Mots-clés : Elections législatives, front autogestionnaire, stratégie politique
19-25 Janvier 1978 • Direction Politique Nationale
La résolution de la DPN (Direction Politique Nationale du PSU) explique les choix du parti en fonction des enjeux des élections législatives. De nombreuses rivalités à droite sur les candidatures du premier tour ne proviennent pas du choix de la politique économique et sociale mais des luttes internes entre le RPR et la coalition giscardo-centriste dans l’optique des prochaines élections présidentielles. L’unité perdue à gauche fait perdre l’espoir de la classe ouvrière. le PS a apporté des aménagements tardifs à ses positions sur le SMIC, la sidérurgie, l’impôt sur la fortune. Le PCF n’a pas voulu de véritable mouvement de masse unitaire et a permis au PS de garder ses positions et de modifier en sa faveur le rapport de force. Ce contexte défavorable à la gauche, signifie pour les autogestionnaires d’une part de prendre sans relâche des initiatives pour la construction de l’unité, d’autre part de peser par leur rassemblement d’un poids politique suffisant pour rompre le cercle vicieux des seuls rapports PCF et PS. L’alternative c’est le front autogestionnaire. Par sa présence dans de nombreuses circonscriptions, par un désistement pour le candidat de gauche arrivé en tête, il entend participer pleinement à la défaite de la majorité actuelle.
Mots-clés : Algérie, Indépendance, Politique Économique
12-18 Janvier 1978 • José Sanchez
La « brouille » entre Boumedienne et Giscard, personne, ne semblait la prendre très au sérieux. Il sera difficile maintenant de la nier. Côté algérien, comme à la Chambre de Commerce et d’Industrie française à Alger on s’interroge très sérieusement sur la politique menée par l’Elysée. Boumedienne affirme que les mesures que le gouvernement Algérien prend aujourd’hui entrent dans le cadre d’une politique de diversification des achats algériens. La France exporte beaucoup en Algérie et achète peu, ce qui entraine un déficit colossal pour l’Algérie. La France est en train de perdre sa place de premier fournisseur de l’Algérie et a perdu récemment beaucoup de marchés au profit de l’Allemagne, de l’Italie et des Etats-Unis. La politique militaire de la France au Maghreb n’est pas non plus étrangère à ce choix algérien. Une délégation du PSU a rencontré le FLN entre le 7 et 11 Janvier 1978. Les deux délégations ont souligné que l’attitude de la France en Méditerranée constitue une grave menace pour la paix, une atteinte au libre exercice de la souveraineté des peuples et une entrave à toute coopération. Les deux délégations soulignent à ce propos la situation des travailleurs algériens en France où 71 crimes perpétrés contre ces derniers sont demeurés impunis.
Mots-clés : Écologie, Sociologie
5-11 Janvier 1978 • Jean Duvignaud, propos recueillis par José Sanchez
Jean Duvignaud, en tant que sociologue analyse notre société et constate qu’aujourd’hui la mort guette nos sociétés technologiques. Leur autodestruction est le fruit de leur logique folle. Certaines manifestations de pensée explosent depuis quelque temps sous la forme de mouvements régionalistes, écologistes et sont la manifestation d’une parole qui jusqu’ici n’avait pas été donnée ni entendue. Ce qui ne veut pas dire que les idéologies de ces différents mouvements soient meilleures que celles des idéologies politiques. Sous ces idéologies se cachent une sorte d’action sociale qui doit trouver un moyen de se manifester. C’est une raison pour laquelle il accorde une immense importance à l’autogestion. Non pas à l’autogestion en tant que mythe ou idéologie mais au fait que nombre de gens, aujourd’hui, cherchent dans la société technologique des lieux d’asile et des bases d’attente contre l’homogénéisation qu’on leur impose. Notre société ne laisse aucune structure d’accueil pour ce qui n’est pas la rentabilité, il n’y a pas de place pour autre chose que l’intégration. Il semble qu’il faille redéfinir un nouveau groupe social, non plus lié à l’institution d’un Etat dans une société structurée mais comme manifestation collective d’un groupe qui assure la plénitude de son existence.
Mots-clés : Répression
5-11 Janvier 1978 • Michel Etienne
Libertés surveillées ou menacées sont les questions que posent les débats autour du renforcement des mesures de sécurité après l’extradition de Klaus Croissant et devant la recrudescence des actes terroristes. Le gouvernement décide alors de répondre aux propositions du PCF et du PS en constituant une commission spéciale dans le cadre de l’Assemblée nationale. Prise en main par E. Faure et J. Foyer cette commission des libertés a travaillé pendant près de deux ans pour accoucher d’une misérable souris. Le texte final ne change pas grand chose à la situation actuelle. Les amendements proposés par les communistes et les socialistes n’ont pas été retenus. C’est ainsi qu’un amendement socialiste tendant à abolir la peine de mort a été rejeté, cette proposition a été jugée inopportune au moment où se développe « un terrorisme international particulièrement violent ». Le texte maintient la Cour de Sûreté de l’Etat et le droit de grève limité par la sécurité de l’Etat et la sauvegarde des personnes et des biens. Bref, les libertés ne sont jamais aussi menacées que lorsque le gouvernement prétend les défendre.