la crise du travail, les liens sociaux en question

Mots-clés : Cahiers de l'ITS, Politique Économique, Publications

La crise du travail, couverture Cahiers de l'ITS Janvier 2015 La « crise » que nous vivons se manifeste, notamment, dans l’éclatement de tous les liens sociaux qui avaient constitué jusqu’à présent des lieux sinon de dialogue du moins de résistance. Certains voient la période actuelle comme une phase de « transition » qui serait liée notamment à la disparition de la centralité du travail dans la réalité des modes de vie, l’émergence d’autres logiques de vie sociale. Certes ces observations correspondent à des réalités. L’Institut Tribune Socialiste estime toutefois que la question du travail reste une question centrale. La place temporelle et psychologique du travail a diminué, modifiant la construction des identités individuelles et collectives… Mais le travail continue à fournir très majoritairement les moyens d’existence, institue pour beaucoup l’accès à la reconnaissance sociale. Il est un lieu porteur de relations sociales. Le chômage de masse, l’automatisation, la dé-classification, la marchandisation et la financiarisation mondialisées, en prémisses ou en devenir dans les années soixante aboutissent aujourd’hui à un système qu’il nous faut repenser. Les transformations profondes du travail ne sont pas sans incidences sur la vie sociale dans sa globalité.

Sommaire de l’ouvrage :
Jean-Marie Vincent : La légende du travail
Pierre Naville : Les critères de la qualification du travail
Michèle Descolonges : Au sujet des métiers : des enjeux politiques renouvelés ?
Elsa Galerand et Danièle Kergoat : Le travail comme enjeu des rapports sociaux (de sexe)
Danièle Linhart : Modernisation managériale : la mise à mort des collectifs
Michel Lallement : Autonomie au travail, autonomie du travail
Jacques Freyssinet : Les syndicats et les crises du travail
Jean-François Naton : La vraie valeur vient du travail
Daniel Richter : Le travail concret : épicentre des contradictions sociales

Publié dans la Collection « Les cahiers de l’ITS » aux Éditions Bruno Leprince, Janvier 2015

L’Institut Tribune Socialiste a organisé autour de ce thème quatre rencontres animées par des sociologues, des chercheurs et des militants. Ces conférences peuvent être écoutées à la rubrique « Rencontres- séminaires » du site.

Les travailleurs pauvres

Mots-clés : lien social

Jeudi 13 Novembre 2014 • Denis Clerc, Manuel Domergue

Les « travailleurs pauvres » ont un emploi, mais demeurent dans la pauvreté du fait de la faiblesse de leurs revenus (revenus d’activité et prestations sociales). On estimait, en 2013, que près de 2 millions de personnes vivaient avec environ 800 € par mois.

Leur nombre est en augmentation, notamment du fait de la faiblesse des salaires et du fractionnement des emplois (petits boulots, alternance de phases d’emploi et de chômage ou d’inactivité). Alors que la pauvreté était en baisse dans les années 1970-1990, puis s’était stabilisée, elle est en hausse depuis les années 2000. C’est un tournant dans l’histoire sociale : ce n’est plus seulement l’insuffisance des emplois qui engendre la pauvreté, mais la mauvaise qualité de ceux qui se créent. La création d’emplois « paupérisants » a aggravé le problème au lieu de le résoudre.

Quelle est la situation aujourd’hui ? Que penser des politiques de l’emploi mises en oeuvre ou envisagées ?

Denis Clerc et Manuel Domergue apportent des éléments de réflexion et de discussion sur ce problème qui devient de plus en plus grave.

Denis Clerc est économiste, fondateur de la revue « Alternatives économiques », et de « L’économie politique ». Il est membre de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale » et Président de la FNARS Franche-Comté (une fédération d’associations s’occupant d’hébergement et d’insertion économique). Il a publié récemment : « La paupérisation des Français » (Colin, 2010) et Déchiffrer l’économie » (La Découverte, 2007-2011). 

Manuel Domergue a été un animateur du collectif de jeunes mal-logés « Jeudi Noir », avec lequel il a écrit Le Petit livre noir du logement (La Découverte, 2009), responsable de la commission Logement d’Europe Ecologie-Les Verts et journaliste à Alternatives économiques. Il est aujourd’hui directeur des études de la « Fondation Abbé-Pierre pour le logement des défavorisés.

Écouter l’intervention de Manuel Domergue le 13 Novembre 2014, Institut Tribune Socialiste

Écouter l’intervention de Denis Clerc le 13 Novembre 2014, Institut Tribune Socialiste

Les métamorphoses du travail

16 Septembre 2014

Métamorphoses du travailL’Institut Tribune Socialiste propose une réflexion autour de l’ouvrage d’André Gorz sur les métamorphoses du travail. Si ce texte est majeur, tant par ses analyses que par les controverses qu’il suscite, il s’agit aujourd’hui de poursuivre la réflexion et aussi de reconnaître et analyser les évolutions contrastées de la place du travail dans la société et la vie humaine. Est-ce un des  signes d’une autre transition en cours ?

Après la projection en avant première du film de Virginie Meunier « Il s’agit de quitter la terre » produit par les films du Tamarin, un débat sera animé par Michel Mousel, Président de l’Institut Tribune Socialiste avec Dominique Meda, sociologue auteur de livres et publications sur le travail, la critique de la croissance, Christophe Fourel, Président de l’association des lecteurs d’Alternatives Economiques, auteur de l’ouvrage « André Gorz, un penseur pour le XXIème siècle » publié aux Editions la Découverte, Virginie Meunier, réalisatrice, Yves Bucas-Français et Jacques Sauvageot, Institut Tribune Socialiste.

Au sujet des métiers, des enjeux politiques renouvelés

Mots-clés : Économie

Août 2014 • Michèle Descolonges

Extr. Tribune Socialiste N°311, 19 Janvier 1967En 30 ans, les questionnements autour du « métier » ont changé de portée, voire de nature. « Au début des années 1990, les entreprises se sont embarquées, de gré ou de force, dans des changements liés à l’ouverture des marchés à la concurrence internationale : les formes de direction changeaient, les « managers » se substituant aux « chefs » ; les usagers devenaient des « clients » …. La terminologie usitée témoignait de ces évolutions, les postes devenant des emplois, et ceux-ci devenant des métiers. Avec un tel brouillage des mots, qui était aussi un maquillage des situations réelles des salariés, il est temps de se demander ce qu’était un métier ? »

Un métier est fait d’un malaxage de matériaux de toutes sortes et de toutes natures, grâce à l’usage de nombreux outils et de nombreuses manières de faire c’est donc la question de la création qui se trouve en son centre.

Le métier perdure comme une valeur et une pratique : c’est ce qui apparaît en analysant les métiers de médecin, de cartographe, de secrétaire, et bien d’autres encore. Exercer un métier au sein d’une « société », c’est y jouer un rôle quant à ses orientations sociales et politiques. Un métier n’est pas réductible à un emploi, à un travail, à un statut économique et juridique – même si ceux-ci font partie du métier -, parce qu’il s’enracine dans l’exercice d’un art. L’invention technique (l’œuvre) est le fil directeur des métiers, elle s’inscrit dans l’histoire des arts, des sciences et des techniques. il est aussi l’expression d’un rapport des groupes humains au monde, d’une recherche de contact et d’une volonté d’imprimer sa marque. Ce marquage social des métiers est un puissant stimulant de leur évolution.

Nous pourrions repenser les métiers et par suite réorienter les pratiques dans cette optique de non séparation de la « culture » et de la « technique », de la « technique » et de la « nature » dans une approche transdisciplinaire, assemblant psychologie, technologie et écologie.

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