s’accrochent aux principes fondamentaux de la République sont bien faibles. Si nous ne trouvons pas les mots pour engager un dialogue avec ces milliers de jeunes français qui sont aujourd’hui identifiés comme étant partis faire le Jihad, si nous n’essayons pas de comprendre pourquoi ils sont partis et continuons à dresser des murs autour des populations pauvres, ostracisées, à exclure ces jeunes dont la religion est un repaire identitaire, si de surcroît nous en faisons des suspects, alors nous ouvrirons la porte à plus de crimes et au recul de la démocratie.

Démocratiser la démocratie

Citoyenneté

Septembre 2015 • Etienne Balibar

Le terme démocratie est devenu complètement banalisé servant à couvrir à peu près toutes les politiques intérieures et extérieures et l’exténuation des capacités traditionnellement associées avec la figure du citoyen. La crise du libéralisme ramène directement aux rapports de la citoyenneté et de la démocratie.

Démocratiser la démocratie suppose une conception critique de la citoyenneté qui peut s’articuler autour de plusieurs propositions : la transformation nécessaire est un processus sans cesse recommencé qui doit transgresser les limites et les formes institutionnelles reconnues, s’appuyer sur l’invention et pas seulement la résistance. C’est un travail des citoyens sur eux-mêmes, une lutte sur plusieurs fronts, où l’insurrection est la modalité active de la citoyenneté : une radicalité alternative et incertaine.

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