L’eurocommunisme

Mots-clés : Espagne, Eurocommunisme, France, Italie, Socialisme

1977 • CLAUDIN Fernando

Cote : CLAU

L’eurocommunisme hésite encore à se reconnaître comme tel, il doute de lui et se nie en même temps qu’il s’affirme. Tant en ce qui concerne les problèmes internationaux que ceux de politique intérieure, les trois principaux partis eurocommunistes, italien, français, espagnol, ont jusqu’à présent refusé toute discussion de fond et toute position commune. L’une des raisons de cette attitude — comme l’a montré le sommet de Madrid — est la crainte d’aggraver l’affrontement avec Moscou. Malgré tout, la résistance à l’action conjointe est probablement due à l’incertitude de chaque parti sur sa propre politique. Les trois partis oscillent entre la tentation social-démocrate — réduction de la voie démocratique au socialisme à une simple réformisme social-démocrate — et la volonté de tout faire pour créer les conditions d’une alternative socialiste à la crise du capitalisme. Tous trois annoncent une démocratisation interne, mais ne se décident pas a se défaire du centralisme antidémocratique. Tous trois disent avoir surmonté leur passé stalinien, mais continuent de reculer devant le dévoilement total de la vérité historique. L’eurocommunisme contient la possibilité et l’espoir d’une résolution — dans le capitalisme mûr — de la crise générale du mouvement communiste. Mais ce sera peut-être aussi son chant du cygne. Cette incertitude ne doit pas seulement préoccuper les communistes, mais aussi toutes les forces qui se situent dans la perspective socialiste, car il est aussi problématique de concevoir la transition socialiste en Occident sans les communistes que sans les socialistes. Si la pratique de l’eurocommunisme ne tient pas ses promesses et si le socialisme ne dépasse pas le réformisme social-démocrate, le capitalisme pourra se rétablir à nouveau, et le chemin du socialisme se fermera une fois de plus en Europe pour une étape de durée indéterminée. Chemin étroit, difficile, hérissé d’écueils : ce serait une illusion que de le nier. Mais c’est le seul chemin possible et il doit être tenté. Car l’unique alternative au socialisme reste la barbarie. L’auteur : Fernando Claudin était dirigeant des Jeunesses communistes espagnoles avant la guerre civile, à l’époque où Santiago Carillo était, lui. dirigeant des Jeunesses socialistes, Santiago « Carillo ayant adhéré au parti communiste en 1936. Fendant la guerre civile. Fernando Claudin a été élu au Comité central du paru communiste, puis, en 1947, au Bureau politique et, en 1956, au Secrétariat du Parti. Exclu en 1964. il est. depuis, resté indépendant. Il est l’auteur de La crise du mouvement communiste international (éditions Maspero, 1972) et de Marx et Engels et la révolution de 1848 (à paraître aux éditions Maspero). Il vit actuellement à Madrid. .

CLAUDIN Fernando
1977
22 x 13,5 cm, 151 p.
François Maspero

Histoire économique et sociale de la Grande-Bretagne. Tome 1. Des origines au XVIII° siècle

Mots-clés : Angleterre, Manoir, Marchés, Villageois

1977 • POSTAN Michael, HILL Christopher

Cote : POST

Ce premier volume, dû à M. Postan pour la période médiévale (du IIe au XVIe siècle) et à Ch. Hill pour la période moderne (de 1530 à 1780), dresse une vaste fresque des transformations économiques, sociales, démographiques, intellectuelles et religieuses qui ont placé l’Angleterre dans le lot de tête des grandes forces politiques médiévales et lui ont fourni ensuite ce que Rostow intitule « les conditions préalables du démarrage économique ». Michael Postan, ancien professeur à l’université de Cambridge, chef de l’école médiéviste anglaise. Christopher Hill, professeur à l’université d’Oxford, un des plus réputés « modernistes » d’outre-Manche. Auteur du très renommé God’s Englishman : Cromwell and the English Révolution. .

