Mots-clés : lien social
19 Mars 2015 • Margaret Maruani, Association Les Maternittentes, Hélène Crouzillat
L’Institut Tribune Socialiste dans ses réflexions-débats autour de la crise du lien social, a ouvert le débat autour des femmes dans le travail . Elles sont plus particulièrement touchées par les inégalités et la précarité. Pour Margaret Maruani, la précarité est une réalité sociale envahissante et multiforme. Elle touche les femmes et les hommes, mais il faut bien constater que l’emploi féminin croît à l’ombre du chômage et de la précarité. Les jeunes et les femmes de plus de cinquante ans sont particulièrement concernées. Conditions de travail et bas salaires se conjuguent pour créer des conditions de vie et de travail particulièrement précaires et développer un processus de paupérisation qui se prolonge au-delà du temps de travail : les écarts de revenus entre hommes et femmes sont encore plus importants à l’âge de la retraite (42%) qu’en période d’activité (27 %). Et l’on ne voit aucune raison qui pourrait laisser penser que ce retard peut s’estomper. Si la question des conditions de travail doit être posée, il faut aussi poser celle des niveaux de salaires.
Les situations évoquées par les « matermittentes » sont révélatrices de cette situation : l’alternance des périodes de chômage et des périodes de travail provoque des ruptures de droits, des baisses d’indemnisation, qui, ici aussi, se prolongent à l’âge de la retraite : les travailleuses sont victimes d’une triple peine ! Hélène Crouzillat détaille cette situation dans un article publié dans les Débats de l’ITS N°2, Novembre 2015
Mots-clés : lien social
25 Février 2015 • Michel Lallement
Le travail à l’épreuve de l’utopie ou comment transformer les conditions de travail quand la production de richesse reste l’objectif prioritaire ? Pour changer le travail, que nous apprennent les utopies concrètes d’hier (celle du Familistère de Guise par exemple) ? et qu’imaginer pour demain ?
Depuis quelques années l’idée d’utopies, d’utopies réalistes, connaît une nouvelle jeunesse, en particulier, lorsqu’on s’interroge sur les changements dans le rapport au travail. Dans le prolongement des idées autogestionnaires, et en réaction aux politiques néo-libérales, en l’absence de perspectives globales, il est urgent d’explorer d’autres possibles. Déjà dans la deuxième moitié du XIXè siècle, dans le sillage de Fourrier, des expériences ont été tentées.
Michel Lallement s’est attaché à la figure de Godin et au familistère de Guise (une « utopie réalisée »). Jean-Baptiste Godin, homme du peuple et disciple de Fourrier, devenu riche industriel, voulut mettre en pratique les idées de Fourrier et changer l’habitat ainsi que le rapport au travail. Il construit donc le familistère de Guise (dans l’Oise), sur le modèle du phalanstère de Fourier. Dans cette entreprise, à défaut de reprendre toutes les idées de Fourier, il cherche à valoriser le talent, l’initiative et la coopération, transformant l’entreprise en association ouvrière (coopérative de production). Il veut « éteindre le paupérisme en donnant aux classes laborieuses les garanties nécessaires à son existence », partager les bénéfices…
Michel Lallement : « Le travail de l’Utopie. Godin et le familistère de Guise » (Ed. Les Belles Lettres, 2009), « L’âge du Faire. Hacking, travail, anarchie » (Ed.du Seuil, 2015)
Mots-clés : Précarité
Jeudi 12 Février 2015 • Catherine Wihtol, Pierre Henry
Contrairement aux idées reçues les migrants ne volent pas les emplois des nationaux. L’immigration focalise les contradictions des sociétés dites développées. Les droits de l’homme, comme les conventions internationales, garantissent en principe le droit d’asile. Il est proclamé aussi la nécessité d’apports extérieurs en complément d’une démographie qui s’essoufle en Europe, et pourtant, des politiques de fermeture, de répression et de discrimination s’appuient sur des opinions publiques de plus en plus hostiles aux étrangers dans le contexte économique actuel.
Face à ces politiques migratoires, il convient de réaffirmer le droit des migrants à bénéficier des mêmes protections et des mêmes droits que les autres citoyens.
Qui sont les « migrants » ? Des saisonniers, des illégaux, des contractuels ? De futurs immigrés permanents ? En quoi et pourquoi, à un moment où la précarité se généralise, sont ils plus « précaires » que d’autres ? Quelles places occupent-ils dans les préoccupations et les positions des organisations de travailleurs ? Quelles solidarités sont possibles ?
Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche au CNRS, docteur en sciences politiques (Institut d’Etudes Politiques de Paris) a mené de nombreuses études de terrain et est consultante auprès de nombreuses organisations internationales. Elle propose d’ouvrir davantage les possibilités d’immigration légale, de développer la mixité sociale. Elle a écrit de nombreux ouvrages et articles sur l’immigration.
Pierre Henry est Directeur de France terre d’asile. France terre d’asile a pour objet principal le soutien aux demandeurs d’asile et la défense du droit d’asile ; spécialisée dans la gestion des centres d’hébergement, elle milite » pour une Europe des migrations protectrice, solidaire, juste et citoyenne ».