Une étrange tradition électorale

Mots-clés : Algérie

28 Mai 1960

Le 29 Mai 1960, les algériens votent pour les élections cantonales. Ces élections sont considérées, par tous les observateurs, comme dépourvues d’intérêt car les électeurs n’ont pas le choix. Seule, une liste unique est proposée à leur ratification. Les listes sont fabriquées, au dernier moment, par l’armée. Cette pratique n’est pas nouvelle puisque depuis les élections de 1948, le statut de 1947 n’est pas appliqué et les élections sont toujours truquées au bénéfice des « protégés de l’administration ». Ceci pour éviter toute velléité d’une remise en cause du rattachement de l’Algérie à la Métropole. Il n’y a plus aucun rapport entre démocratie et institution électorale.

Défense de défendre

Mots-clés : Algérie

28 Mai 1960 • Pierre Gonzalès de Gaspard

L’Ordonnance du 7 Octobre 1958 et le décret du 12 Février 1960 donnent la compétence judiciaire aux forces armées, instaurent des tribunaux militaires permanents et qualifient de crimes et délits de droit commun toute aide directe ou indirecte aux rebelles. Des exemples concrets de la juxtaposition inappropriée de deux mots antagonistes : justice et militaire. La peine de mort est souvent l’aboutissement d’une parodie de justice.

P.S.U. et non-violence

Mots-clés : Algérie

28 Mai 1960 • Pierre Stibbe

Un certain nombre de dirigeants du P.S.U., rejoints par des militants,  ont participé à un rassemblement silencieux, organisé par le Comité d’Action Civique non-violente, le samedi 28 Mai devant le ministère de l’Intérieur. Ce rassemblement avait pour objectif la protestation populaire contre les mesures d’internement administratif dont « les suspects » algériens sont l’objet. Pierre Stibbe explique que ce n’est pas pour autant que le P.S.U. soit devenu partisan de la non-violence. Cette manifestation était pour le Parti Socialiste Unifié, un moyen de plus pour dénoncer en masse la guerre d’Algérie et ses conséquences.

Larzac : un scandale et une honte

Mots-clés : Algérie

Mai 1960 • Louis Houdeville

Larzac, département de l’Aveyron dans les Causses est aujourd’hui transformé en camp d’assignation à résidence surveillée. Trois mille hommes s’y trouvent entassés dans des conditions d’hygiène et de vie déplorable, sans médecins ni soins et humiliés par leurs gardiens. Leur caractéristique commune ?« Suspect à la peau basanée ». Ce sont des Algériens. Ils sont suspects de tout : d’abord ils sont Algériens. Au cours d’une rafle, d’une perquisition, peut-être ont-ils été trouvés porteurs d’un journal « mal-pensant ».Ou bien encore avaient-ils un petit air nationaliste. Dans le cadre des pouvoirs définis par le décret du 7 octobre 1958, ils ont été assignés à résidence. Ils ne seront jamais jugés, car ils ne sont pas inculpés. Mais ils resteront détenus à Larzac des années entières jusqu’à la fin de la guerre sans doute. L’assignation à résidence a remplacé la lettre de cachet. « Car tel est notre bon plaisir » décrète l’autorité responsable.

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