POSTAN Michael, HILL Christopher
1977
20,5 x 14 cm, 507 p.
Seuil

On chantait rouge

Mots-clés : Munich, PCF, Résistance, Révolution, Staline

1977 • TILLON Charles

Cote : TILL

On croyait connaître Charles Tillon : mutin de la mer Noire en 1919, chef des Francs-Tireurs et Partisans pendant la Résistance, ministre communiste à la Libération, exclu du Bureau politique après « un procès de Moscou à Paris ». Voici qu’avec ce livre, on découvre l’un des témoins principaux de l’histoire de notre temps. Voici qu’à suivre cette vie commencée en Bretagne, comme ouvrier, on parcourt toute la mémoire de ce siècle et on pénètre au cœur de ses drames. Non pas seulement la mémoire politique, les enchaînements qui font de Tillon un leader syndicaliste qui dirige dans les années 20 les grandes grèves des marins pêcheurs, puis le membre de la direction du Parti communiste — il en sera le délégué au cours des sombres jours de Prague à l’heure de Munich et en avril 1939, en Espagne, le dernier Français solidaire des vaincus ; enfin de chef de guerre des Partisans pendant la Résistance, puis le ministre de l’Air du général de Gaulle. En fait, les mémoires de Charles Tillon sont l’une de ces œuvres rares où un acteur de premier plan est aussi un écrivain à la plume forte, au regard tour à tour acéré et sensible. Un écrivain qui sait faire surgir devant nous événements et personnages et se met au service de l’histoire pour nous en montrer les coulisses. Chaque chapitre — ainsi celui sur l’attitude des communistes en juin 1940, après la débâcle — contient une révélation à toutes les lignes. Des dirigeants politiques, et non des moindres, que l’on croyait définitivement campés par tant de chroniqueurs, surgissent tout à coup différents. On chantait rouge est donc une contribution essentielle à la connaissance de notre temps. Mais c’est plus encore. Tillon sait en quelques lignes camper une situation, des personnages. Qui pourra oublier les soldats sur les quais d’Alicante alors que s’effondre l’Espagne républicaine ? Livre de passion et de vérité, livre d’acteur qui apporte sur le mouvement ouvrier, sur le Parti communiste, sur l’attitude du Kremlin, des faits ignorés, On chantait rouge est un livre d’émotion. Avec lui tout un pan de notre histoire — une histoire profonde — se trouve ramené au jour. A l’heure des choix, le livre irrécusable d’un homme droit qui porte devant nous le témoignage de sa vie.

TILLON Charles
1977
24 x 15,5 cm, 580 p.
Laffont

Notre génération communiste 1953-1968

Mots-clés : PCF, Thorez, UEC

1977 • TILLON Charles

Cote : ROBR

Le plus grand parti de France n’est pas, comme chacun sait, le parti communiste, mais celui que forment objectivement, ses anciens membres. Depuis plus d’un demi-siècle que les mésaventures de la dialectique multiplient exclusions et ruptures, des récits et des témoignages sont venus peu à peu éclairer l’expérience idéologique et politique sans doute la plus caractéristique de notre époque. Après s’être astreint à l’objectivité de l’historien dans sa remarquable biographie de Thorez, Philippe Robrieux s’est, à son tour, penché sur sa jeunesse pour tenter de comprendre et d’expliquer, avec une sincérité sans complaisance ni amertume. L’expérience apparemment semblable à tant d’autres est, en fait, exceptionnelle. Né bourgeois, Robrieux est devenu stalinien dans la France convalescente et prosaïque de 1950 sans connaître les tumultes ou les périls qui accompagnèrent ou entraînèrent l’engagement de ses aînés. De la guerre froide à la naissance du gauchisme, cette « autobiographie politique » décrit l’ascension rapide, au sein de la « contre-société » communiste, puis la chute, d’un militant qui se voulait et se croyait un révolutionnaire professionnel. Surtout, avec l’histoire mouvementée de l’U.E.C. (l’Union des Etudiants communistes), c’est celle de toute une génération après tant d’autres contrariée, déçue, sacrifiée, que Robrieux fait revivre. Rescapé de ce « terrible gâchis », il a découvert la saveur des choses simples de la vie mais, fidèle à lui-même, sans renoncer à l’espoir tenace qui porta sa jeunesse : « Le Parti, un jour… Peut-être ? ». .

TILLON Charles
1977
24 x 15,3 cm, 351 p.
Laffont

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