Mots-clés : Emploi, Temps partiel
6 Novembre 2015 • Margaret Mariani
Réfléchir et explorer la situation du travail féminin c’est avant tout se plonger dans la réalité de la précarité et de ses conséquences sur les conditions de vie, plus particulièrement des femmes. La précarité du travail et de l’emploi est une réalité sociale envahissante et multiforme. C’est une question sociale essentielle. Elle touche les femmes plus que les hommes et elle les touche par des voies différentes. La précarité est le fil rouge pour comprendre le paradoxe de la place des femmes dans le monde du travail contemporain. Margaret Maruani explique que la précarité est productrice de discriminations en tous genre. Elle vient re-créer des écarts, des inégalités, des disparités : entre hommes et femmes et entre les femmes elles mêmes. L’auteur envisage trois axes de réflexion et d’analyse :
1. Les précarités masculines et féminines : les formes de précarité qui affectent les hommes comme les femmes, mais de manière différente ;
2. Les précarités réservées aux femmes ; Configurations européennes – l’exception française
3. Le résultat des courses : pauvreté, sous-emploi, bas salaires et petites retraites.
Margaret MARUANI, née à Tunis, est une sociologue française, directrice de recherche au CNRS. Elle dirige la revue Travail, genre et sociétés depuis sa fondation en 1999 ainsi que le Réseau de recherche international et pluridisciplinaire MAGE «Marché du travail et genre». Elle a, notamment, écrit : Travail et emploi des femmes et dirigé : Travail et genre dans le monde. L’état des savoirs.
Mots-clés : Chômage, Emploi
6 Novembre 2015 • Denis Clerc
La pauvreté laborieuse est le résultat des différentes évolutions du marché de l’emploi. Le travailleur pauvre est celui qui travaille à un salaire très bas, ou sur des temps très partiels et/ou temporaires, en constant renouvellement, avec des périodes de non travail et, enfin, qui assure le seul revenu de la famille. Denis Clerc explicite ces évolutions et fait le constat de la précarité installée et durable. Il souligne que la pauvreté laborieuse masque une réalité sociale majeure : le dualisme d’une société dans laquelle une partie de la population est sous-prolétarisée, exclue socialement, parce qu’elle ne dispose pas des armes de plus en plus nécessaires pour affronter le marché du travail. Il constate la multiplication des emplois précaires, la diminution des emplois ne nécessitant pas de grandes qualifications, le coût élevé des services telles les gardes d’enfant et du même coup, l’impossibilité d’un deuxième emploi. Enfin il dénonce l’échec du système éducatif qui fonctionnant par écrémage engendre un laminage social avec pour conséquence le développement des revendications à court terme (défense des revenus) au détriment de la solidarité dont les exclus auraient besoin.
Denis CLERC est économiste, fondateur de la revue Alternatives économiques, et de L’économie politique. Il est membre de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale et Président de la FNARS Franche-Comté (une fédération d’associations s’occupant d’hébergement et d’insertion économique). Il a publié récemment : La paupérisation des Français (Colin, 2010) et Déchiffrer l’économie (La Découverte, 2007-2011).
Mots-clés : lien social
19 Mars 2015 • Margaret Maruani, Association Les Maternittentes, Hélène Crouzillat
L’Institut Tribune Socialiste dans ses réflexions-débats autour de la crise du lien social, a ouvert le débat autour des femmes dans le travail . Elles sont plus particulièrement touchées par les inégalités et la précarité. Pour Margaret Maruani, la précarité est une réalité sociale envahissante et multiforme. Elle touche les femmes et les hommes, mais il faut bien constater que l’emploi féminin croît à l’ombre du chômage et de la précarité. Les jeunes et les femmes de plus de cinquante ans sont particulièrement concernées. Conditions de travail et bas salaires se conjuguent pour créer des conditions de vie et de travail particulièrement précaires et développer un processus de paupérisation qui se prolonge au-delà du temps de travail : les écarts de revenus entre hommes et femmes sont encore plus importants à l’âge de la retraite (42%) qu’en période d’activité (27 %). Et l’on ne voit aucune raison qui pourrait laisser penser que ce retard peut s’estomper. Si la question des conditions de travail doit être posée, il faut aussi poser celle des niveaux de salaires.
Les situations évoquées par les « matermittentes » sont révélatrices de cette situation : l’alternance des périodes de chômage et des périodes de travail provoque des ruptures de droits, des baisses d’indemnisation, qui, ici aussi, se prolongent à l’âge de la retraite : les travailleuses sont victimes d’une triple peine ! Hélène Crouzillat détaille cette situation dans un article publié dans les Débats de l’ITS N°2, Novembre 2015
Mots-clés : Politique Économique, Répression
25 Janvier 2015 • Gus Massiah
Les migrations sont ancrées dans l’histoire et s’inscrivent aujourd’hui dans la phase néolibérale de la mondialisation. On ne peut comprendre les sociétés et le monde sans prendre en compte les migrations et les migrants. Les migrations intérieures, dans un même pays, ou extérieures, les migrations alternantes ou permanentes, sont constitutives de la nature des classes sociales dans chacune des formations sociales nationales et dans l’espace mondial. La croissance monétaire se traduit par un élargissement de la pauvreté et des inégalités sociales. La généralisation de la précarisation frappe particulièrement les immigrés. Les mouvements sociaux et citoyens préconisent une rupture, celle de la transition sociale, écologique et démocratique. Ils mettent en avant de nouvelles manière de produire et de consommer autrement. Les migrants sont des acteurs de la transformation sociale. Les rapports entre migrations et développement doivent en conséquence être réexaminés sur la base de l’accès aux droits pour tous.