Négrologie

Mots-clés : Afrique

2003 • SMITH Stephen

Cote : SMIT

« L’Afrique noire est mal partie », alertait René Dumont en 1962, alors que le « soleil des indépendances » venait de se lever sur le continent, résolu à prendre son destin en main. Quarante ans plus tard, mal partie et jamais arrivée, l’Afrique se meurt : 3,3 millions de victimes dans la guerre au Congo-Kinshasa, 800000 Tutsi massacrés lors du génocide au Rwanda, 200000 Hutu tués au cours de leur fuite à travers l’ex-Zaïre, 300000 morts au Burundi, autant en Somalie, sans parler du Soudan, du Congo-Brazzaville, du Libéria, de la Sierra Leone, de la Côte d’Ivoire… La moitié du continent est dévastée par des « guerres d’écorcheurs » ; l’autre vivote entre crise et corruption, tribalisme et anarchie. Émigration clandestine, fuite des cerveaux : les meilleurs partent. Dans nombre de pays, les fonctionnaires cumulent des mois, voire des années, d’arriérés de salaire, les hôpitaux sont des mouroirs, les écoles fermées. L’État s’effondre. Seuls quelques îlots émergent dans un océan de malheur. Le sida frappe partout, emporte les élites, réduit l’espérance de vie de quinze à vingt ans. Pourquoi l’Afrique meurt-elle? Après avoir été martyrisée par la traite esclavagiste et soumise par le colonialisme, l’Afrique, handicapée dans le commerce international, en retard sur tous les plans, se suicide. Ses habitants, tétanisés par un présent qui n’a pas d’avenir, s’enferment dans un autisme identitaire. Face à la mondialisation, ils capitulent en postulant « l’homme noir» irréductible à l’universel.
Depuis vingt ans, Stephen Smith parcourt l’Afrique comme journaliste, depuis 2000 pour Le Monde. Fort de son expérience du terrain et d’une prodigieuse documentation, il dresse un bilan exhaustif des maux du continent, avec ce « supplément d’autodamnation », l’exception culturelle mortifère qu’il appelle la « négrologie ». Trempée dans les plaies de l’Afrique, sa plume vive et précise rend horriblement crédible son diagnostic, à savoir que le berceau de l’humanité risque de devenir une nécropole – au sens propre, hélas, mais aussi au sens figuré : comme tombeau d’une certaine idée de l’Homme.

SMITH Stephen
2003
23 x 15 cm, 248 p.
Calman-Lévy

Exilés et réfugiés politiques aux Etats-Unis 1789-2000

Mots-clés : Exilés, Immigration, Réfugiés, USA

2003 • COLLOMP Catherine, MENENDEZ Mario (Dir.)

Cote : COLL

Les États-Unis ont toujours représenté le pays d’immigration par excellence. Mais ont-ils pour autant aisément accueilli les réfugiés politiques ? La distinction entre immigrant et réfugié est-elle pertinente dans un pays d’immigration de grande ampleur ? Au juste, qu’est-ce qui fonde la demande d’asile politique aux yeux des États-Unis ? Pendant longtemps, distinguer les immigrants des réfugiés ne fut pas nécessaire, tous ceux qui fuyaient l’Europe pouvant trouver dans ce nouveau pays un asile temporaire ou permanent. Mais la confusion entre immigrant et exilé ou réfugié joua au détriment de ces derniers lorsque l’immigration elle-même fut sévèrement restreinte lors des années 1930. En réintroduisant le politique dans un domaine qui relève le plus souvent de l’histoire sociale, cet ouvrage met en lumière les continuités et les ruptures qui ont favorisé ou interrompu l’accueil des migrants contraints à l’exil. Les auteurs soulignent l’évolution de la législation. Ils s’intéressent aux filières de départ, aux réseaux de solidarité, ainsi qu’aux outils d’intégration publics ou privés. Des moments clés sont étudiés : révolutions des XVIII° et XIX° siècles, années 1930 et Seconde Guerre mondiale, guerre froide, guerre du Vietnam. Ils mettent en évidence l’étroite imbrication entre politique étrangère et politique d’accueil. On trouvera dans ce livre des histoires personnelles d’exil comme celles de groupes — juifs, cubains, vietnamiens — collectivement contraints au départ. Et parce que l’exil s’analyse aussi du point de vue du pays de départ, un certain poids est donné à l’histoire des Français qui, de la Révolution à la Deuxième Guerre mondiale, ont trouvé refuge aux États-Unis. Sur ce plan, comme sur celui de l’ensemble du sujet, l’ouvrage comble un vide historiographique.
Catherine Collomp, professeur à l’Université Paris VII-Denis Diderot, enseigne l’histoire américaine. Spécialiste de l’histoire de l’immigration, elle est l’auteur de Entre classe et nation. Mouvement ouvrier et immigration aux États-Unis, 1880-1920, Paris, 1998. Mario Menéndez, maître de conférences en histoire et civilisation américaine à l’Université Paris VIII, est spécialiste de l’immigration contemporaine aux États-Unis.

COLLOMP Catherine, MENENDEZ Mario (Dir.)
2003
24 x 15,6 cm, 302 p.
CNRS Editions

Cahiers d’histoire sociale. L’anti-américanisme hier et aujourd’hui.

