Mots-clés : Aménagement du territoire, discrimination, lien social
13 Octobre 2016 • Chahla Chafiq
Femmes dans les quartiers populaires s’inscrit dans le cycle des rencontres débats de l’Institut Tribune Socialiste : crise des liens sociaux. Chahla Chafiq est écrivaine et sociologue. Militante iranienne de gauche, elle a fuit le régime Khomeiny en 1983. Elle est membre du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes, et intervient notamment auprès de l’ADRIC (Agence de développement des relations interculturelles pour la citoyenneté). Pour elle, les quartiers populaires ne sont pas des quartiers isolés du reste de la société, mais, compte tenu de l’environnement, des difficultés sociales et économiques, les problématiques sociales s’y voient de manière grossissante. Ce sont des quartiers diversifiés, où les femmes cumulent dans leur vie les discriminations : comme toutes les femmes elles sont discriminées compte tenu de leur identité sexuelle ; elles sont, de plus discriminées en fonction de leur histoire personnelle, du quartier où elles résident ; elles sont victimes de violences, de ségrégations communautaires… Il y a croisement des inégalités de sexe et des inégalités de territoire.
Mots-clés : Aménagement du territoire, discrimination, lien social, Politique de la ville
13 Octobre 2016 • Mimouna Hadjam
La deuxième intervention de la rencontre débat intitulée Femmes dans les quartiers populaires est un témoignage de Mimouna Hadjam.
Mimouna Hadjam est militante associative, politique, féministe. Elle appartient à la génération beur qui a grandi après la Guerre d’Algérie. Elle dirige l’association Africa 93, qui a mis en place des actions de soutien scolaire, des cours d’alphabétisation, une permanence juridique…
Elle dénonce les politiques de la ville qui contribuent à spatialiser le social, en mettant l’accent sur certains quartiers dans lesquels l’architecture est dominée par un communautarisme fondé sur le patriarcat qui amplifie les discriminations sociales, ethniques, sexistes, l’exclusion des femmes de l’espace public. Malgré tout, malgré des moyens limités, des femmes continuent à se battre.
Africa a mis en place des actions de soutien scolaire, des cours d’alphabétisation, une permanence juridique ; elle anime, notamment, un café des parents qui reçoit un grand nombre de familles monoparentales, un café citoyen qui donne la parole à des victimes de violences, des personnes sans papiers, etc.
Elle dénonce les politiques locales qui contribuent à l’inégalité entre filles et garçons, «les négriers des temps modernes» qui exploitent les femmes d’origine africaine en particulier.
Mots-clés : laïcité
Juin 2016 • Monique Dental
« Le développement des mouvements politico-religieux, les silences et les complaisances qu’ils rencontrent ont pour conséquence un indéniable recul des droits des femmes et des droits humains en général. Face à ces attaques, frontales ou insidieuses, des associations féministes ont résisté ; elles ont combattu et continuent de le faire en affirmant leur exigence de liberté et d’égalité ». Les contributions du Forum Alternatif des ONG de femmes et de féministes à la Conférence mondiale onusienne sur les droits des femmes, à Huairou en août 1995 ont permis de dresser un état des lieux des exactions intégristes à l’encontre des femmes dans le monde, de constater les limites du droit international face à la revendication d’un statut de réfugié politique pour fait de sexisme, de mettre en cause les codes de statut personnel qui régissent la vie de millions de femmes dans le monde. Le Forum a revendiqué pour toutes les femmes vivant en France les mêmes droits, le retrait des mesures discriminatoires imposées par les lois musulmanes. Cependant l’infiltration des forces politico-religieuses au coeur même des espaces de résistances et d’alternatives à l’échelle de l’Europe et du monde renforce l’avancée des intégrismes au niveau international.
Mots-clés : diversité, laïcité, lien social
12 Mai 2016 • Gustave Massiah, Carine Delahaie
Les forums sociaux mondiaux prolongent et renouvellent les formes d’expression du mouvement altermondialiste, qui renouvelait lui-même les mouvements d’émancipation précédents (mouvement ouvrier, mouvement paysan, mouvement des femmes…). En 2009, les forums ont abordé la question de mesures immédiates (contre les paradis fiscaux, pour l’annulation des dettes illégitimes…), mais aussi celle d’une transition sociale, écologique et démocratique. Aujourd’hui le processus est confronté à la question de savoir comment partir de la différenciation des stratégies de chacun pour construire quelque chose de commun. Pour Gustave Massiah, la situation actuelle oblige à une réinvention nécessaire de ces forums, dont la particularité est de partir des points de vue des mouvements sociaux.
Gustave MASSIAH, est membre fondateur du Cedetim (Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale) et de IPAM (Initiatives pour un autre monde), ancien vice-président d’Attac et ancien secrétaire général de la Ligue pour les droits et la libération des peuples, coorganisateur de plusieurs Forums Sociaux Mondiaux.
Femmes solidaires a participé aux forums sociaux européens de 2001 à 2006 (Florence, Paris, Athènes), dans lesquels se sont trouvées posées, à travers les batailles pour les droits des femmes (contre la prostitution, pour l’avortement et la contraception, l’égalité femmes-hommes, la laïcité…), les questions de la place de la démocratie dans le développement des mouvements, des rapports entre luttes féministes et luttes anti-impérialistes, entre luttes pour les droits des femmes et lutte des classes, entre radicalité et violence.
Carine DELAHAIE est militante féministe, responsable de Femmes Solidaires (mouvement féministe et de transformation sociale), rédactrice en chef de Clara Magazine.