Etats généraux de l’autogestion socialiste, Paris 14ème

Mots-clés : cogestion, Politique de la ville, Politique familiale

26 Janvier 1978 • Héléne-Jacques Pierre

« South Side Story »

La proposition d’« États généraux de l’autogestion socialiste du 14e » faite par le PSU a été bien accueillie dans un quartier ou « prendre ses affaires en main  » est à l’ordre du jour. Ceux-ci se sont déroulés le 14 janvier 1978, tout naturellement au coeur du quartier menacé de destruction, dans différents locaux de la rue de l’Ouest et de la rue Losserand (locaux d’associations, une boutique, un café-théâtre, une école parallèle…). Appelaient l’UL-CFDT, le MAN, le SMG, le café-théâtre « Au tout-à-la-joie », l’École parallèle du 68 rue de l’Ouest, le MIFAS, le PSU 14e , la LCR. Participaient également, «Vivre dans le 14e», Paris-écologie, le groupe Femmes 14e . Les partis traditionnels de gauche qui pourtant se disent « autogestionnaires » n’ont pas pris part à la préparation. Des forums et des échanges d’expériences ont rassemblé entre 200 et 300 personnes. Les thèmes de discussion portaient sur l’école et la crèche parallèle, sur les comités de rues ou les associations de squatters, sur le centre de santé qui va s’ouvrir et les consultations juridiques, sur le travail fait en liaison avec la population par l’Atelier populaire d’urbanisme, sur les expériences d’animation menées dans le quartier. Les habitants du quartier ont le sentiment d’appartenir à un « mouvement » dont l’enjeu dépasse mars 78.

Autogestion, la parole à Jean Duvignaud

Mots-clés : Écologie, Sociologie

5-11 Janvier 1978 • Jean Duvignaud, propos recueillis par José Sanchez

Jean Duvignaud, en tant que sociologue analyse notre société et constate qu’aujourd’hui la mort guette nos sociétés technologiques. Leur autodestruction est le fruit de leur logique folle. Certaines manifestations de pensée explosent depuis quelque temps sous la forme de mouvements régionalistes, écologistes et sont la manifestation d’une parole qui jusqu’ici n’avait pas été donnée ni entendue. Ce qui ne veut pas dire que les idéologies de ces différents mouvements soient meilleures que celles des idéologies politiques. Sous ces idéologies se cachent une sorte d’action sociale qui doit trouver un moyen de se manifester. C’est une raison pour laquelle il accorde une immense importance à l’autogestion. Non pas à l’autogestion en tant que mythe ou idéologie mais au fait que nombre de gens, aujourd’hui, cherchent dans la société technologique des lieux d’asile et des bases d’attente contre l’homogénéisation qu’on leur impose. Notre société ne laisse aucune structure d’accueil pour ce qui n’est pas la rentabilité, il n’y a pas de place pour autre chose que l’intégration. Il semble qu’il faille redéfinir un nouveau groupe social, non plus lié à l’institution d’un Etat dans une société structurée mais comme manifestation collective d’un groupe qui assure la plénitude de son existence.

Libertés surveillées

Mots-clés : Répression

5-11 Janvier 1978 • Michel Etienne

Libertés surveillées ou menacées sont les questions que posent les débats autour du renforcement des mesures de sécurité après l’extradition de Klaus Croissant et devant la recrudescence des actes terroristes. Le gouvernement décide alors de répondre aux propositions du PCF et du PS en constituant une commission spéciale dans le cadre de l’Assemblée nationale. Prise en main par E. Faure et J. Foyer cette commission des libertés a travaillé pendant près de deux ans pour accoucher d’une misérable souris. Le texte final ne change pas grand chose à la situation actuelle. Les amendements proposés par les communistes et les socialistes n’ont pas été retenus. C’est ainsi qu’un amendement socialiste tendant à abolir la peine de mort a été rejeté, cette proposition a été jugée inopportune au moment où se développe « un terrorisme international particulièrement violent  ». Le texte maintient la Cour de Sûreté de l’Etat et le droit de grève limité par la sécurité de l’Etat et la sauvegarde des personnes et des biens. Bref, les libertés ne sont jamais aussi menacées que lorsque le gouvernement prétend les défendre.

La guérilla écologique

Mots-clés : Élections, Nucléaire, Politique industrielle

5-11 Janvier 1978 • C-M.Vadrot

La guérilla écologique est apparue à l’occasion des élections législatives de 1978. A partir de 1974, la politisation de l’écologie et des questions de la protection de la nature a été implicitement ou explicitement reconnue par tous les partis politiques de droite ou de gauche. Pourtant, les écologistes ont une fonction dérangeante ; ils remettent en cause la société de consommation et l’impérialisme du capitalisme.  Par leurs actions de plus en plus soutenues ils agacent les formes traditionnelles de la politique. La question du nucléaire a renforcé leur détermination dans la protection de la nature, dans la remise en cause de la société industrielle. La question politique de l’écologie est une révolte non pas appuyée sur des états-majors mais sur les citoyens agressés pour que naissent les alliances contre toute forme de l’agression productiviste et destructrice. C’est en raison de l’urgence à agir que la guérilla écologique pose la question des actions à mener. En refusant les fichiers, en bloquant les circuits administratifs ou en luttant contre les pollueurs, les écologistes souhaitent casser le système pour montrer à l’opinion publique les dangers qu’on lui fait courir.

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