Cambodge : bombardements de terreur

Mots-clés : Indépendance, Répression

11 Avril 1973

Depuis un mois tous les bombardiers américains ont pilonné jour et nuit la zone libérée et les régions les plus peuplées du Cambodge. Ces bombardements de terreur ont pour but de sauver provisoirement de la déroute les mercenaires de Lon Nol et son régime anti populaire, anti national et anti démocratique. Le conflit cambodgien est du seul fait de l’agression américaine, il est le résultat du coup d’état du 18 mars 1970 organisé par l’administration Nixon qui a mis en place Lon Nol et son équipe avant d’envahir le territoire cambodgien. La loi d’urgence et l’état de siège ont été proclamés et toutes les libertés sont supprimées. Les hommes de main de Lon Nol ont froidement exécuté de nombreux professeurs et étudiants qui auraient participé à des grèves. En ce début 1973, la situation à Phnom Phen est critique et il y manque de tout. Les Forces de l’armée populaire de libération nationale (FAPLNK) affirment qu’ils se battront jusqu’au bout pour libérer le Cambodge, comme l’affirme ce témoignage de Chau Seng lors d’une conférence de presse.

Vietnam : et les prisons de Thieu ?

Mots-clés : Indépendance, Répression, Vietnam

11 Avril 1973

Des prisonniers politiques continuent de croupir dans les prisons de Thieu après le départ des américains au Vietnam. Leurs conditions de détention sont épouvantables, les prisonniers sont malades et manquent de nourriture. Depuis le départ des américains, le régime de Thieu est très fragilisé. Il assure sa survie en essayant de maintenir une atmosphère de terreur, en violation des accords de Paris. Il fait planer la menace d’une reprise des bombardements américains sur le Vietnam et obtient l’envoi de spécialistes américains sous prétexte de participation aux réparations du pays. Plus que jamais, l’important est aujourd’hui d’exiger l’application des accords, c’est-à-dire la libération des prisonniers et la fin de la terreur qui est l’un des derniers recours de Thieu pour se maintenir au pouvoir.

Le retour de la guerre d’Algérie

Mots-clés : Algérie, mémoire, Publications

4 Avril 1973 • René Schneider

Le retour de la guerre d’Algérie, sur le devant de la scène, par l’intermédiaire de l’édition littéraire ou cinématographique, fait recette après un lourd silence soigneusement entretenu sur cette question. Yves Courrière, André Harris, Alain Sédouy, Vautier par leurs films et publications récentes interrogent sur le sens que peut avoir ce déferlement d’information, si tant est qu’il s’agisse réellement d’informations. Pendant dix ans la guerre d’Algérie est restée au rang des souvenirs que personne n’était fier d’évoquer. Beaucoup avaient besoin de se reconstruire, et préféraient tourner la page. Pour le PSU le silence peut s’expliquer par la faillite des espoirs mis dans l’avenir de la révolution algérienne. Aujourd’hui, les jeunes militants des organisations d’extrême-gauche sont amenés par leur pratique militante à fouiller les souvenirs de leurs ainés et prennent conscience des méthodes de répression, mettent en accusation le racisme et la situation faite aux immigrés ; ils découvrent que ces phénomènes n’ont rien de nouveau. Le conflit algérien, révélateur du mensonge permanent et de l’incroyable bonne conscience de la classe dirigeante peut nous interroger sur notre façon d’aborder aujourd’hui les questions politiques qui nous concernent mais une exigence s’affirme : contrôler l’information historique pour qu’on ne puisse pas dire : « si j’avais su »….

La presse et la guerre d’Agérie

Mots-clés : Algérie, presse

4 Avril 1973 • Claude Bourdet

Il n’était pas toujours facile d’être journaliste pendant la guerre d’Algérie. Claude Bourdet, Robert Barrat ont même fait de la prison pour délit d’opinion. Claude Bourdet analyse rétrospectivement les articles de presse sur l’Algérie de 1954 à 1962 et estime que la grande majorité des articles étaient prudents et bien en deçà de ce qui aurait pu être dénoncé. Il en analyse les raisons qui sont multiples. Le système colonial était fort peu critiqué et c’est dans cet état d’esprit qu’il faut expliquer l’autocensure des journalistes, l’absence d’effort de démystification et l’acceptation des thèses officielles. En outre la presse française privilégie le mythe, la thèse, le « ce qu’il faut penser » aux faits informatifs, au contraire de la presse anglo-saxonne. A cela s’ajoute les rapports particuliers en France du capitalisme et de la presse. Pourtant très lentement et insensiblement les informations et les idées fournies par la presse de gauche ont contribué à démanteler la mythologie coloniale et chacun des articles écrits, qui de semaine en semaine rétablissaient la vérité et dénonçaient les mensonges, ont fait oeuvre utile.

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