Mots-clés : USA

2003 • Institut d’histoire sociale

Cote : ANTI

■ ÉDITORIAL – ANTI-AMÉRICANISME, IDENTITÉ ET DÉMOCRATIE, Par Pierre Rigoulot (p. 3) ■ ■ COLLOQUE: L’ANTIAMÉRICANISME HIER ET AUJOURD’HUI – UNE MALVEILLANCE SYSTÉMATIQUE, Par Jean-François Revel (p. 7) ■ LA JUSTICE AMÉRICAINE EN PROCES, Par Pierre Rigoulot (p. 11) ■ ANTI-AMÉRICANISME ET CRITIQUES DES ÉTATS-UNIS DEPUIS LA PREMIERE GUERRE MONDIALE EN ALLEMAGNE, Par Gesine Schwan (p. 25) ■ ANTI-AMÉRICANISME EN ITALIE HIER ET AUJOURD’HUI, Par Alberto Toscano (p. 33) ■ «DE BIENVENIDO MISTER MARSHALL AU 11 SEPTEMBRE 2001 : LES SOURCES DE L’ANTIAMÉRICANISME ESPAGNOL, Par Antonio Elorza (p. 43) ■ AMÉRIQUE, AMÉRICANISMES, ANTI¬AMÉRICANISMES: HISTOIRES DE CONCEPTS, Par Roger Kaplan (p. 57) ■ LE 11 SEPTEMBRE ET LE REGAIN DE L’ANTI-AMÉRICANISME, Par Ilios Yannakakis (p. 69) ■ LE MEILLEUR ENNEMI DU MONDE : L’AMÉRIQUE ET LE MONDE DIPLOMATIQUE, Par Frédéric Maire (p. 79) ■ ■ LIVRES ■ L’OBSESSION ANTI-AMÉRICAINE, DE JEAN-FRANÇOIS REVEL, Par Vincent Laloy (p. 89) ■ DU PASSÉ FAISONS TABLE RASE, HISTOIRE ET MÉMOIRE DU COMMUNISME EN EUROPE, sous la direction de STÉPHANE COURTOIS, Par Raymond Levergeat (p. 95) ■ LES FONDEMENTS HISTORIQUES DU NATIONAL-SOCIALISME, DE ERNST NOLTE, Par Stephen Launay (p. 105) ■ AFGHANISTAN, REVE DE PAIX, DE BERNARD DUPAIGNE, Par Benoît Villiers (p. 111) ■ GUERRES DU XXIe SIECLE, PEURS ET MENACES NOUVELLES, D’IGNACIO RAMONET, Par Pierre Rigoulot (p. 111) ■ L’INCROYABLE ALLIANCE RUSSIEIÉTATS-UNIS, DE PIERRE LORRAIN, Par Stephen Launay (p. 117) ■ OU VA LA CHINE? DE JEAN-LUC DOMENACH, Par Marie Holzman (p. 127) ■ CARNETS DE CHINE 1970-2001, DE JEAN LECLERC DU SABLON, Par Violaine de Marsangy (p. 131) ■

Institut d’histoire sociale
21
2003
24 x 16 cm, 135 p.
Albin Michel

Histoire générale de l’ultra-gauche

Mots-clés : Anarchisme, Conseils ouvriers, Gauche communiste, Internationale situationniste, Trotskisme

2003 • BOURSEILLER Christophe

Cote : BOUR

Sous-titre : Situationnistes, conseillistes, communistes de conseils, luxemburgistes, communistes de gauche, marxistes libertaires, communistes libertaires, anarchistes-communistes, gauches communistes… Ce livre présente pour la première fois l’histoire d’un autre communisme. Ni trotskistes, ni maoïstes, ni anarchistes, les protagonistes de l’ultra-gauche furent encore moins des « communistes orthodoxes ». Sont-ils au final les grands perdants d’un siècle de barbarie ? De l’Union soviétique à la France, de la Hollande à l’Allemagne en passant par l’Italie, ces agrégats minuscules d’intellectuels, de philosophes, de poètes et d’activistes ont exercé une influence déterminante, à la fois culturelle et politique. A contre-courant des modes, des idéologies et des engouements médiatiques, ils ont, souvent au péril de leur vie, analysé, dénoncé, combattu le totalitarisme, qu’il soit rouge ou brun.
Anton Pannekoek, Karl Korsch, Herman Gorter, Otto Rühle, Paul Mattick, Benjamin Péret, Cornélius Castoriadis, Claude Lefort, Maximilien Rubel, Guy Debord, Raoul Vaneigem, Daniel Guérin : tels furent, parmi d’autres, les acteurs de ce combat clandestin. De la Révolution russe à l’insurrection spartakiste, de la guerre d’Espagne à Mai 68, voici l’histoire de ces mouvements, souvent informels, qui furent les ennemis acharnés de tous les goulags.
Journaliste et écrivain, Christophe Bourseiller est l’auteur de vingt-cinq livres, parmi lesquels : Les Ennemis du système (1989), Les Faux Messies (1993), Vie et mort de Guy Debord (1999). Il est également rédacteur en chef de la revue Archives et documents situationnistes, publiée chez Denoël depuis l’automne 2000.

BOURSEILLER Christophe
2003
23 x 15 cm, 546 p.
Denoël

1 55 56 57 58 59 90