Mots-clés : lien social
25 Février 2015 • Michel Lallement
Le travail à l’épreuve de l’utopie ou comment transformer les conditions de travail quand la production de richesse reste l’objectif prioritaire ? Pour changer le travail, que nous apprennent les utopies concrètes d’hier (celle du Familistère de Guise par exemple) ? et qu’imaginer pour demain ?
Depuis quelques années l’idée d’utopies, d’utopies réalistes, connaît une nouvelle jeunesse, en particulier, lorsqu’on s’interroge sur les changements dans le rapport au travail. Dans le prolongement des idées autogestionnaires, et en réaction aux politiques néo-libérales, en l’absence de perspectives globales, il est urgent d’explorer d’autres possibles. Déjà dans la deuxième moitié du XIXè siècle, dans le sillage de Fourrier, des expériences ont été tentées.
Michel Lallement s’est attaché à la figure de Godin et au familistère de Guise (une « utopie réalisée »). Jean-Baptiste Godin, homme du peuple et disciple de Fourrier, devenu riche industriel, voulut mettre en pratique les idées de Fourrier et changer l’habitat ainsi que le rapport au travail. Il construit donc le familistère de Guise (dans l’Oise), sur le modèle du phalanstère de Fourier. Dans cette entreprise, à défaut de reprendre toutes les idées de Fourier, il cherche à valoriser le talent, l’initiative et la coopération, transformant l’entreprise en association ouvrière (coopérative de production). Il veut « éteindre le paupérisme en donnant aux classes laborieuses les garanties nécessaires à son existence », partager les bénéfices…
Michel Lallement : « Le travail de l’Utopie. Godin et le familistère de Guise » (Ed. Les Belles Lettres, 2009), « L’âge du Faire. Hacking, travail, anarchie » (Ed.du Seuil, 2015)
Mots-clés : Précarité
Jeudi 12 Février 2015 • Catherine Wihtol, Pierre Henry
Contrairement aux idées reçues les migrants ne volent pas les emplois des nationaux. L’immigration focalise les contradictions des sociétés dites développées. Les droits de l’homme, comme les conventions internationales, garantissent en principe le droit d’asile. Il est proclamé aussi la nécessité d’apports extérieurs en complément d’une démographie qui s’essoufle en Europe, et pourtant, des politiques de fermeture, de répression et de discrimination s’appuient sur des opinions publiques de plus en plus hostiles aux étrangers dans le contexte économique actuel.
Face à ces politiques migratoires, il convient de réaffirmer le droit des migrants à bénéficier des mêmes protections et des mêmes droits que les autres citoyens.
Qui sont les « migrants » ? Des saisonniers, des illégaux, des contractuels ? De futurs immigrés permanents ? En quoi et pourquoi, à un moment où la précarité se généralise, sont ils plus « précaires » que d’autres ? Quelles places occupent-ils dans les préoccupations et les positions des organisations de travailleurs ? Quelles solidarités sont possibles ?
Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche au CNRS, docteur en sciences politiques (Institut d’Etudes Politiques de Paris) a mené de nombreuses études de terrain et est consultante auprès de nombreuses organisations internationales. Elle propose d’ouvrir davantage les possibilités d’immigration légale, de développer la mixité sociale. Elle a écrit de nombreux ouvrages et articles sur l’immigration.
Pierre Henry est Directeur de France terre d’asile. France terre d’asile a pour objet principal le soutien aux demandeurs d’asile et la défense du droit d’asile ; spécialisée dans la gestion des centres d’hébergement, elle milite » pour une Europe des migrations protectrice, solidaire, juste et citoyenne ».
Mots-clés : Politique Économique, Répression
25 Janvier 2015 • Gus Massiah
Les migrations sont ancrées dans l’histoire et s’inscrivent aujourd’hui dans la phase néolibérale de la mondialisation. On ne peut comprendre les sociétés et le monde sans prendre en compte les migrations et les migrants. Les migrations intérieures, dans un même pays, ou extérieures, les migrations alternantes ou permanentes, sont constitutives de la nature des classes sociales dans chacune des formations sociales nationales et dans l’espace mondial. La croissance monétaire se traduit par un élargissement de la pauvreté et des inégalités sociales. La généralisation de la précarisation frappe particulièrement les immigrés. Les mouvements sociaux et citoyens préconisent une rupture, celle de la transition sociale, écologique et démocratique. Ils mettent en avant de nouvelles manière de produire et de consommer autrement. Les migrants sont des acteurs de la transformation sociale. Les rapports entre migrations et développement doivent en conséquence être réexaminés sur la base de l’accès aux droits pour tous.