Mots-clés : Démocratie, Politique, Populisme
2016 • MOUFFE Chantal
Cote : MOUF
Nous vivons un moment décisif. À l’euphorie des années 1990, marquées par le triomphe de la démocratie libérale et la célébration d’un « nouvel ordre mondial », a succédé l’illusion d’une démocratie sans frontière, sans ennemis, sans partis. Une démocratie cosmopolite qui apporterait enfin paix et prospérité aux peuples du monde. Mais la montée des populismes de droite en Europe et la menace que représente aujourd’hui le terrorisme international ont révélé à quel point ce rêve était superficiel. Et les mots censés l’illustrer — «dialogue», «consensus», «délibération» — sont impuissants. Pour la philosophe Chantal Mouffe, figure de la démocratie radicale et plurielle, considérée, avec Ernesto Laclau, comme l’inspiratrice du mouvement Podemos, le conflit est constitutif de la politique. Aussi, concevoir la politique démocratique en termes de consensus et de réconciliation n’est pas seulement erroné conceptuellement, mais dangereux politiquement. Quand les luttes politiques perdent de leur signification, ce n’est pas la paix sociale qui s’impose, mais des antagonismes violents, irréductibles, susceptibles de remettre en cause les fondements mêmes de nos sociétés démocratiques. Chantal Mouffe, qui compte parmi les intellectuels européens les plus influents aujourd’hui sur la scène internationale, enseigne la théorie politique à l’université de Westminster à Londres.
MOUFFE Chantal
2016
19 x 12,5 cm, 198
Albin Michel
Mots-clés : PSU
2016 • RAVENEL Bernard
Cote : RAVE
le Parti Socialiste Unifié (PSU) fondé en 1960 pour lutter contre la guerre d’Algérie, s’est rapidement donné les moyens politiques d’une stratégie authentiquement socialiste que ni le Parti communiste ni la SFIO ne proposaient. C’est l’histoire méconnue de cette organisation visionnaire que Bernard Ravenel – qui en fut membre jusqu’à sa dissolution en 1989 -retrace dans ce livre, avec passion et rigueur. Il y montre comment un parti, par l’action et la réflexion, a pu interpeller la société à contre-courant, sur nombre d’enjeux cruciaux toujours actuels. Seul parti à soutenir pleinement le mouvement de Mai 68 et ses aspirations antiautoritaires, le PSU a tenté d’en tirer les leçons pour construire un projet de société mariant socialisme et liberté. À partir des mobilisations sociales et de débats souvent intenses, il a avancé des propositions que la gauche historique a longtemps refusé de prendre en compte. Réduction massive du temps de travail, décentralisation et démocratie locale, émancipation des femmes, alternatives au nucléaire militaire et civil, solidarité avec les peuples du Sud et d’Europe de l’Est, égalité des droits pour les immigrés, préservation de l’environnement : sur tous ces thèmes, on découvrira avec surprise à quel point le PSU a joué un rôle précurseur de « lanceur d’alerte ». Loin d’être un accident de l’histoire, le PSU, du fait aussi de sa composition plurielle où se côtoyaient intellectuels, cadres, ouvriers, paysans et étudiants, chrétiens et athées, réformistes et révolutionnaires, a pu anticiper des problèmes qui restent irrésolus. Une lecture salutaire pour tous ceux qui entendent aujourd’hui participer à la construction de l’avenir. Bernard Ravenel, agrégé d’histoire, a été membre du PSU dès sa fondation en 1960. Chargé des relations internationales du PSU de 1974 à 1984, il est l’auteur de plusieurs livres consacrés aux problèmes méditerranéens, dont Méditerranée : le Nord contre le Sud ? (L’Harmattan, 1990) et Méditerranée : l’impossible mur (L’Harmattan, 1995).
RAVENEL Bernard
2016
24 x 15,4 cm, 365 p.
La Découverte
Mots-clés : Élections, FN
2016 • MAUGER Gérard, Willy PELLETIER (Coord.)
Cote : MAUG
Les votes FN ne forment pas un « électorat », mais « un conglomérat ». Dans ce « conglomérat » particulièrement volatile ne figure qu’un ouvrier sur sept, mais il inclut néanmoins une composante populaire qui n’est pas négligeable : plus de la moitié des votes FN se recrute chez les ouvriers et les employés (actifs ou retraités). Si ce vote FN d’une fraction des classes populaires – dont le premier parti est, et de loin, celui de l’abstention ne surprend pas ceux qui les assimilent à la figure du « beauf » machiste et homophobe, raciste et xénophobe, il interpelle les autres. Les enquêtes ethnographiques rassemblées dans ce livre tentent d’élucider les raisons et les causes de ces votes populaires en faveur du FN. Que veut dire l’ouvrier ou la femme de ménage qui votent FN ? Un ouvrier qui vote FN est-il un « ouvrier raciste » et que signifie « raciste » dans son cas ? L’est-il au même sens qu’un aristocrate qui vote, lui aussi, FN ? Ces enquêtes portent à conséquences politiques : outre qu’elles invitent à rectifier la vision stéréotypée de « l’électeur FN », elles montrent que la lutte politique contre le FN peut prendre appui sur les contradictions latentes au sein de ce « conglomérat » pour travailler à son implosion.
MAUGER Gérard, Willy PELLETIER (Coord.)
2016
20,5 x 14 cm, 284 p.
Éditions du croquant
Mots-clés : Abondance, Chômage, Production, Travail
2016 • LIOGIER Raphaël
Cote : LIOG
Alors que la production de richesses s’est emballée ces cinquante dernières années, le travail humain nécessaire s’est parallèlement réduit. L’équation est imparable : moins d’effort humain pour produire plus et mieux. Paralysés par l’angoisse du chômage et la quête éperdue de « l’emploi », nous refusons de saisir l’occasion inédite qui s’offre à nous de changer de monde. Raphaël Liogier écrit ici un ouvrage essentiel qui ébranle nos idées reçues. Il démontre qu’il n’y a pas de solution au problème du chômage, tout simplement parce qu’il n’y a pas de problème. Nous entrons dans une économie d’abondance qui bouleverse la condition humaine, mais dont nous ne savons pas voir la puissance libératrice. L’aveuglement des élites politiques et économiques face à l’ampleur de la révolution de l’intelligence artificielle, du numérique et d’Internet, pourrait transformer en désastre cette opportunité historique. Il est urgent, selon Liogier, de revoir de fond en comble nos conceptions du revenu, du travail, de la production, de la propriété, de la solidarité et de la fiscalité. Ne se contentant pas d’analyser avec une rare pertinence ce changement de paradigme, il propose des réformes systémiques pour l’aborder. Sociologue et philosophe, Raphaël Liogier est Professeur à Sciences Po Aix-en-Provence et, à Paris, au Collège international de philosophie. Auteur d’une quinzaine de livres, ses recherches portent sur les croyances, la globalisation, la laïcité, ainsi que sur les conséquences éthiques et sociales de l’évolution des technosciences.
LIOGIER Raphaël
2016
22 x 14,5 cm, 224
Les Liens qui Libèrent